Les médias d’État chinois se déchainent sur l’homme le plus riche d’Asie Li Ka-shing

19 septembre 2015 14:44 Mis à jour: 20 septembre 2015 10:01

L’homme le plus riche d’Asie, Li Ka-shing est en train de déplacer sa fortune hors de Chine, conséquence qu’il n’y voit plus de perspective de rentabilité. Après la condamnation publique de ses agissements par Xinhua, le porte-parole du régime chinois, les autres organes de presse d’État y sont allés de leurs éditoriaux. De manière agressive ou passive, tous les articles prétendent que la Chine n’est pas affectée par cette décision de LiKa-shing – pas le moins du monde.

Depuis 2011, celui que les Hongkongais surnomment affectueusement « Superman » pour son sens aigu des affaires n’a cessé de transférer ses actifs de la Chine vers l’Europe. Plus récemment, Li Ka-shing, âgé de 87 ans, magnat des affaires et philanthrope né à Chaozhou a fusionné sa compagnie d’électricité avec sa société d’infrastructures basée à Londres, afin de la retirer de la Bourse de Hong Kong.

Cette opération lui a attiré les foudres médiatiques du régime. Le 12 septembre, l’Institut Liaowang, affilié à l’Agence Xinhua a publié un article « Ne laissez pas Li Ka-shing s’échapper ». L’article critique, le mettait en garde contre les répercussions sur sa réputation politique en Chine, s’il s’entêtait à « partir ».

Trois jours plus tard, Securities Times, sous la direction du Quotidien du Peuple a publié un éditorial intitulé: « Li Ka-shing peut s’en aller s’il le désire – le ciel ne va pas s’effondrer ».

Le 15 septembre, le ton de l’article de Securities Times s’est fait plus virulent que l’éditorial colérique de Xinhua. L’auteur Huang Xiaopeng a accusé Li Ka-shing de transférer ses avoirs en Europe, parce que « les protections juridiques y sont plus nombreuses ». Ainsi Li Ka-shing s’assure que « ses descendants pourront plus facilement revendiquer » sa richesse, au lieu que celle-ci profite à la société chinoise.

Huang Xiaopeng reconnaît que dans cette affaire, le régime est dans l’expectative. « Si le gouvernement décide d’interdire la sortie à ceux qui veulent quitter le pays, les autres entreprises immobilières ne vont-elles pas être effrayées? », s’interroge t-il.

De toute façon, la Chine, « est en train de se mettre à niveau sur le plan industriel et a besoin de plus de capitaux ». Le pays est en phase ascendante économiquement par rapport à « la vieille et malade » Europe, qui n’offre plus d’opportunités « d’engranger d’énormes profits », se défoule Huang Xiaopeng. Et de conclure : « Dans ce cas, laissons-Li Ka-shing s’en aller comme il lui plaît — le ciel ne va pas s’écrouler ».

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Le lendemain, une déclaration parue dans Beijing News, média également sous contrôle du régime – en Chine aucun média n’est pas sous le contrôle du régime, appuyait le point de vue de Huang Xiaopeng, à savoir que si les entreprises de Li Ka-shing devaient être contraintes de rester en Chine, cela saperait la confiance du marché. À Beijing News de poursuivre : « que Li Ka-shing reste ou quitte le pays, cela n’a aucun lien avec l’état de l’économie de la Chine ».

Le journal a tenté d’expliquer l’opération de Li Ka-shing, comme une décision purement dictée par les affaires, sans aucun lien avec la politique chinoise.

Mais les internautes chinois se sont montrés circonspects devant les arguments avancés par les organes de presse d’État.
« Avec ce genre de déclarations », écrit un utilisateur de Sina Weibo (le Twitter chinois),  « je pense que Li Ka-shing a finalement raison de lever les voiles! ».

Article en anglais : Chinese Media Gets Huffy After Asia’s Richest Man, Li Ka-Shing, Pulls Out From China

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