Une vidéo montrant les orques et les dauphins du Marineland d’Antibes tourner en rond dans des bassins qui donnent l’impression d’être à l’abandon a relancé cette semaine la polémique sur le sort des cétacés, dans l’impasse depuis le veto espagnol à leur transfert.
« Le temps presse ! », a lancé l’ONG TideBreakers, basée au Canada. Alors que le parc a définitivement fermé au public le 5 janvier, les orques Wikie (24 ans) et son fils Keijo (11 ans) « attendent leur sort dans des bassins décrépits » et les douze dauphins « sont laissés à l’abandon dans des bassins infestés d’algues ».
Les images tournées début mai à l’aide d’un drone montrent les deux orques et les dauphins seuls dans des bassins aux bords verts d’algues, au milieu des installations vides et saumâtres des autres animaux déjà transférés.
🇫🇷 🐋🐬 Deux orques et seize dauphins abandonnés à Marineland après sa fermeture.
Des images captées par drone montrent Wikie, une orque de 23 ans, et son fils Keijo, 11 ans, enfermés dans des bassins dégradés.
« Les orques doivent être extraites d’urgence de ces conditions… pic.twitter.com/cUWMeY8dIc
— 75 Secondes 🗞️ (@75secondes) May 16, 2025
Contactée par l’AFP, la direction du parc a assuré que les bassins des orques et des dauphins restaient entretenus avec soin et qu’une cinquantaine de salariés œuvraient encore au bien-être des animaux. Quant aux algues visibles sur les images, il s’agirait d’un phénomène habituel à cette saison.
Mais les images de Tidebreakers, très partagées sur les réseaux sociaux, ont provoqué de vives réactions. Certains salariés du parc ont même reçu des menaces de mort, dénonce la direction.
« En attente de leur future destination »
Le parc partage cependant l’analyse des ONG sur la nécessité de trouver une solution de toute urgence. Et si les échanges se poursuivent avec le ministère de la Transition écologique, rien n’avance. Contacté par l’AFP, le cabinet de la ministre, Agnès Pannier-Runacher, a affirmé que les autorités veillaient « à ce que les animaux continuent d’être accueillis dans de bonnes conditions, en attente de leur future destination », et que le parc était à la recherche « de solutions alternatives » pour la suite.

Fermé en raison du désamour du public pour ce modèle de parc et de la loi de 2021 sur le bien-être animal qui interdira à partir de fin 2026 les spectacles de cétacés, sa principale attraction, Marineland souhaitait transférer ses orques dans un autre parc.
Mais le gouvernement s’y est opposé en novembre 2024, exigeant un transfert dans un parc européen, aux normes plus protectrices. Le seul équipé pour des orques se trouve en Espagne à Tenerife, mais mi-avril Madrid a mis son veto, estimant que ces installations « ne répondaient pas aux exigences », selon l’entourage de Mme Pannier-Runacher.
En attendant, plusieurs ONG comme One Voice et Sea Shepherd, inquiètes pour la santé de Wikie et Keijo, alors que deux autres orques du parc sont mortes depuis 18 mois, demandent à pouvoir envoyer des spécialistes à leur chevet et proposent de subvenir à une partie des frais.
À plus long terme, la ministre et les ONG plaident pour l’établissement d’un sanctuaire marin, où les orques et les dauphins, eux aussi refusés en Espagne, pourraient être pris en charge en semi-liberté.
Aucun site n’est prêt
Tous nés en captivité, ils sont incapables de survivre seuls. Mais aucun site n’est prêt. Et pour Mike Riddel, cette idée de sanctuaire est un fantasme.
« Il ne suffit pas de mettre un grillage et de balancer du poisson aux orques deux fois par jour. Il faut des installations pour pouvoir les manipuler quand elles ont besoin de soins, il faut des soigneurs pour leur faire faire de l’exercice tous les jours, des gardiens pour empêcher le public de venir les embêter… », énumère-t-il.
Cela coûterait deux à trois millions d’euros par an, alors que Wikie et Keijo peuvent encore vivre des dizaines d’années… si elles sont bien traitées.
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