«L’Iris blanc»: le prochain Asterix plonge nos irréductibles Gaulois dans l’épanouissement personnel et la pensée positive

Par Emmanuelle Bourdy
21 mars 2023 18:47 Mis à jour: 21 mars 2023 18:47

Le prochain album d’Astérix, qui sortira en librairie le 26 octobre prochain, est une fable basée sur « la pensée positive » et le développement personnel. Ce 40e album sera intitulé « L’Iris blanc ».

Dans cette 40e aventure du Gaulois à la potion magique, le scénario est signé Fabcaro pour la première fois. Au dessin, on retrouve Didier Conrad, qui a repris la série en 2013 après la retraite d’Uderzo. Le Parisien a révélé quelques éléments de L’Iris blanc.

Une « nouvelle méthode de pensée positive qui arrive de Rome »

L’histoire se déroule principalement dans le village gaulois et ses environs et l’auteur explique à nos confrères que cela permet de « mettre en scène toute l’incroyable galerie de personnages qui y vit ». De plus, cela respecte le principe d’alternance dans la série, le précédent album, Astérix et le griffon, se déroulait tout à l’est de l’Europe, au nord de la mer Noire.

Pour expliquer le lien entre cet « Iris blanc » et nos irréductibles gaulois, Fabcaro souligne qu’il s’agit d’une « nouvelle méthode de pensée positive qui arrive de Rome et commence à s’imposer dans les grandes villes comme Lutèce ». L’empereur romain Jules César a l’idée d’insuffler cet état d’esprit à ses troupes démoralisées, stationnées près du village gaulois qui résiste en Armorique.

Cette nouvelle école de pensée préconise la bienveillance, l’épanouissement personnel et une vie saine emplie de préceptes tels que « Mangez avec parcimonie et votre corps vous dira merci », « Pour éclairer la forêt, la floraison d’un seul iris suffit » ou encore « La lassitude est une mauvaise herbe à ne pas cultiver ».

Les villageois vont se diviser entre les pro et les anti-Iris blanc

Le but d’un tel scénario, pour Fabcaro, était de voir « comment les Gaulois, plutôt ripailleurs, bagarreurs et épicuriens, pouvaient réagir à cela ». Évidemment, « chacun va réagir selon sa personnalité » et les villageois vont donc se diviser entre les pro et les anti-Iris blanc.

Si certains des personnages sont « assez perméables » à ce « phénomène de mode » venu de Rome et affichent « une certaine naïveté », d’autres en revanche sont « plutôt imperméables », et c’est notamment le cas pour Astérix et Panoramix. Le chef Abraracourcix, lui, « va faire partie des principales victimes de l’Iris blanc et va traverser une vraie crise », précise à nos confrères le scénariste. « Il fait un peu de la peine. J’avais envie de m’amuser avec lui et il tient un rôle prépondérant. Je l’aime beaucoup : je l’ai toujours trouvé attendrissant », confie au Parisien Fabcaro.

« Je ne suis pas trop New Age mais l’album ne se veut pas une critique de toute cette mouvance. À partir du moment où le développement personnel a des effets positifs, pourquoi pas ? Moi, je m’en sers pas trop mais, si ça marche sur certaines personnes, je ne tire pas de généralités », a-t-il par ailleurs précisé à l’AFP.

« C’est amusant sans être cynique »

Didier Conrad, le dessinateur, mentionne avoir « toujours autant de plaisir à faire un Astérix » et trouve le scénario de Fabcaro « très réussi ». « Il apporte des idées nouvelles mais il est en même temps tout à fait dans la lignée des créateurs », pointe-t-il auprès du quotidien francilien avant de conclure que « sur ce type de sujet, aujourd’hui, on est désormais un peu obligé de marcher sur des œufs… Là, c’est amusant sans être cynique ».

Tous les deux ans à l’automne, un nouvel album d’Astérix sort en librairie, et c’est à chaque fois un « phénomène », au point que les ventes dépassent celles de tout autre livre. L’Iris blanc devrait ainsi être tiré à cinq millions d’exemplaires dans le monde. Selon les éditions Albert René, cette série entamée en 1961 a été traduite dans plus d’une centaine de langues et dialectes (de l’afrikaans au vietnamien en passant par le latin, l’occitan ou le souabe). Les ventes atteignent 393 millions d’exemplaires au total.

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