L’influence croissante de la Chine communiste au Royaume-Uni

Par Alexander Zhang
23 septembre 2020 20:01 Mis à jour: 23 septembre 2020 20:08

Jusqu’à récemment, la Chine était considérée au Royaume-Uni principalement comme une opportunité commerciale et une source bienvenue de marchandises bon marché. Mais on se rend de plus en plus compte aujourd’hui que le régime communiste de Pékin constitue une menace sérieuse, non seulement pour les valeurs britanniques, mais aussi pour la sécurité nationale du Royaume-Uni.

La récente querelle sur l’implication de la société de télécommunications chinoise Huawei dans le réseau 5G du Royaume-Uni a suscité une attention considérable de la part des médias britanniques, mais les opérations d’influence du régime chinois en Grande-Bretagne avaient commencé des décennies plus tôt.

Comme l’explique en détail le livre Hidden Hand : Exposing How the Chinese Communist Party is Reshaping the World (la main cachée : comment le Parti communiste chinois remodèle le monde) de Clive Hamilton et Mareike Ohlberg, le « 48 Group Club » est né d’une volonté de promouvoir des relations plus étroites entre la Grande-Bretagne et la Chine communiste au début des années 1950.

Le groupe de réseautage compte aujourd’hui dans ses rangs des politiciens britanniques de haut niveau de tout l’éventail politique, ainsi que d’autres élites du monde des affaires et de la culture.

Un autre groupe influent est le United Front Work Department (Département du travail du Front uni), un département qui dépend directement du Comité central du Parti communiste chinois.

« Il y a dix ou quinze ans, il était un peu en retrait. Mais il est maintenant devenu beaucoup plus étendu, beaucoup plus puissant et beaucoup plus influent au sein du gouvernement », a déclaré M. Hamilton à Epoch Times. « Le United Front Work Department se trouve au sommet de ce vaste appareil d’influence dans le monde entier, ainsi qu’en Chine même. »

Cette unité coordonne des milliers de groupes pour mener des opérations d’influence politique à l’étranger, réprimer les mouvements dissidents, recueillir des renseignements et faciliter le transfert de technologies d’autres pays vers la Chine, selon un récent rapport de l’Australian Strategic Policy Institute.

Ses initiatives d’influence politique visent les élites étrangères, y compris les politiciens et les cadres d’entreprises, et sont souvent de nature secrète, selon le rapport. Les communautés chinoises d’outre-mer sont également des cibles importantes, le Parti cherchant à coopter et à contrôler les groupes communautaires, les associations d’entreprises et les médias en langue chinoise.

Le travail du Front uni à l’étranger équivaut à une « exportation du système politique du PCC ». Ses efforts « sapent la cohésion sociale, exacerbent les tensions raciales, influencent la politique, nuisent à l’intégrité des médias, facilitent l’espionnage et augmentent les transferts de technologie non supervisés », selon le rapport.

L’un des mécanismes utilisés par le Front uni est celui des « groupes d’amitié avec la Chine », des organisations civiques créées en apparence pour favoriser les liens avec la Chine mais qui sont en fait des groupes de façade pour le Parti communiste chinois (PCC), selon un rapport du Centre d’évaluations stratégiques et budgétaires (CSBA), un groupe de réflexion basé à Washington.

Ces groupes sont souvent déguisés en organisations locales dirigées par les citoyens du pays d’accueil – souvent des élites issues de la classe politique et du monde des affaires en Europe, a déclaré le CSBA.

Ces élites cooptées « répètent les discours du Parti, détournent les récits nuisibles à l’image de Pékin, organisent des événements publics qui mettent en valeur les vertus du Parti, promeuvent le commerce et l’investissement, encouragent les transferts de technologie et expriment leur soutien aux politiques favorables à la Chine », indique le rapport.

La notion d’amitié a des connotations particulières pour le Parti communiste, et ce n’est pas ainsi que nous concevons l’amitié en Occident, a déclaré M. Hamilton.

« Toute organisation qui porte le nom d’ami ou d’amitié, vous savez, est immédiatement suspecte », a-t-il dit.

Le département central de propagande du PCC est également activement impliqué dans des opérations d’influence à l’étranger. Presque tous les médias de langue chinoise au Royaume-Uni sont effectivement sous le contrôle du PCC, et même certains médias britanniques de premier plan sont passés sous l’influence du PCC.

Pendant plus d’une décennie, le Daily Telegraph a publié un supplément intitulé « China Watch » dans ses journaux et sur son site web. Cette section était financée par le China Daily, un journal officiel du Parti communiste, et était pleine d’articles de propagande saluant la position de la Chine dans le monde. Selon le Guardian, le Telegraph n’a cessé de publier cette section payante qu’en avril 2020, en raison des critiques et de l’examen de plus en plus minutieux des opérations d’influence chinoise au Royaume-Uni.

Le Département central de la propagande finance également les Instituts Confucius (IC), qui ont été accusés de promouvoir la propagande communiste chinoise sur les campus universitaires britanniques sous prétexte de promouvoir la langue et la culture chinoises. Il existe des milliers d’IC dans le monde entier, dont une trentaine au Royaume-Uni dans les universités et plus de 100 « salles de classe » Confucius dans les écoles.

L’octroi de subventions et de fonds de recherche est un autre moyen pour le PCC d’exercer une influence sur les institutions britanniques. Les organisations artistiques ont également été influencées de cette manière.

« Une des choses qui m’a le plus choqué dans ce processus est la façon dont le Parti communiste chinois, connu pour réprimer brutalement toute déviation culturelle de la ligne correcte de la culture rouge en Chine, a été autorisé à influencer les principales institutions culturelles en Occident, à dicter les programmes, à censurer certaines représentations », a déclaré M. Hamilton.

Entre-temps, un rapport publié en mars a déterminé que Pékin exploitait la pandémie mondiale du virus du PCC*, qui a éclaté pour la première fois à Wuhan, en Chine, pour faire avancer ses objectifs économiques et réaliser ses ambitions plus larges.

« Pékin a l’intention d’utiliser la dislocation et le ralentissement mondiaux pour attirer les investissements étrangers, pour s’emparer de parts de marché et de ressources stratégiques, en particulier celles qui entraînent une dépendance [à la Chine] », selon un rapport d’Horizon Advisory, un cabinet de conseil indépendant basé aux États-Unis.

Mais beaucoup d’actions du PCC ont eu un effet négatif, et les réactions négatives s’accentuent.

Pendant la pandémie, Pékin a envoyé une multitude d’experts et de fournitures médicales, comme des masques et des respirateurs artificiels dans des pays où ils étaient désespérément nécessaires, afin d’améliorer son image. Mais les produits livrés se sont souvent révélés défectueux, ne laissant aux pays d’autre choix que de rejeter les équipements défectueux.

Le gouvernement britannique a payé 20 millions $ pour les tests d’anticorps Covid-19 de deux sociétés chinoises, pour découvrir plus tard qu’ils ne fonctionnaient pas correctement, a-t-on rapporté en avril. L’Irlande, les Pays-Bas, l’Espagne, la Turquie, la République tchèque et la Finlande ont également reçu des fournitures chinoises inférieures aux normes.

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* Epoch Times qualifie le nouveau coronavirus, à l’origine de la maladie Covid-19, de « virus du PCC » parce que la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti communiste chinois ont permis au virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.

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