L’origine véritable du clivage gauche et droite du monde politique

Par Cid Lazarou
6 décembre 2018 02:24 Mis à jour: 30 mai 2021 06:40

La Révolution française est considérée par la majorité des historiens comme l’un des événements majeurs de l’histoire mondiale sur lesquels le monde politique se fonde. Néanmoins, peut-on affirmer que le clivage gauche/droit est un héritage de la Révolution française ?

Dans des articles précédents, j’ai expliqué comment nous pouvions mieux comprendre les valeurs de la gauche et de la droite. Dans un premier temps, je me suis concentré sur la manière dont la gauche et la droite sont toutes deux subversivement présentées comme des idéologies de gauche qui défendent essentiellement les mêmes valeurs autoritaires de « la force fait le droit ». Dans le deuxième cas, j’ai expliqué comment le collectivisme et l’individualisme sont de meilleurs moyens de comprendre le paysage politique, bien qu’ils soient ouverts à la corruption et à la subversion en tant que tels.

Dans cet article, j’expliquerai la véritable origine du clivage gauche et droite, grâce à un ancien système de spiritualité.

Fausses origines

Avant de pouvoir vraiment comprendre ce concept, nous devons établir d’où viennent les fausses origines du positionnement gauche et droite. On trouve réponse à cette question en commençant par la Révolution française.

Lorsque l’Assemblée nationale française a été formée dans sa courte existence, en 1789, les partisans du roi et de l’ordre religieux étaient assis à droite, et les radicaux à gauche. Ces radicaux étaient composés des jacobins, qui inaugureraient le règne de la terreur. Outre la décapitation de Louis XVI, dernier roi de France, il en résultera le massacre de centaines de milliers de personnes par guillotine.

Depuis, on dit que c’est de là que provient la notion de la gauche et de la droite, mais il s’agit d’une fausse dichotomie semblable à ce que j’ai décrit précédemment. Un détail très important à garder à l’esprit est que les deux côtés de l’Assemblée nationale française étaient des absolutistes qui défendaient les droits positifs.

En d’autres termes, ils ne voyaient aucune limite au pouvoir. Que ce soit le côté droit de l’Assemblée constituante, qui défendait l’autorité absolue de la monarchie, avec l’Église comme guide moral, ou que ce soit les jacobins, qui défendaient une idéologie communautaire, appelée à devenir le fondement du communisme, les deux groupes ne défendaient aucune sorte de droit naturel ni aucun gouvernement limité.

Au cours des siècles qui ont suivi, cette fausse dichotomie a bien servi les absolutistes. Elle leur a permis de fabriquer une fausse dialectique basée sur la pensée du philosophe allemand Georg Hegel, décrite plus tard comme la triade de la thèse, de l’antithèse et de la synthèse, dans laquelle ils poussent l’élan de l’histoire dans leur direction pré-établie, en partie à travers l’histoire révisionniste sur les origines de la droite et de la gauche. Ceci culmine dans une suite de synthèses qui concentre le pouvoir entre les mains d’une cabale de dirigeants absolutistes de plus en plus restreinte, travaillant vers une oligarchie toujours croissante d’organisations supranationales.

Par conséquent, nulle part dans le discours politique moderne nous n’entendons parler de restrictions au pouvoir par le biais d’un gouvernement limité ou d’une loi naturelle. Il n’y a qu’aux États-Unis que cette tradition est maintenue en vie, et elle l’est à peine, les constitutionnalistes luttant pour maintenir le pouvoir de l’État.

N’oublions pas, cependant, que les racines de la Constitution américaine et de la Déclaration des droits des États-Unis sont issues d’une lutte complètement différente de celle de la Révolution américaine, à savoir celle de la guerre civile anglaise. C’est grâce à cette bataille pour la liberté que la Déclaration des droits de 1689 est née de l’œuvre de John Locke, sans doute le plus grand philosophe des droits naturels des quelque 300 dernières années.

Toute cette histoire est rejetée par ceux qui prétendent que la gauche et la droite sont issues de la Révolution française, comme si la lutte parlementaire de l’Angleterre n’avait eu aucun rôle à jouer.

Un chemin spirituel

Il existe cependant une version spirituelle du positionnement gauche et droite, d’où proviennent toutes les autres. Cela est si ancien qu’il apparaît même dans la Bible. Dans le livre de Matthieu 25:32-33, on cite les paroles de Jésus : « …et il séparera les uns d’avec les autres, comme le pasteur sépare les brebis d’avec les chèvres, et il mettra les brebis à sa droite et les chèvres à sa gauche. »

D’autres passages de la Bible décrivent également comment la gauche et la droite se rapportent à Dieu, bien que Matthieu 25 soit peut-être le plus révélateur à cet égard. Comme ce chapitre progresse vers le verset 41, il se lit comme suit : « Alors il dira aussi à ceux qui seront à sa gauche : ‘Allez-vous-en loin de moi, les maudits, au feu éternel, qui a été préparé pour le diable et ses anges.’ »

Certains peuvent savoir que la chèvre ou le bouc est un symbole du satanisme, et bien qu’il n’y ait aucune référence biblique explicite à Satan assis du côté gauche de Dieu, la Bible indique clairement que Lucifer est tombé du ciel dans Esaïe 14:12, qui dit : « Comment es-tu tombé du Ciel, astre brillant, fils de l’aurore ? Comment es-tu renversé par terre, toi, le destructeur des nations ? »

Malgré quelques désaccords théologiques sur la question de savoir si Lucifer et Satan sont une seule et même entité, les deux sont des manifestations théologiques de la même antithèse à Dieu, à la divinité, au divin.

De plus grande importance qu’un tel débat, cependant, c’est de pouvoir reconnaître que le côté gauche du divin est associé aux caractéristiques du bouc et de la chèvre. En raison de sa nature, cet animal est notoirement entêté et difficile à apprivoiser, ce qui en fait un archétype du symbole de la rébellion. Ainsi, la tradition du chemin de gauche découle de la rébellion contre le divin.

La véritable origine de la gauche et de la droite reflète donc une dynamique très ancienne, où ceux qui suivent le chemin de droite respectent la moralité objective attribuée au divin et aux lois naturelles.

Ceux qui sont sur le chemin de gauche rejettent ces limites, parfois par rébellion pure et simple. D’autres tentent d’utiliser la tradition du droit divin pour devenir plus élevés que Dieu, comme ils prétendent être les représentants de Dieu sur terre. Les deux se résument en une combinaison de relativisme et de légalisme qui place l’autorité humaine au-dessus du divin et de la loi naturelle – également connue sous le nom de « la force fait le droit » ou « la force fait loi ».

Inversement, ceux qui sont sur le chemin de droite reconnaissent le libre arbitre et la responsabilité personnelle qui en découle, plaçant Dieu et la loi naturelle au-dessus de l’autorité humaine.

Il y a une très bonne raison pour laquelle cette ancienne tradition est cachée des masses, puisque la liberté correspond directement à la quantité de moralité que nous exhibons.

Quand chacun pense qu’il est lui-même une loi et que nous pouvons faire comme bon nous semble, le narcissisme nous asservit tous.

Cid Lazarou est un blogueur, écrivain et journaliste indépendant du Royaume-Uni.

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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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