Les victimes du vaccin chinois contre le Covid demandent une enquête équitable et une indemnisation

Par Sophia Lam
30 janvier 2023 16:04 Mis à jour: 30 janvier 2023 16:04

Un groupe de défense représentant les victimes des vaccins Covid‑19 fabriqués en Chine a manifesté à Pékin le mois dernier pour demander une enquête médicale équitable et une indemnisation adéquate.

Le 1er décembre 2022, le groupe de défense s’est rendu à la Commission nationale de la Santé, la plus haute instance sanitaire du pays. Ils ont mis en avant une liste de 1290 personnes ayant contracté une leucémie après avoir été vaccinés. D’autres personnes ont suivi le mouvement le 2 décembre, en déposant leurs plaintes auprès de la Commission centrale d’inspection de la discipline du Parti communiste chinois (PCC), l’organe disciplinaire suprême du régime.

Il est difficile d’obtenir une indemnisation médicale en Chine, car il n’y a pas d’enquêtes médicales indépendantes. Celles‑ci sont généralement réalisées par des spécialistes choisis par les autorités.

« Nous avons sacrifié notre santé et même notre vie en nous faisant vacciner de force contre le Covid‑19. Cependant, nous n’avons pas été traités avec dignité ni de manière équitable comme il se devrait », peut‑on lire dans une lettre ouverte publiée sur les médias sociaux chinois. Elle a été écrite par des familles de victimes et mise en ligne par Tan Hua, une habitante de Shanghai qui affirme avoir eu une réaction indésirable à un vaccin contre la rage.

En 2014, Tan Hua a développé une épilepsie, une maladie neurologique chronique caractérisée par des crises récurrentes, après avoir reçu un vaccin contre la rage fabriqué par une entreprise chinoise.

Tan Hua a confié à l’édition en langue chinoise d’Epoch Times qu’elle se bat toujours pour obtenir une indemnisation de la part du fabricant.

Elle a ajouté que les difficultés sont à la fois physiques et financières, en plus du traitement injuste du régime communiste.

« J’ai rencontré des problèmes pour obtenir un diagnostic correct et une indemnisation équitable. Ma mère, Hua Xiuzhen, a été condamnée et incarcérée pour avoir défendu mes droits. Elle a aussi été privée de sa pension de retraite et d’autres aides sociales. »

« Nos vies dont devenus très difficiles, et il est toujours plus compliqué de voir un médecin. Nous sommes sous haute surveillance depuis des années. »

La mère de Tan Hua, Xiuzhen Hua, a écrit sur son compte Twitter : « Ces neuf dernières années, nous avons défendu nos droits. J’ai été emprisonnée, et j’ai vécu sous contrôle et sous surveillance pendant la moitié de ces neuf années. »

Neuf des pétitionnaires ont été placés en détention par la police chinoise.

Chen Lei, le père d’une fillette de 10 ans décédée à la suite d’une vaccination contre le Covid, conduit une camionnette avec une pancarte sur laquelle on peut lire : « Vacciné de force contre le Covid. A eu une leucémie aiguë. Injuste ». Chen Lei fait partie des pétitionnaires détenus à Pékin. La police locale de sa ville natale, dans la province centrale du Henan, l’a contrôlé et surveillé pendant un certain temps après sa libération. (Avec l’aimable autorisation de Chen Lei)

Epoch Times n’a pas pu vérifier l’authenticité de la lettre ouverte.

Recours en justice des victimes du vaccin Covid

Les pétitionnaires reprochent aux autorités locales de les avoir forcés ou contraints à se faire vacciner contre le Covid. « Sans être vaccinés [contre le Covid], nous n’avons pas le droit d’aller à l’école, d’aller au travail, ni même d’aller dans les supermarchés », peut‑on lire dans la lettre.

Ils étaient initialement en bonne santé. Certains ont mis en avant des documents prouvant un parfait état de santé avant la vaccination.

Ils réclament une compensation unique couvrant l’intégralité des pertes économiques liées aux traitements médicaux. Ils exigent également un soutien financier pour couvrir les frais médicaux à venir et dans certain cas des besoins quotidien.

« Le gouvernement doit payer pour les dommages causés par les vaccins imposés et obligatoires, quant aux fabricants, ils doivent payer pour les dommages causés par les vaccins recommandés et pris de bon gré », peut‑on lire dans la lettre.

Outre le vaccin contre le Covid, d’autres vaccins sont obligatoires : le vaccin contre l’hépatite B, le vaccin BCG, le vaccin antipoliomyélitique vivant atténué et le vaccin DTC (diphtérie, tétanos et coqueluche), etc. Quant aux vaccins recommandés, les citoyens les obtiennent à leurs propres frais, il s’agit notamment des vaccins contre la varicelle et la grippe.

Pour les cas de décès après vaccination, les pétitionnaires peuvent réclamer des réparations aux autorités locales conformément aux dispositions de la loi chinoise sur les indemnisations : un paiement unique pour dédommager le décès et les frais d’obsèques, ainsi que des frais de subsistance supplémentaires pour les proches invalides du défunt qui étaient entretenus par ce dernier.

Demande d’une évaluation médicale équitable et indépendante

En plus de ces revendications financières, le besoin le plus urgent des manifestants est d’obtenir une enquête médicale indépendante sur les effets indésirables des vaccins, un processus contrôlé par le régime chinois.

« Les centres de contrôle et de prévention des maladies, les associations médicales et les experts médicaux choisis par ces institutions gouvernementales font des évaluations en accord avec les décisions du gouvernement – et ils sont le juge, le jury et le bourreau. Ils prétendent que les effets indésirables post‑vaccinaux ne sont que des coïncidences afin d’éviter leur responsabilité », peut‑on lire dans la lettre ouverte.

Les familles des victimes présumées de la vaccination contre le Covid ont déclaré qu’elles avaient envoyé des cas d’effets indésirables pour une évaluation médicale dans différentes provinces ou régions. Elles ont reçu des résultats différents, voire contradictoires, de la part des experts. Dans leur lettre, elles remettent en question l’indépendance des professionnels de la santé :

« Quand l’autre partie [le régime chinois] détient toutes les ressources médicales et s’attribue le droit de tout expliquer, sans que cela soit soumis à de véritables mécanismes de supervision, pouvons‑nous, nous les citoyens, espérer obtenir un résultat équitable et légitime ? »

Le responsable de la politique anti-Covid de la Commission nationale de la santé chinoise, Liang Wannian (2e à dt.), et ses collègues Feng Zijian (à dt.) et Tong Yigan (2e à g.) lors d’une conférence de presse sur le rapport de l’OMS sur les origines du SRAS-CoV-2, à Pékin, le 31 mars 2021. (Kevin Frayer/Getty Images)

Le principal organisme de surveillance sanitaire en Chine a établi des règles et des clauses sur le choix des experts médicaux en charge d’évaluer les effets secondaires. Les experts qui « violent les disciplines de travail » et ne sont pas conformes aux autres clauses établies par « les départements de la santé du gouvernement provincial et les administrations des produits médicaux » doivent être évacués. C’est ce qu’indiquent les « Méthodes d’évaluation des réactions anormales à la vaccination » établies par le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies en 2016.

Des coïncidences « inévitables »

Wang Fusheng, directeur du Département des maladies infectieuses de l’Hôpital général de l’Armée populaire de libération et membre de l’Académie chinoise des sciences, a affirmé lors d’une conférence de presse le 23 juillet 2022 que les vaccins Covid « ne provoquent pas de leucémie ni de diabète ». Il a ajouté que les affirmations contraires à celles du régime n’étaient que des « remarques irresponsables et erronées sur Internet ».

Wang Fusheng a assuré que les vaccins fabriqués dans le pays étaient « sûrs ».

Il a également annoncé que 90% à 100% des enfants (âgés de 3 à 12 ans) et des adolescents (âgés de 12 à 17 ans) avaient été vaccinés depuis 2021. « La coïncidence temporelle des vaccinations de masse avec l’apparition naturelle de certaines maladies graves est un phénomène inévitable. »

Nombreux signalements d’effets secondaires

Le nombre de patients ayant signalé une leucémie ou un diabète après vaccination n’est que la partie émergée de l’iceberg en raison de la stricte censure de l’information par le Parti communiste chinois (PCC).

Sur un média social, des centaines d’internautes chinois ont affirmé qu’eux‑mêmes ou un de leurs proches avaient souffert d’une leucémie suite aux vaccins.

Dans un autre groupe sur WeChat comptant environ 600 membres, des parents ont témoigné comment leurs enfants avaient été atteints de diabète de type 1suite aux vaccins.

Qian Dalong, victime des effets indésirables du vaccin Covid, tient une pancarte de protestation sur laquelle est écrit « Infarctus cérébral après le CoronaVac », à Pékin, le 28 décembre (Qian Dalong/Epoch Times).

Chen Yilin, une fillette de 10 ans de la province centrale du Henan est morte de leucémie le 23 octobre 2022. Selon son père, elle était devenue aveugle et sourde du fait de la maladie avant de mourir.

Wang Jun (pseudonyme), de la ville de Panjin dans la province du Liaoning, a déclaré à Epoch Times le 31 mai 2022 que sa femme a été diagnostiquée d’une leucémie aiguë après deux vaccinations Sinovac.

Qian Dalong, de Pékin, a subi un infarctus cérébral (accident vasculaire cérébral) après avoir reçu une troisième dose du vaccin Sinovac le 28 octobre 2021.

Les experts chinois approuvés par le CDC chinois ont qualifié les effets indésirables de lien « fortuit » entre la vaccination et les symptômes.

Tan Hua a exprimé sa sympathie pour les victimes des vaccins Covid sur les médias sociaux chinois et a critiqué le PCC pour avoir ignoré les moyens de subsistance de la population chinoise.

« Si les poulets de la ferme tombent malades, on s’en débarrassera probablement. Qu’en sera‑t‑il des gens ? »

Li Jinping a contribué à cet article.

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