INTERNATIONAL

Menaces contre le Français porteur du coronavirus en Mongolie

mars 12, 2020 14:20, Last Updated: mars 12, 2020 14:36
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Le ressortissant français considéré comme l’unique cas de nouveau coronavirus en Mongolie a fait l’objet de menaces, au point que la police a annoncé jeudi avoir engagé des poursuites contre leurs auteurs.

La ministre mongole de la Santé a annoncé mardi que ce Français travaillant pour une filiale d’Orano (ex-Areva) était porteur du virus responsable du Covid-19.

Le pays de 3 millions d’habitants aux portes de la Chine, qui ne comptait jusque-là aucun cas de contamination, a annoncé dans la foulée des mesures de confinement des zones urbaines ainsi que la suspension de très nombreux vols internationaux.

Le Français accusé de ne pas avoir respecté la quarantaine

Oulan-Bator a accusé le Français de n’avoir pas respecté la quarantaine de 14 jours qu’il aurait dû observer à son arrivée et de s’être rendu sur un site d’extraction d’uranium de la province de Dornogobi (sud-est).

Une accusation rejetée par Orano, qui a assuré qu’aucune mesure de quarantaine n’avait été imposée par les autorités à l’arrivée du Français et qu’il n’avait présenté des symptômes que cinq jours plus tard.

Mouvement « Mongolie sans uranium »

C’est dans ce contexte que la police mongole a annoncé avoir engagé des poursuites pour incitation au terrorisme envers trois membres d’un mouvement baptisé « Mongolie sans uranium ».

Ces derniers ont diffusé sur Facebook une vidéo accusant le groupe français d’apporter « mort et souffrance » dans le pays, selon les policiers.

-Ger mongol traditionnel utilisé comme logement du personnel à la mine d’or et de cuivre Oyu Tolgoi, dans le sud-est de la Mongolie. Photo de Paula Bronstein / Getty Images.

« Brûlons la mine d’Areva avec son coronavirus et avec le Français », pouvait-on entendre dans cette vidéo.

Le géant français du nucléaire a signé en 2013 un accord pour l’exploitation de deux gisements d’uranium dans le désert de Gobi, dans le sud-est du pays.

L’accord couronnait dix ans de tractations rendues difficiles notamment par l’opposition des organisations écologistes locales.

-L’éleveur mongol Daal Duh tient ses chameaux après leur avoir donné de l’eau et de la nourriture près de la mine Oyu Tolgoi le 10 octobre 2012 située dans le désert du Gobi Sud, en Mongolie. Photo de Paula Bronstein / Getty Images.

En France même, l’ex-Areva fait depuis fin 2018 l’objet d’une enquête anti-corruption pour ses activités en Mongolie.

Des tests de dépistage ont par ailleurs été effectués auprès de 126 personnes qui avaient été en contact avec le ressortissant français. Tous ces tests se sont avérés négatifs et il reste pour l’heure le seul cas de coronavirus en Mongolie.

Le pays a fermé sa longue frontière avec la Chine, berceau du nouveau coronavirus, dès fin janvier.

 

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