Nous sommes confrontés au « tsunami argenté » d’une société vieillissante qui, dans quelques années, verra pour la première fois sur cette planète plus de personnes âgées de plus de 65 ans que de personnes âgées de moins de 5 ans. Outre le fardeau accru des maladies chroniques qui accompagne la vieillesse, l’impact le plus important d’une population de plus en plus vieillissante se fera sentir dans le nombre de personnes atteintes de démence, et en particulier de la maladie d’Alzheimer.
En Europe, environ 7 % de la population âgée de plus de 65 ans est atteinte de démence. Ce chiffre augmente considérablement avec l’âge, près de 50 % des femmes et 30 % des hommes de plus de 90 ans en souffriront.
L’internet des objets
Beaucoup d’entre nous souhaitent vieillir sur place, c’est-à-dire rester à la maison, tout en étant actifs et indépendants le plus longtemps possible. L’un des moyens d’y parvenir est de recourir à l’assistance technologique et, en particulier, à des appareils intelligents connectés, collectivement appelés « Internet des objets », qui deviennent rapidement une réalité dans les foyers.
L’Internet des objets est un réseau de dispositifs qui permet à des appareils de communiquer entre eux, avec des logiciels fonctionnant dans le nuage (cloud). Ces appareils peuvent agir comme des capteurs, en surveillant ce qui se passe dans l’environnement et, en particulier, avec les personnes âgées. Ils peuvent également traiter des informations et agir, par exemple en contrôlant le chauffage et la climatisation, en verrouillant les portes et les fenêtres, en rappelant aux personnes de prendre leurs médicaments ou en les encourageant à être actives, ou simplement à aller se promener.
Les données collectées grâce à l’Internet des objets dans la maison peuvent être utilisées pour offrir une évaluation globale des observations de la vie quotidienne. Ces observations forment un modèle de la vie quotidienne à partir duquel tout écart peut créer des déclencheurs de ce changement pour alerter les personnes vivant à domicile, leur famille ou leurs soignants.
Les défis à relever pour laisser l’Internet des objets s’occuper des soins
Malgré toutes les possibilités qu’offrent ces appareils pour aider les personnes âgées à rester indépendantes et actives, certains obstacles importants doivent être surmontés avant que leur plein potentiel ne devienne une réalité. Le premier est que les personnes âgées l’acceptent. Elles peuvent considérer les dispositifs de télésurveillance comme une intrusion dans leur vie privée. Elles peuvent considérer tout signe extérieur d’utilisation de cette technologie comme un symbole public de leur âge et de leur fragilité, et donc éviter de l’utiliser pour cette raison. Elles peuvent craindre de ne pas pouvoir utiliser la technologie correctement, notamment en déclenchant de fausses alarmes. Enfin, les appareils peuvent ne pas être considérés comme abordables ou, du moins, comme un luxe pour lequel il vaut mieux ne pas dépenser d’argent.
Déguiser l’Internet des objets
Certains de ces obstacles peuvent être surmontés par la conception des appareils eux-mêmes. Une société américaine, Live!y, a créé une montre intelligente, semblable à celle d’Apple ou de Samsung, qui fournit des alertes et des rappels et peut également être utilisée pour appeler à l’aide et communiquer avec un service de surveillance. Elle mesure l’activité en comptant les pas et donne utilement l’heure. La montre agit de concert avec une série de capteurs qui surveillent la prise de médicaments, l’accès au réfrigérateur et les déplacements dans les différentes pièces. La montre peut détecter les chutes et appeler automatiquement à l’aide.
En donnant à l’appareil l’apparence d’une montre ordinaire, on réduit au moins certains des obstacles potentiels à son utilisation par les personnes âgées.
Détecter l’état de santé
La télésanté est un autre domaine de soins à domicile qui utilise des appareils intelligents connectés. Non seulement nous sommes confrontés à une augmentation rapide de la population âgée, mais une grande partie de cette population souffre d’une ou de plusieurs maladies chroniques. En surveillant à distance le poids, la tension artérielle, le pouls et l’électrocardiogramme, il est possible de détecter les problèmes sans avoir à consulter un médecin généraliste et, plus important encore, sans avoir à se rendre à l’hôpital.
Les dispositifs intelligents peuvent détecter, prendre des décisions au niveau local et agir en fonction de ces informations. En fin de compte, pour que cela soit utile, les directives émanant de ces dispositifs doivent être suivies par les personnes que les technologies prennent en charge. C’est encore l’aspect le plus difficile de l’ensemble du processus. Rappeler à une personne qu’elle n’a pas pris ses médicaments peut s’avérer inutile si cette personne a simplement décidé qu’elle ne voulait pas les prendre. Ce que les professionnels de la santé peuvent faire pour que les personnes âgées prennent leurs médicaments comme prévu reste un problème majeur et les rappels ne sont pas la solution.
Le fait qu’une solution ne fonctionne pas pour tout le monde n’est pas une raison pour ne pas l’adopter pour ceux qu’elle aidera. Toutefois, avant que l’Internet des objets ne soit largement adopté dans les foyers, il faudra que des appareils moins chers, plus attrayants, plus abordables et plus utiles s’intègrent aux smartphones et aux ordinateurs, ainsi qu’aux applications qu’elles utilisent. Ce sont les initiatives d’Apple et de Google qui ont le plus de chance d’y parvenir. Bien que HomeKit d’Apple et Brillo de Google soient destinés aux foyers en général, leur popularité pourrait permettre à la prochaine génération de personnes âgées d’être déjà prête à bénéficier de leur aide pour rester indépendante et active plus longtemps.
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