Guerre en Ukraine : Donald Trump se rend en Alaska pour un sommet crucial avec Vladimir Poutine

Le président Donald Trump monte à bord d'Air Force One à la base aérienne Andrews, dans le Maryland, le 15 juillet 2025.
Photo: Andrew Caballero-Reynolds/AFP via Getty Images
ANCHORAGE, Alaska — Le président américain Donald Trump a quitté Washington tôt le 15 août pour l’Alaska, où il tiendra une réunion à enjeux élevés avec le président russe Vladimir Poutine pour tenter de mettre fin à plus de trois ans de combats en Europe de l’Est.
Le sommet se tiendra à la base interarmées Elmendorf-Richardson, la plus grande base militaire d’Alaska. Le choix du lieu revêt une importance historique, car l’Alaska faisait partie de l’Empire russe jusqu’à son acquisition par les États-Unis en 1867 pour 7,2 millions de dollars.
Les deux dirigeants débuteront par un entretien en tête-à-tête, suivi d’un déjeuner bilatéral avec leurs délégations respectives. Une conférence de presse conjointe est prévue plus tard dans la journée, après quoi M. Trump devrait rentrer à Washington.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n’assistera pas au sommet.
La Maison-Blanche a décrit la réunion comme un exercice d’écoute permettant à M. Trump de mieux comprendre les paramètres de Moscou pour la paix.
Le 14 août, M. Trump a adopté un ton optimiste à propos du sommet.
« Je pense que ce sera une bonne réunion, mais la réunion la plus importante sera la deuxième réunion », a-t-il déclaré aux journalistes le 14 août dans le Bureau ovale, faisant référence à une éventuelle session de suivi qui pourrait inclure M. Zelensky et les dirigeants européens.
« J’aimerais que cela se produise très rapidement, très peu de temps après cette première réunion. J’aimerais que cela se produise réellement, peut-être en Alaska, où nous resterons, parce que c’est tellement plus simple. »
Plus tôt dans la journée, M. Trump avait déclaré à l’animateur de radio de Fox News, Brian Kilmeade, qu’il y avait « 25 % de probabilités » que sa rencontre avec M. Poutine se termine par un échec.
Première rencontre depuis l’invasion
Le président russe avait rencontré le président américain de l’époque, Joe Biden, à Genève en juin 2021, quelques mois avant le lancement de l’invasion de grande envergure en Ukraine. Il s’agira de la première rencontre en face à face entre M. Trump et M. Poutine depuis l’invasion de février 2022.
Le 14 août, M. Poutine a salué les efforts « énergiques et sincères » de l’administration Trump pour mettre fin à la guerre en Ukraine et a suggéré qu’un accord de contrôle des armes nucléaires pourrait émerger de négociations de paix plus larges.
« L’administration américaine actuelle fait, à mon avis, des efforts assez énergiques et sincères pour arrêter les hostilités, arrêter la crise et parvenir à des accords qui intéressent toutes les parties impliquées dans ce conflit », a déclaré M. Poutine à de hauts responsables russes, selon le Kremlin.
Le conseiller de M. Poutine, Youri Ouchakov, a déclaré aux journalistes le 14 août que M. Poutine et M. Trump discuteraient de « l’énorme potentiel inexploité » des relations économiques entre la Russie et les États-Unis.
Selon M. Ouchakov, les deux dirigeants se rencontreront en tête-à-tête à 11 h 30 heure locale (15 h 30 heure de l’Est), accompagnés uniquement de leurs traducteurs.

Le président américain Donald Trump (à dr.) assiste à une réunion avec son homologue russe Vladimir Poutine lors du sommet du G20 à Osaka, le 28 juin 2019. (BRENDAN SMIALOWSKI/AFP via Getty Images)
Avant le sommet de l’Alaska, M. Trump et le vice-président américain JD Vance ont participé à une réunion virtuelle avec M. Zelensky, le chancelier allemand Friedrich Merz et d’autres dirigeants européens et de l’OTAN.
Selon un communiqué du gouvernement ukrainien, les participants ont réaffirmé lors de la réunion virtuelle que les pourparlers de paix doivent inclure l’Ukraine et se dérouler dans le cadre d’un cessez-le-feu.
« En outre, les participants ont souligné que les frontières internationales ne peuvent pas être modifiées par la force et que l’Ukraine, avec d’autres pays européens, doit disposer de garanties de sécurité fiables », indique le communiqué.
« Des conséquences très graves »
Le 13 août, M. Trump a averti qu’il y aurait de « très graves conséquences » si M. Poutine refusait de mettre fin à la guerre en Ukraine après leur sommet en Alaska.
Le mois dernier, dans un contexte de frustration croissante face à la lenteur des négociations, le président américain a fixé au 8 août la date limite pour que son homologue russe accepte un accord de cessez-le-feu afin d’éviter de nouvelles sanctions américaines et des pénalités économiques à l’encontre de la Russie et de ses partenaires commerciaux.
Bien que les États-Unis n’aient pas imposé de sanctions directes à la Russie après l’expiration du délai du 8 août fixé par M. Trump, ils ont imposé la semaine dernière un tarif de 50 % à l’Inde pour avoir continué à acheter du pétrole russe sous sanctions.
M. Trump a déclaré que sa décision d’imposer des tarifs douaniers à l’Inde avait probablement contribué à la décision de M. Poutine de solliciter la réunion en Alaska.
« Il est certain que lorsque vous perdez votre deuxième plus gros client et que vous allez probablement perdre votre premier plus gros client, je pense que ça a probablement un rôle à jouer », a déclaré M. Trump à la radio Fox News.
Selon Seth Jones, président du Département de défense et de sécurité du Centre d’études stratégiques et internationales, des sanctions accrues contre le secteur énergétique russe pourraient causer des dommages importants à l’économie de la Russie.
« Les sanctions énergétiques pourraient être combinées à des sanctions contre d’autres exportations russes, telles que les minéraux, les métaux, les produits agricoles et les engrais », a-t-il déclaré dans une note récente. « La Russie est aux prises avec une inflation tenace, des pénuries de main-d’œuvre et des perspectives de croissance économique limitées. »
Tom Ozimek et Ryan Morgan ont contribué à la rédaction de cet article.

Emel Akan est journaliste spécialiste de la politique économique à la Maison-Blanche à Washington, D.C. Auparavant, elle a travaillé dans le secteur financier en tant que banquière d'investissement chez JPMorgan et en tant que consultante chez PwC. Elle est titulaire d’une maîtrise en administration des affaires de l’université de Georgetown.
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