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Contre la guerre hybride du Kremlin

L’Europe renforce son bouclier face aux menaces hybrides de la Russie

Les responsables de la Défense d'Allemagne, de France, de Pologne, du Royaume-Uni et d'Italie se sont réunis vendredi à Berlin pour sceller un engagement commun. Leur objectif : intensifier la lutte contre les attaques non conventionnelles qui ciblent leurs territoires. Lors de cette rencontre, le Kremlin a été clairement désigné comme l'instigateur de ces opérations.

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(de g. à dr.) Le secrétaire d'État polonais à la Défense Pawel Zalewski, le ministre italien de la Défense Guido Crosetto, la haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Kaja Kallas, le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius, Catherine Vautrin, ministre française des Armées et des Anciens combattants, et John Healey, secrétaire d'État britannique à la Défense, lors d'une réunion des ministres de la Défense du Groupe des Cinq, le 14 novembre 2025 à Berlin, en Allemagne.

Photo: Maryam Majd/Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Au cœur des préoccupations du « Groupe européen des Cinq » figurent trois types de menaces majeures : les intrusions de drones au-dessus de sites stratégiques, les cyberattaques répétées contre les infrastructures et les campagnes de désinformation visant à déstabiliser l’opinion publique.

Après une multiplication inquiétante des survols non autorisés

Les membres du groupe ont annoncé leur intention de développer conjointement des systèmes anti-drones et d’améliorer significativement leurs échanges de renseignements. Cette décision intervient après une multiplication inquiétante des survols non autorisés au-dessus d’aéroports et d’installations militaires en Europe du Nord ces derniers mois.

Moscou accusé de stratégie de diversion

Selon Boris Pistorius, ministre allemand de la Défense, la stratégie russe est claire : « La Russie cherche à détourner l’attention de ses propres difficultés – notamment les frappes ukrainiennes réussies en territoire russe et ses pertes massives au front – en tentant de semer l’insécurité et la peur dans nos sociétés. »
Depuis le déclenchement de l’offensive russe en Ukraine, les nations européennes dénoncent une guerre « hybride » menée par Moscou : un cocktail d’actions de sabotage, de manipulation de l’information et d’opérations clandestines destinées à affaiblir l’Occident sans conflit ouvert.

L’Ukraine au cœur de la stratégie européenne

Les cinq puissances, accompagnées de Kaja Kallas, haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères, ont réaffirmé leur « soutien indéfectible » à Kiev. Un engagement qui dépasse la simple livraison d’armements : ils prévoient d’intégrer l’industrie de défense ukrainienne directement dans les chaînes de production et les projets industriels européens.
Cette approche vise à transformer l’Ukraine en partenaire stratégique durable plutôt qu’en simple bénéficiaire d’aide militaire.

Cap sur 3,5% du PIB pour la défense

Face aux pressions américaines et à la menace russe croissante, l’Alliance atlantique a franchi un cap symbolique fin juin. Les États membres de l’OTAN se sont engagés à porter leurs dépenses militaires à 3,5% de leur PIB, contre 2% précédemment.
« L’agression russe s’intensifie. La guerre en Ukraine se poursuit. Les États-Unis ont légitimement exigé que les nations européennes augmentent leurs efforts et leurs budgets de défense », a souligné John Healey, ministre britannique de la Défense.
Cette hausse budgétaire marque une rupture historique pour des pays européens longtemps réticents à militariser leurs économies. Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et l’enlisement du conflit ukrainien ont précipité cette prise de conscience : l’Europe doit assurer elle-même sa sécurité.
Avec AFP