Madrid annule un contrat d’armement de 700 millions d’euros avec Israël

Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez.
Photo: Michele Tantussi/Getty Images
Le gouvernement espagnol a formalisé l’annulation de deux contrats d’armement d’une valeur totale avoisinant un milliard d’euros, dans la foulée de l’embargo confirmé la semaine dernière sur les ventes et acquisitions militaires avec Israël, selon des documents officiels.
Le plus important, d’un montant de près de 700 millions d’euros, concernait l’acquisition de 12 exemplaires du système de lance-roquette de haute mobilité (SILAM). Développé à partir du système Puls du groupe israélien Elbit Systems, il devait être produit par un consortium associant des entreprises espagnoles, selon le Military Balance de l’Institut international d’études stratégiques (IISS).
Cette annulation, évoquée par la presse locale et le quotidien israélien Haaretz, figure dans un document daté du 9 septembre sur la plateforme officielle espagnole recensant les contrats publics.
Le même jour, un autre contrat a également été annulé sur cette plateforme. Il portait sur l’acquisition de 168 lanceurs de missiles antichars fabriqués en Espagne sous licence israélienne, pour un montant de 287,5 millions d’euros. Sa suspension avait déjà été annoncée par la presse en juin.
Consolider l’embargo sur les contrats d’armement
La décision intervient après l’annonce, le 8 septembre, par le Premier ministre Pedro Sánchez de nouvelles mesures visant à « mettre un terme au génocide à Gaza », parmi lesquelles la volonté de « consolider juridiquement » l’embargo sur les contrats d’armement avec Israël, déjà appliqué de facto.
Selon La Vanguardia, le gouvernement espagnol a engagé une réflexion plus large pour se passer non seulement des armes mais aussi des technologies israéliennes au sein de ses forces armées. Le ministère de la Défense n’a pas réagi dans l’immédiat aux sollicitations de l’AFP.
Contexte diplomatique tendu
Les relations entre Madrid et Tel-Aviv sont au plus bas. L’Espagne, qui a reconnu l’État de Palestine en 2024, a rappelé son ambassadrice en Israël la semaine dernière, tandis que Tel-Aviv n’a plus de représentant diplomatique à Madrid. Ces tensions se sont accrues après l’annonce par Pedro Sánchez de nouvelles mesures contre la politique israélienne à Gaza.
En avril déjà, le ministère espagnol de l’Intérieur avait résilié un contrat d’achat de munitions à une entreprise israélienne, sous la pression de Sumar, partenaire de coalition de la gauche radicale.
Le Centre Delàs, un institut de recherche basé à Barcelone spécialisé dans la sécurité et la défense, avait estimé qu’entre le début de la guerre à Gaza et avril, l’Espagne avait attribué 46 contrats d’une valeur totale de 1,044 milliard de dollars à des entreprises israéliennes, selon les données de la plateforme publique des appels d’offres.
Avec AFP
Articles actuels de l’auteur









