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Les responsables de l’émission Quotidien assument de ne pas inviter les élus RN à l’Assemblée

mars 27, 2024 17:50, Last Updated: mars 27, 2024 17:58
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À la demande du Rassemblement national, la Commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’attribution des fréquences de la télévision numérique terrestre (TNT) a audité les responsables de l’émission Quotidien de Yann Barthès sur le respect du « pluralisme ». Cette affaire prend place dans  la cadre de tensions de longue date entre Quotidien et le RN.

Cette audition avait été réclamée par le RN, qui déplore ne pas être invité dans l’émission. Sur X, le RN accusait Yann Barthès et le journaliste Julien Bellver de ne pas « honor(er) cette pluralité » et de « s’accord(er) l’aisance de le revendiquer ».

La demande du RN a été acceptée par le président de la commission, Quentin Bataillon (député Renaissance), justifiant l’audition au nom du « pluralisme ».

Une brouille ancienne

Lors de l’audition, les élus RN ont également fustigé les propos de l’ancien ministre Olivier Véran dans l’émission de Quotidien le 7 mars dernier : « Je voudrais saluer votre rigueur à Quotidien, car je suis ici dans une émission qui est sans doute la dernière à refuser de recevoir le Rassemblement national. »

La brouille entre Quotidien et le RN ne date pas d’hier. Le JDD rappelle qu’avant l’élection présidentielle de 2022, Marine Le Pen n’avait pas invité les journalistes de Quotidien« une émission de divertissement ».

Ne pas inviter de responsable du Rassemblement National est une « décision collective », et c’est « lié à la manière dont les journalistes de la rédaction vivent le traitement que leur inflige le RN », a assuré le producteur Laurent Bon (société Bangumi).

« Le RN boycotte, discrédite et agresse les équipes de Quotidien depuis des années », a renchéri l’animateur et producteur Yann Barthès. Il a reproché à ce parti « d’interdire » l’accès à ses meetings aux journalistes de l’émission, victimes selon lui de « violences sur le terrain ».

Tous deux étaient auditionnés par la Commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’attribution des fréquences de la télévision numérique terrestre (TNT). Ils étaient accompagnés de leur journaliste Julien Bellver et de responsables de TF1, groupe auquel appartient TMC, la chaîne qui diffuse Quotidien.

« Fier de tout ce que nous avons fait »

« Je ne vais pas vous dire que je suis ravi d’être là », a lancé Yann Barthès, en veste polaire kaki qui tranchait avec les élégants costumes-cravates qu’il arbore à l’antenne. Je suis « fier de tout ce que nous avons fait. Je sais que cette phrase pourra être retenue contre moi, mais je la dis quand même », a ajouté M. Barthès, tendu et sur la défensive. Selon lui, la « ligne éditoriale » de l’émission est marquée par des « valeurs d’humanisme, antiracistes, de liberté et égalité ». « Toutes les sensibilités politiques s’expriment dans l’émission » et le « cadre légal » est « parfaitement respecté », a fait valoir Ara Aprikian, numéro 2 du groupe TF1.

Le temps de parole est contrôlé par l’Arcom, le régulateur, de manière globale, à la fois sur les plateaux et dans les séquences enregistrées.

« Ça n’est pas le même niveau de qualité quand on peut s’exprimer en direct », a objecté le député RN Thomas Ménagé, en accusant Quotidien d’être « la seule émission qui assume exclure une partie du spectre politique ». « Si demain vous étiez accrédités à nos meetings, est-il possible que soyons invités sur vos plateaux ? », a-t-il demandé. « On ne peut pas conditionner » l’un à l’autre, a répondu M. Bon.

Les règles pourraient évoluer après une récente décision du Conseil d’État sur le pluralisme dans les médias. « Si on nous demande de vous recevoir, si c’est la loi, évidemment on le fera », a assuré M. Bon.

La question du pluralisme est au cœur des travaux de la commission d’enquête. Ces dernières semaines, elle a également interrogé les vedettes de CNews, dont Pascal Praud, et celle de C8, Cyril Hanouna. Ces chaînes du groupe Canal+, dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, sont accusées par LFI d’être des chaînes d’opinion, ce qu’elles contestent. L’ancien patron d’entreprise a affirmé qu’il n’intervenait pas sur les contenus des chaînes et a nié vouloir promouvoir « une idéologie » d’extrême droite. « Je ne suis pas du tout un Attila […] Je n’inspire la terreur à personne que je connais », a-t-il assuré.

Après les responsables de Quotidien, la commission devait entendre, à huis clos, le milliardaire Rodolphe Saadé. Son groupe, l’armateur CMA CGM, est en train de racheter les médias d’Altice, dont BFMTV et la radio RMC. À peine arrivé, des journalistes des médias de son groupe se sont mis en grève suite à la mise à pied du directeur de la rédaction du journal régional La Provence, Aurélien Viers, pour une Une sur Emmanuel Macron suite à sa venue à Marseille.

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