L’UE adoptera lundi un «régime de sanctions» contre le Hamas

Par Epoch Times avec AFP
18 janvier 2024 17:20 Mis à jour: 18 janvier 2024 17:40

Le Conseil européen des Affaires étrangères adoptera lundi à Bruxelles « un régime de sanctions contre le Hamas » palestinien, a indiqué jeudi le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères.

« C’est un régime de sanctions qui vise des individus et des transferts de fonds », a précisé son porte-parole adjoint Christophe Lemoine lors d’un point presse au Quai d’Orsay.

Il cible le Hamas et certains de ses cadres impliqués dans les attaques sans précédent du 7 octobre contre le sud d’Israël depuis la bande de Gaza, qui avaient fait 1140 morts, en grande partie des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de chiffres officiels israéliens. Quelque 250 personnes avaient également été prises en otages, et 132 sont toujours à Gaza, dont au moins 27 auraient été tuées, selon un décompte de l’AFP à partir des données officielles israéliennes. Une centaine ont été libérés lors d’une trêve fin novembre.

Yahya Sinouar et deux hauts responsables du Hamas sur la liste noire

L’UE avait déjà ajouté mardi à sa liste « terroriste » Yahya Sinouar, le chef du mouvement islamiste palestinien à Gaza, considéré comme l’architecte de l’attaque du 7 octobre contre Israël. Depuis cette décision des Vingt-Sept, Yahya Sinouar est soumis à un régime de sanctions impliquant un gel des fonds et avoirs financiers qu’il détiendrait dans l’UE et une interdiction faite à tout opérateur européen de les financer.

L’UE avait auparavant inscrit en décembre deux hauts responsables de la branche militaire du Hamas, Mohammed Deif et Marwan Issa, sur sa liste noire sanctionnant les personnes ou organisations impliquées dans des actes « terroristes ».

Le Hamas, en tant qu’organisation, en fait déjà partie. Le mouvement islamiste palestinien est considéré comme un groupe terroriste par l’UE mais aussi par de nombreux pays dont les États-Unis, le Canada ou Israël.

Pour un cessez-le-feu permanent à Gaza à deux conditions

Les eurodéputés ont réclamé jeudi un cessez-le-feu « permanent » à Gaza dans une résolution, non contraignante, qui conditionne toutefois cet arrêt des combats à la libération « immédiate » des otages encore détenus par le Hamas.

Le Parlement européen, réuni à Strasbourg, appelle dans ce texte « à un cessez-le-feu permanent et à la reprise des efforts vers une solution politique, à condition que tous les otages soient immédiatement libérés sans conditions et que l’organisation terroriste du Hamas soit démantelée ».

Le projet de résolution déposé par la gauche sociale-démocrate, les Verts et le centre ne prévoyait à l’origine aucune condition à la mise en oeuvre d’un cessez-le-feu. Mais les eurodéputés se sont ralliés à un amendement déposé par le Parti populaire européen (PPE, droite), premier groupe politique du Parlement de Strasbourg, introduisant cette conditionnalité.

Le PPE avait refusé de s’associer à ce projet de résolution, jugeant qu’un appel au cessez-le-feu permanent « sape le droit d’Israël à se défendre et met encore davantage en danger la vie des otages toujours détenus par le Hamas », selon une déclaration du groupe publiée avant le vote. « Tout cessez-le-feu doit être soumis à des conditions », a encore affirmé le PPE. Le texte a été adopté par une majorité de 312 eurodéputés, 131 ont voté contre et 72 se sont abstenus. Le Parlement européen compte au total 705 députés.

Frappes  nocturnes et raids israéliens

Des frappes israéliennes nocturnes ont fait 93 morts dans le sud de la bande de Gaza, où Israël a intensifié ses opérations, a déclaré jeudi le mouvement islamiste palestinien Hamas qui contrôle le territoire.

L’armée israélienne poursuit également ses raids en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, en particulier à Tulkarem (nord-est), où un homme de 27 ans a été tué d’une balle dans la poitrine, selon les autorités locales. Une opération entamée mercredi à l’aube dans ce secteur se poursuivait jeudi.

Alors que la guerre fait craindre un embrasement régional, les rebelles yéménites Houthis, qualifiés d’entité « terroriste » par Washington, ont revendiqué une nouvelle attaque contre un « navire américain » au large du Yémen.

À Khan Younès, « nous nous concentrons pour atteindre les dirigeants du Hamas et pour (résoudre) la question des otages », a déclaré le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. Dans un communiqué jeudi, l’armée israélienne a dit combattre, tout près de Rafah, atteignant « le secteur le plus méridional de la bande de Gaza depuis le début de l’opération terrestre », le 27 octobre. « À Khan Younès (…) les soldats ont éliminé des dizaines de terroristes (dans des combats) au corps à corps et avec l’aide de tirs de chars et d’un appui aérien », a-t-on indiqué.

Selon l’armée, 193 soldats ont été tués à Gaza depuis le début de l’offensive terrestre.

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