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Les rugbymen français ont été inculpés de viol aggravé, ils encourent 20 ans de prison en Argentine

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Photo: STRINGER/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Les joueurs de l’équipe de France de rugby Hugo Auradou et Oscar Jegou ont été inculpés vendredi de viol aggravé en Argentine et encourent jusqu’à 20 ans de prison.
À l’issue d’une audience de mise en accusation, « l’unité du parquet de Mendoza chargée des délits contre l’intégrité sexuelle (…) a procédé à l’inculpation formelle des deux citoyens français qui font l’objet d’une enquête pour violence sexuelle avec pénétration, aggravée par la participation de deux personnes », a indiqué dans un communiqué le parquet de Mendoza (nord-ouest de l’Argentine).
Le deuxième ligne de Pau Hugo Auradou, 20 ans, et le troisième ligne de La Rochelle Oscar Jegou, 21 ans, « resteront en détention » pendant l’étude de la demande de placement en résidence surveillée déposée par la défense, est-il précisé. L’avocat des joueurs, Me Cuneo Libarona, avait indiqué faire valoir qu’« il n’y a pas de danger de fuite ».
Poursuivis au départ de l’affaire pour « violences sexuelles », ils sont désormais inculpés de « viol aggravé », les faits les plus graves pouvant leur être reprochés, punis jusqu’à 20 ans de prison.
Ils ont « fermement nié toute forme de violence »
Hugo Auradou et Oscar Jegou avaient dès le début reconnu avoir eu « une relation sexuelle » mais ont « fermement nié toute forme de violence » dans la nuit de samedi à dimanche au Diplomatic Hotel de Mendoza où logeaient joueurs et staff français, après la victoire (28-13) du XV de France face aux Argentins.
Des relations sexuelles « consenties », a réaffirmé jeudi leur avocat, frère du ministre de la Justice, énumérant jeudi plusieurs « indices » le prouvant : quitter la boîte de nuit, monter dans un taxi, entrer à l’hôtel, attendre que le joueur aille chercher la clé de la chambre. Et selon Me Cuneo Libarona, auprès du journal Clarin, il s’agit d’une « femme de 40 ans qui sait déjà ce qui se passe dans la vie ».
Il se défend également que des coups aient été portés : « Elle prétend avoir été battue, les caméras (de surveillance de l’hôtel) disent qu’elle ne l’a pas été ».
Mais l’avocate de la plaignante, Me Natacha Romano, avait d’emblée dénoncé des « violences sexuelles avec pénétration », la définition judiciaire du viol en Argentine, « particulièrement atroces ».
Une femme quadragénaire les accuse de l’avoir violentée
Selon la version de Me Romano, sa cliente est rentrée à l’hôtel avec l’un des deux joueurs impliqués, « identifié en premier lieu comme Hugo (Auradou) ». Toujours d’après Me Romano, « il l’attrape immédiatement, la jette sur le lit, commence à la déshabiller et se met à la frapper sauvagement d’un coup de poing, dont l’hématome est visible sur le visage de la victime. Il l’étouffe, au point qu’elle a l’impression de se sentir partir ».
Environ une heure plus tard, « entre le deuxième, qui s’appelle Oscar », a assuré l’avocate, l’accusant des « mêmes faits de violence et de violence sexuelle ». « Elle tente de s’échapper au moins cinq fois. Mais Hugo se réveille et la reprend », a-t-elle encore affirmé.
Me Romano a annoncé jeudi que sa cliente a été hospitalisée et devrait rester en observation entre 24 et 48 heures, souffrant « d’une décompensation générale du corps suite à tout ce qui s’est passé ».
Quand elle a lu les informations dans la presse, « elle a été bouleversée, en état de choc total et s’est évanouie, notamment à cause des lésions que le scanner a révélées », a-t-elle déclaré à une radio locale. Pour Nicolas Yungman, psychologue à l’hôpital Alvear de Buenos Aires, il pourrait s’agir d’un « syndrome de stress post-traumatique ».
Selon Daniela Chaler, la procureure de Mendoza qui a entendu la victime présumée, sa « déposition était assez longue, complète, détaillée et correspondait, pour l’heure, aux conclusions médico-légales ».