«La magie des étoiles dans le ciel»: un homme qui a parcouru 8 pays à vélo par amour partage le secret d’un long mariage

Par Louise Chambers
2 mai 2023 16:21 Mis à jour: 2 mai 2023 16:21

Un Indien qui a parcouru 6500 km à vélo entre son pays d’origine et la Suède en 1977, pour retrouver l’amour de sa vie, est toujours avec sa bien-aimée près de 50 ans plus tard. Il partage le secret de leur lien indéfectible.

Originaire de l’État d’Odisha, dans l’est de l’Inde, Pradyumna Kumar “PK” Mahanandia vit avec sa femme, Charlotte « Lotte » Von Schedvin, dans la forêt, à 20 km au sud de Borås, la ville natale de Lotte, dans l’ouest de la Suède. Le couple a deux enfants adultes – une fille, Emelie-Kiran, et un fils, Karl-Siddhartha – et est marié depuis 47 ans. Leur histoire d’amour a été immortalisée dans un livre de l’auteur suédois Per J. Andersson, aujourd’hui disponible dans plus de 20 langues.

« Quand je pense à notre histoire, je pense à l’ancien président américain Abraham Lincoln qui a dit : ‘La démocratie est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple’ », a confié à Epoch Times, PK, qui est l’ambassadeur culturel d’Odiya de l’Inde en Suède.

« Notre histoire est devenue ainsi. Comme la démocratie, elle est du peuple, par le peuple, pour le peuple – et en plus, avec le peuple, puisqu’elle a déjà pris une place spéciale dans le cœur de millions de personnes [dans le monde entier]. »

Pradyumna Kumar « PK » Mahanandia avec son épouse, Charlotte « Lotte » Von Schedvin (Avec l’aimable autorisation du Dr P.K. Mahanandia)
PK Mahanandia dit que ce sont les étoiles du ciel qui les ont destinés à être ensemble dans cette vie. (Avec l’aimable autorisation du Dr P.K. Mahanandia)

« La magie des étoiles du ciel »

Leur histoire d’amour a commencé à New Delhi, la capitale de l’Inde, le 17 décembre 1975. Lotte, riche étudiante en musique qui avait toujours rêvé de l’Inde, est partie de Suède avec des amis dans une camionnette Volkswagen. Elle a rencontré PK, un pauvre étudiant en art, sous une fontaine de Connaught Place, dans le parc central de New Delhi, où il dessinait des portraits pour les passants.

PK a dit : « Après une brève rencontre, j’ai pu deviner son signe astrologique, le Taureau, et qu’elle travaillerait dans le domaine de la musique (…) Un astrologue indien m’avait parlé dès l’enfance de la personnalité de ma future épouse. C’est la mystique indienne et la magie des étoiles dans le ciel qui nous ont permis d’être attirés l’un par l’autre ! »

Lotte raconte : « J’ai vu un jeune homme aux cheveux noirs bouclés assis sous une fontaine en train de dessiner des gens. Dès ce moment, j’ai ressenti une attirance magnétique envers lui. Après avoir fait sa connaissance, j’ai trouvé que c’était une personne spontanée et pleine de bonne volonté. »

Le couple s’est rencontré pour la première fois à New Delhi, la capitale de l’Inde, le 17 décembre 1975. (Avec l’aimable autorisation du Dr P.K. Mahanandia)
(Avec l’aimable autorisation du Dr P.K. Mahanandia)

Le couple s’est tout de suite senti à l’aise ensemble. En janvier 1976, ils rencontrent le père et le frère de PK dans leur maison familiale à Odisha. Lotte a décidé que PK deviendrait son mari, déclarant : « J’ai pris cette décision du fond du cœur. »

« Ils étaient convaincus qu’elle était le vrai Taureau, ma femme, mon âme sœur », a dit PK. « Ils ont organisé les rituels de mariage selon ma propre tribu, car ma famille appartient à une tribu indigène d’Odisha. »

Lorsque Lotte quitte l’Inde pour la Suède en février 1976 afin de poursuivre ses études de musique, PK a le cœur brisé. Mais il était le premier étudiant en art de son État à obtenir une bourse pour étudier les beaux-arts à l’école d’art de Delhi et il se sentait obligé d’aller jusqu’au bout.

Lotte raconte : « Lorsque je lui ai dit de monter dans notre camionnette pour m’accompagner en Suède, il a refusé, car il devait terminer ses études d’art à l’université de Delhi. Lorsque je lui ai proposé de lui envoyer un billet d’avion pour qu’il me rejoigne en Suède, il a poliment refusé mon offre. Il a dit qu’il viendrait en Suède par ses propres moyens. Il a également dit ouvertement et clairement : « J’ai besoin de ton amour, pas de ton argent. »

(Avec l’aimable autorisation du Dr P.K. Mahanandia)
(Avec l’aimable autorisation du Dr P.K. Mahanandia)

« Le faire ou mourir par amour »

Peu après leur séparation, PK a commencé à se sentir seul et a échangé des lettres avec sa bien-aimée.

« Elle me manquait beaucoup et lorsque la nostalgie est devenue trop forte, encouragé par de nombreux touristes étrangers, j’ai décidé de voyager. Ma force était mon manque de connaissances en géographie et je ne savais pas à combien de kilomètres se trouvait son pays natal. Je confondais la Suède et la Suisse », a-t-il dit.

Bien que naïf, PK connaissait la route des hippies entre l’Asie et l’Europe, popularisée par les Beatles à la fin des années 1960, et avait parlé à de jeunes voyageurs de leurs périples sur cet itinéraire. Lorsque les vols et même les billets d’autobus se sont avérés trop chers, PK a décidé de vendre quelques biens et d’acheter un vélo d’occasion.

Il quitte New Delhi le 22 janvier 1977, pour un itinéraire qui le mènera à travers l’Afghanistan, l’Iran, la Turquie, la Bulgarie, la Yougoslavie, l’Allemagne, l’Autriche et le Danemark.

PK raconte qu’il a rencontré plusieurs personnes au grand cœur et qu’il s’est fait plusieurs amis sur le chemin qui le menait de l’Inde à la Suède. (Avec l’aimable autorisation du Dr P.K. Mahanandia)

PK raconte : « J’ai rencontré plusieurs personnes merveilleuses et serviables qui m’ont guidé, nourri et parfois hébergé en chemin et, en retour, j’ai fait des croquis d’eux et de leurs proches. Il m’arrivait de monter dans des camions, surtout en Turquie, car la route des hippies était toujours très fréquentée par les camions. »

« Les seuls défis étaient mes propres peurs et mes doutes que j’ai dû surmonter grâce au yoga, à la méditation et à la pensée positive. Comme un mantra, je me disais toujours : « Je le ferai ou je mourrai par amour. »

PK a raconté à Epoch Times qu’en traversant Kaboul, en Afghanistan, le rédacteur en chef du Kabul Times à l’époque l’a interviewé et l’a invité à exposer ses dessins, ce qui a permis à PK de gagner un peu d’argent pour l’aider à poursuivre sa route. Il a également eu l’occasion de dessiner le portrait de l’ancien président afghan, Mohammad Daoud Khan.

Avant de quitter l’Afghanistan, PK avait réparé son vélo endommagé. Malgré un voyage intense de plus de 6400 km à travers huit pays, PK n’a jamais abandonné sa quête de retrouvailles avec Lotte. Il est arrivé à Göteborg, en Suède, le 28 mai 1977, quatre longs mois après avoir quitté l’Inde. Lotte a parcouru 70 kilomètres depuis Borås pour le rejoindre.

(Avec l’aimable autorisation du Dr P.K. Mahanandia)

Accepter les différences avec amour

« Lorsque nous nous sommes retrouvés pour la première fois, nous étions submergés par les émotions et incapables de parler. Nous nous sommes tenus l’un l’autre et nous avons pleuré et pleuré », a dit PK. « Nous étions tous les deux très émus. Nous nous sommes assis sur un banc en bois près des jardins botaniques. »

« La mère de Lotte avait préparé un énorme gâteau recouvert de crème blanche. Lorsque Lotte m’a présenté, je les ai salués [à la] manière indienne ; je me suis jeté à leurs pieds comme le pape s’agenouille à son arrivée ou à son atterrissage dans un nouveau pays en signe de respect. Il y avait beaucoup de différences culturelles, mais je les ai toutes accueillies avec amour et bienveillance. »

En 1979, le couple se marie pour la seconde fois, conformément à la loi suédoise et aux traditions de la famille noble de Lotte.

(Avec l’aimable autorisation du Dr P.K. Mahanandia)
(Avec l’aimable autorisation du Dr P.K. Mahanandia)

Pour Lotte, parmi les meilleurs souvenirs de sa longue histoire d’amour avec PK, il y a leur premier voyage ensemble dans la ville natale de PK, qui ressemblait à un « retour au foyer », et la naissance de leurs deux enfants. « Nous ressentons une grande gratitude d’être leurs parents dans cette vie », a-t-elle souligné.

Pour PK, ce voyage ardu et les années de mariage amoureux qui ont suivi lui ont appris à toujours avoir foi en soi et en sa partenaire de vie, à être conscient de ses doutes et de ses peurs, et à faire confiance au pouvoir de l’amour et de l’humanité.

« Pour nous, chaque être humain est une goutte d’eau, et l’humanité est comme l’océan, car nous sommes tous liés. Lorsque le sentiment de séparation apparaît, la souffrance commence », a-t-il expliqué.

PK et Lotte avec leur fils et leur fille (Avec l’aimable autorisation du Dr P.K. Mahanandia)
(Avec l’aimable autorisation du Dr P.K. Mahanandia)

PK a reçu un doctorat honorifique de l’université de la culture d’Utkal, dans son État natal d’Odisha, en 2012. En 2021, PK et Lotte ont été invités à Lausanne, en Suisse, par Thomas Bach, le président du Comité international olympique (CIO), car ce dernier et son épouse avaient lu le livre relatant leur histoire d’amour et en avaient été profondément touchés. À la suite de cette rencontre, le CIO a parrainé un vaste projet humanitaire en Inde, jusqu’à Odisha, l’État d’origine de PK.

« Sept millions d’écoliers bénéficieront de ce projet. Je me sens tellement bien dans mon cœur ! a dit PK.

Des cinéastes d’Hollywood et de Bollywood se sont manifestés, intéressés par la transposition du livre au cinéma. PK et Lotte tiennent à réserver les droits de réalisation à leurs enfants, qui dirigent leur propre société de production, Kalabati Pictures.

PK a dit que le grand secret d’un mariage durable est de ne garder « aucun secret dans une relation ».

« Nous sommes très ouverts l’un à l’autre (…) et nous croyons fermement que nos âmes sont connectées et ne peuvent jamais être séparées. Nous sommes tous ici sur cette planète pour un certain temps seulement, pas de façon permanente. Pourquoi ne pas utiliser le cadeau le plus précieux de la vie, qui est l’amour, dans notre vie quotidienne ? »

Lotte a ajouté : « Nous passons du temps ensemble en silence. Cela nous aide à nous connecter à notre calme intérieur. Nous croyons que l’amour est une unité et qu’il est éternel. Nous sommes tous les deux très reconnaissants de nous être rencontrés, d’avoir eu confiance l’un en l’autre très rapidement et d’être tombés amoureux comme par magie, afin de créer un doux foyer l’un pour l’autre et pour nos enfants. »

(Avec l’aimable autorisation du Dr P.K. Mahanandia)
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