Marseille : son fils est déscolarisé pour harcèlement depuis fin 2020 et « rien ne bouge »

Par Emmanuelle Bourdy
17 avril 2021 04:18 Mis à jour: 17 avril 2021 04:18

Enzo, un collégien marseillais victime de harcèlement scolaire, est aujourd’hui déscolarisé. Sa mère est en colère et se fait le porte-parole d’Enzo, pour que des mesures fortes soient prises et se bat contre l’administration et la direction du collège. Ella a également déposé plainte.

Depuis la classe de 5e, le jeune Enzo est harcelé, notamment par l’un de ses camarades de classe. Scolarisé dans un collège du 8e arrondissement de Marseille (Bouches-du-Rhône), il a quitté l’établissement en décembre 2020, rapporte Actu Marseille. Depuis lors, il n’a pas remis les pieds là-bas.

L’origine de ce harcèlement remonte à la fin de son année scolaire, alors qu’il était en sixième. Enzo avait alors confié à l’une de ses camarades qu’il aimait les garçons. Bien évidemment, ce secret n’a pas été gardé longtemps et le calvaire du jeune garçon a commencé. Harcelé aussi bien dans la cour de l’école que dans les couloirs et jusqu’au toilettes, Enzo a aussi été victime de moqueries, d’insultes homophones et de toutes sortes de méchancetés.

Ne supportant plus cette maltraitance, Enzo a tenté de se défenestrer alors qu’il était en cinquième. C’est Lila, sa mère, qui l’a récupéré par la jambe, in-extrémis. À ce moment-là, une association est intervenue et le rectorat a été mis au courant. À la suite de quoi, Enzo a changé de classe.

Lorsque Enzo s’est retrouvé en quatrième, le harcèlement a repris de plus belle, un autre harceleur étant de nouveau dans sa classe. C’est alors qu’ « un effet de groupe a été créé par cet enfant et ils se sont retrouvés à huit contre Enzo », explique l’association. En novembre 2020, Enzo tente une nouvelle fois de mettre fin à ses jours. Ce jour-là, sa mère reçoit un appel de son fils lui faisant ses adieux avant de mettre son projet à exécution. Le jeune homme veut en effet se pendre dans les toilettes du collège. Une seconde fois, il est sauvé.

Face à ce harcèlement extrêmement violent, la mère d’Enzo souhaiterait que son fils ne soit plus dans la même classe que l’élève harceleur. Elle est en colère car ce mercredi 14 avril, l’établissement n’avait toujours pas pris de sanctions à l’encontre de celui-ci. « Depuis le mois de décembre 2020, Enzo est déscolarisé et rien ne bouge », s’indigne Lila qui a déposé plainte. Une enquête est d’ailleurs en cours.

La seule solution qui a été proposée à Lila, c’est que son fils « fasse une confrontation, seul face aux huit élèves ». Autant dire que pour Lila, cela équivaudrait à traumatiser davantage son fils. Elle n’a donc pas accepté cette proposition, les professionnels de la santé lui ayant également déconseillé une telle rencontre.

Actu Marseille a contacté la direction du collège, qui n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet qu’elle décrit comme « complexe ». Le média a également tenté de se mettre en relation avec le rectorat qui n’a pas encore apporté de réponse. Toutefois, la mère d’Enzo devrait bientôt être reçue par le recteur.

Théo Challande, élu à la ville de Marseille et chargé de la question sur la lutte contre les discriminations, a déclaré à Actu Marseille être entré en contact avec Lila et son fils pour suivre de près cette affaire. Un budget sera alloué pour la lutte contre les discriminations, il permettra de « développer des actions concrètes », souligne l’élu.

Enzo a reçu également de nombreux messages de soutien de personnalités, mais aussi de personnes anonymes, via les réseaux sociaux, avec le hashtag #NousSommesEnzo. C’est le cas notamment de Billal Hassani, Christine Kelly ou encore Christophe Beaugrand. De son côté, Enzo est suivi psychologiquement.

Pour les victimes de harcèlement, qu’il soit vécu dans un établissement scolaire ou en dehors, elles peuvent tout d’abord prévenir la direction de l’établissement ainsi que le personnel éducatif. Mais il existe également des services d’accueil des victimes tels que « Non au harcèlement » (appel et service gratuit au 3020) ou « Net écoute » (appel et service gratuit au 0800 200 000). Elles peuvent par ailleurs contacter une association du réseau d’aide aux victimes de violence scolaire France Victimes.

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