Lyon – Un boulanger reçoit un appel d’Emmanuel Macron : « Il m’a écouté pendant que je lui expliquais ma situation »

Par Paul Tourège
2 mai 2020 00:52 Mis à jour: 2 mai 2020 00:52

En plein confinement, le boulanger de l’île Barbe a eu la surprise de recevoir un appel du chef de l’État.

Le mercredi 29 avril, Philippe-Marc Jocteur, boulanger et chef d’entreprise lyonnais réputé – il fournit notamment la maison Paul Bocuse –, a reçu un coup de téléphone auquel il ne s’attendait pas.

Ce jour-là, il a d’abord reçu un appel de Jean-Marie Girier, ancien directeur de cabinet de Gérard Collomb au ministère de l’Intérieur et proche d’Emmanuel Macron.

« Il m’explique que le président souhaite prendre le pouls des commerçants et artisans. Et raccroche en me disant de lui renvoyer un message avec ce que je voudrais faire remonter de ma situation et de mon ressenti de cette période de confinement », raconte M. Jocteur aux journalistes de France 3.

Quelques minutes plus tard, le téléphone du boulanger de l’île Barbe sonne à nouveau. Au bout de quelques secondes d’hésitation, il décroche : « Bonjour Monsieur Jocteur, c’est Emmanuel Macron. »

En pleine préparation du déconfinement, le chef de l’État souhaite connaître les difficultés auxquelles sont confrontés les artisans et les commerçants.

« Il m’a écouté pendant que je lui expliquais ma situation, la perte de chiffre d’affaires même si mes boutiques sont restées ouvertes depuis le début du confinement », souligne Philippe-Marc Jocteur.

Le président de la République lui pose ensuite des questions « sur le chômage partiel, sur les premières aides mises en place pour savoir si elles étaient suffisantes ».

Le chef d’entreprise expliquera à Emmanuel Macron qu’il a « tout pris ».

« J’étais très inquiet, même si j’ai une entreprise plutôt saine. J’ai pris un PGE, un Prêt Garanti par l’État à taux zéro pendant un an, un prêt de trésorerie qui va permettre de continuer à travailler sereinement, de payer mes 105 salariés et d’affronter les reports de charges qui ont été accordés en urgence, mais qu’il va bien falloir honorer », souligne le boulanger.

« Quand j’ai signé ce prêt, j’ai eu l’impression de me réinstaller comme au premier jour. D’habitude, on fait un prêt pour s’agrandir, faire des travaux. Là, c’est pour continuer à établir 105 fiches de paye, et faire vivre l’équivalent de 56 familles. J’ai fait le calcul. Et j’ai dit au président que j’avais de la chance d’avoir une directrice de banque qui me réponde, alors que je l’appelle tous les jours. D’autres artisans et commerçants doivent se sentir seuls au monde à ne pas obtenir cette aide rapidement », ajoute-t-il.

« Je l’ai amusé en lui disant que ma banquière devait me prendre pour un harceleur », poursuit l’entrepreneur.

Philippe-Marc Jocteur n’hésitera pas non plus à faire part de ses inquiétudes au président de la République, notamment vis-à-vis des restaurateurs qui ont été contraint de fermer leurs établissements dès l’entrée en vigueur des mesures sanitaires : « Zéro couvert depuis le début du confinement. » Emmanuel Macron évoquera alors son « attachement à la gastronomie française ».

Un échange de seize minutes pendant lequel le locataire de l’Élysée s’est montré « très avenant » selon le boulanger, qui garde le souvenir d’un homme « s’exprimant avec simplicité alors qu’il doit être plus habitué à parler avec le patron de Renault qu’avec le boulanger de l’île Barbe ! »

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