Malaise des cadres en France: un problème d’éthique et de surcharge de travail (+sondage)

17 juin 2015 10:56 Mis à jour: 7 novembre 2015 13:08

 

A l’occasion de la journée « Les ingénieurs, cadres et techniciens organisent leur défense ! » qui a eu lieu la semaine dernière sur le parvis de La Défense, un sondage publié ce 17 juin par l’UGICT-CGT montre un malaise grandissant dans la profession.

73 % des cadres ne se sentent effectivement pas associés aux choix stratégiques de leur employeur et dénoncent des pratiques managériales et stratégiques allant à l’encontre de leur éthique et leur causant une surcharge de travail.

Un malaise qui s’installe

L’Union des cadres de la CGT, l’UGICT, a commandé le sondage auprès de l’institut Viavoice, sondage réalisé sur un échantillon de 1 001 cadres. Dans ce sondage, plus de 7 cadres sur 10 disent ne pas se sentir associés aux choix stratégiques de leur direction d’entreprise (42 % « pas vraiment » et 31 % « pas du tout »).

Plus étonnant encore, pour 55 % d’entre eux, leur éthique professionnelle entre en contradiction avec les choix et pratiques réelles de leur employeur (12 % « souvent » et 43 % « de temps en temps »). Un malaise qui se traduit également par des conditions d’évolution professionnelle stagnantes à 50 % depuis 5 ans, mais qui restent tout de même positives pour 38 %.

Une surcharge et des conditions de travail qui se détériorent

L’étude montre également un malaise quant aux conditions de travail qui se sont accentuées pendant la crise et un niveau de salaire qui n’a pas bougé. Les deux tiers jugent en effet que leur charge de travail continue d’augmenter avec notamment la multiplication des outils numériques.

75 % d’entre eux passent des mails ou des appels durant leur temps personnel et 58 % souffrent d’un « débordement accru de leur vie professionnelle sur la vie privée ». Dans l’ensemble, 65 % des personnes interrogées disent que leur charge de travail a augmenté. Ils sont ainsi 21 % à déclarer travailler plus de 50 h par semaine (en comptant le travail dans les transports, à domicile, etc.) et 63 % à travailler entre 40 et 50 h par semaine – la moyenne estimée étant de 44,6 h par semaine.

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47 % des cadres estiment également qu’au cours de l’année 2014, les pratiques managériales de leur entreprise ou de leur administration se sont « plutôt détériorées », impactant directement leur moral et leur motivation dans l’entreprise.

La question de l’éthique du travail au cœur des débats

Des cadres usés, surchargés, en manque de reconnaissance et d’écoute de la part de leur hiérarchie, rien n’est plus beau pour la CGT qui cherche à redorer son blason et à se relancer dans la lutte sociale.

Néanmoins, les questions d’éthique au travail, des choix stratégiques et managériaux sont d’un intérêt croissant au sein des entreprises. Elles peuvent en effet soit causer une désertion progressive de la profession, soit, si elles sont améliorées, porter l’entreprise vers plus d’efficacité, avec des cadres motivés et impliqués dans l’organisation de leur entreprise et de leur équipe.

Pour 67 % d’entre eux, leur première priorité au travail est de trouver un équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, pour 51 % leur seconde priorité est la qualité de vie au travail, devançant d’une courte tête le salaire, qui arrive en troisième priorité pour 50 % des cadres.

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