Logo Epoch Times

L’UE ouvre une enquête sur les subventions aux voitures électriques en Chine

top-article-image

Photo: JUSTIN TALLIS/AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 4 Min.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé mercredi l’ouverture d’une enquête sur les subventions publiques chinoises aux automobiles électriques, afin de défendre l’industrie européenne face à des « prix artificiellement bas ».
« Les marchés mondiaux sont aujourd’hui inondés de voitures électriques chinoises bon marché, dont le prix est maintenu artificiellement bas par des subventions publiques massives », a affirmé Mme von der Leyen, dans un discours au Parlement européen à Strasbourg. « L’Europe est ouverte à la concurrence. Pas à un nivellement par le bas », a lancé la responsable allemande, recueillant des applaudissements nourris.
Le commissaire au Commerce, Valdis Dombrovskis, a annoncé dans la foulée qu’il se rendrait en Chine la semaine prochaine « pour discuter des opportunités et des défis commerciaux et économiques », dans un message posté sur X (anciennement Twitter).

En cliquant sur le bouton Suivant, vous acceptez que le contenu de twitter soit chargé.

La France notamment poussait ces derniers mois pour une Europe qui s’affirme davantage face aux pratiques jugées protectionnistes de la Chine. Mais d’autres pays membres, comme l’Allemagne, qui misent davantage sur le commerce international, craignent de froisser Pékin.
Les entreprises européennes « sont souvent battues sur le terrain des prix par des concurrents bénéficiant d’énormes subventions publiques. Nous n’avons pas oublié combien notre industrie solaire avait pâti des pratiques commerciales déloyales de la Chine », a déclaré la présidente de l’exécutif européen.
« Réduction des risques, pas découplage »
Mme von der Leyen a cependant plaidé pour un « dialogue » avec Pékin. « Nous devons nous défendre contre les pratiques déloyales. Mais il est tout aussi essentiel de maintenir nos lignes de communication ouvertes et de poursuivre notre dialogue avec la Chine. Parce qu’il y a aussi des sujets sur lesquels nous pouvons et devons coopérer », a-t-elle déclaré. « Réduction des risques, pas découplage », a-t-elle martelé.
Le gouvernement français prépare une réforme des subventions aux voitures électriques en France, qui devraient être bientôt subordonnées à un « score environnemental » susceptible de limiter les importations chinoises. Le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire a plaidé récemment pour faire « évoluer » les règles européennes afin que l’UE défende mieux ses intérêts.
Pour un bonus européen
Il a souhaité fin août un « bonus européen réservé à des produits industriels à contenu européen », lors d’une rencontre à Paris avec des patrons français. « C’est ce que fait la Chine, c’est ce que font les États-Unis, c’est ce que je ne peux toujours pas faire en Europe à cause des normes européennes », a-t-il regretté.
La Chine mise depuis longtemps sur les motorisations électriques dans l’automobile et a pris une longueur d’avance sur l’Europe notamment dans les technologies de batterie. Ses constructeurs s’appuient sur leur immense marché intérieur, le premier au monde, pour conquérir désormais l’Europe grâce aux fortes économies d’échelle dont ils bénéficient.