« Ma fille est morte parce qu’elle avait 12 ans » : les médecins n’ont pas voulu croire à un cancer du sein

Par Emmanuelle Bourdy
25 mai 2022 09:44 Mis à jour: 25 mai 2022 09:44

Les parents d’une jeune fille de 12 ans, morte d’un cancer, veulent porter plainte. Ils dénoncent l’errance médicale dans laquelle leur fille a été menée, sa tumeur n’ayant été détectée qu’au bout de quatre mois d’examens médicaux.

Parce que le corps médical ne pensait pas qu’une adolescente de 12 ans pouvait être atteinte d’un tel cancer, la tumeur de Shiloh n’a pas été traitée à temps et elle en est morte, le 8 décembre dernier, relate Le Parisien. Ses parents veulent porter plainte contre les établissements de santé qui ont examiné leur fille.

Les praticiens expliquent à la mère que le cancer du sein n’existe pas à cet âge

Bouleversée par la mort de sa fille, Diane, la mère de famille, n’en démord pas : « Ma fille est morte parce qu’elle avait 12 ans. » L’adolescente avait commencé à se plaindre de douleurs au niveau du sein gauche en mars 2021, quelques petits boutons étaient même apparus. La jeune fille a passé un premier examen au Centre d’imagerie de la femme, à Franconville (Val-d’Oise), là où la famille réside. Lorsque Diane a demandé à ce que Shiloh passe une mammographie, les médecins ont refusé. Un médecin radiologue réputé a rassuré la mère « en lui expliquant que le cancer du sein n’existait pas à cet âge, ou était très exceptionnel chez l’enfant », explique au Parisien la direction du Centre d’imagerie de la femme.

« La glande mammaire des jeunes patientes et encore plus des enfants ou adolescentes étant très sensible au rayonnement, la mammographie n’est donc pas recommandée par les sociétés savantes avant 30 ans et, quand elle est exceptionnellement indiquée avant, elle doit faire l’objet d’une indication discutée collégialement avec un gynécologue », a ajouté la direction. Shiloh a donc réalisé une échographie, « un examen non irradiant, adapté et recommandé pour l’exploration du sein chez une enfant », a encore précisé la direction, cet examen n’ayant « jamais été incriminé dans un défaut de diagnostic ». Mais là encore, l’échographie ne détectera pas le moindre cancer chez la jeune fille.

Une tumeur qui « aurait aussi pu apparaître ailleurs sur le corps »

L’état de santé de l’adolescente empire. Début avril, les praticiens d’un service d’urgences soupçonnent le chat d’avoir griffé Shiloh, qui est alors envoyée chez un dermatologue. « Shiloh était très fatiguée, elle avait du mal à tenir debout », a signifié Diane et le 2 mai, le sein de la jeune fille s’est mis à suinter. Au centre hospitalier Victor-Dupouy, à Argenteuil (Val-d’Oise), Shiloh va finalement être hospitalisée neuf jours et placée sous antibiotiques. Les parents ont même été soupçonnés d’avoir maltraité leur fille, des propos que « l’hôpital réfute pleinement », rapportent nos confrères.

C’est finalement au centre international de dermatologie de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) qu’un praticien découvre, consterné, l’état du sein de Shiloh et la redirige vers un centre d’échographie où on lui détectera une tumeur maligne appelée « angiosarcome mammaire de grade II ». Un médecin a annoncé que cette tumeur « s’est installée sur le sein mais aurait aussi pu apparaître ailleurs sur le corps ».

« Il s’agit d’un refus de soin »

Le traitement par chimiothérapie de la jeune fille débute le 18 août et se termine le 4 novembre, à l’Institut Curie contre le cancer. Mais Shiloh ne s’en sort pas et meurt le 8 décembre 2021.

Aujourd’hui, les parents de Shiloh veulent que cette affaire soit portée devant les tribunaux. « Même si cela prend dix ans, j’irai jusqu’au bout », a déclaré Diane au Parisien. Pour l’avocate des parents, Me Sabine Doucinaud, « il s’agit d’un refus de soin ». « On n’aurait jamais dû renvoyer Shiloh chez elle dans son état. Les médecins ne savaient pas ce qu’elle avait, ils auraient dû la garder », a-t-elle renchéri. Un praticien a stipulé au journal que selon l’institut Gustave-Roussy (centre anticancer centralisant toutes les raretés), « huit cas d’angiosarcome du sein » ont été recensés en France « sur une période de près de quarante ans ». Il a ajouté que tous se sont déclarés « chez des adultes de plus de 32 ans. Aucun chez l’enfant ».

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