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Le parcours d’une maman qui a ouvert une école révolutionnaire après avoir éduqué elle-même son fils déclaré «handicapé» injustement

juillet 30, 2022 22:28, Last Updated: juillet 30, 2022 22:28
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Jugé handicapé mental parce qu’il ne s’épanouissait pas dans le programme scolaire public rigide, cette maman devait prendre les choses en main et sauver son fils. Elle a donc assumé de lui faire l’école à la maison. Puis elle a trouvé une méthode qui aidait le petit à donner le meilleur de soi. De fil en aiguille, on l’a sollicitée pour ouvrir une école privée. Finalement, cette maman a été d’une grande aide pour des centaines enfants.

Née dans l’Ohio, Barbara Rivera, 58 ans, vit à Miami depuis 40 ans. Elle a trois fils et une fille, qu’elle a élevés seule : Damon, 37 ans, Morgan, 35 ans, Adam, 32 ans, et Michael, 31 ans. Elle a adopté un cinquième enfant, Thor, lorsqu’une amie a reçu un diagnostic médical accablant et a demandé à Barbara de prendre son fils chez elle.

Barbara avec ses enfants, Damon, 7 ans, Michael, 10 mois, Adam, 1 an, Morgan, 3 ans. Photo prise quelques semaines après l’ouragan Andrew. (Avec l’aimable autorisation de Barbara Rivera)

L’école l’avait changé

C’est en 1991 que l’aîné de Barbara, Damon, qui parlait couramment l’anglais et l’espagnol, entrait en première année (au CP). Il était impatient d’aller à l’école.

« Cependant, à peine deux semaines après le début de l’année scolaire, son professeur m’a dit : ‘Damon est handicapé mental, il ne sait pas lire et il aura besoin de médicaments pour apprendre », raconte Barbara à Epoch Times. « On m’a dit qu’il confondait les lettres b et d, p et q et les chiffres 6 et 9. »

« On m’a dit que cette confusion des lettres et des chiffres était le signe d’un trouble d’apprentissage/mental. Je n’étais pas d’accord. J’ai fait valoir que les chiffres et les lettres en question se ressemblaient et que mon fils n’en était qu’à sa deuxième semaine d’école. Le ‘diagnostic’ était injuste et illogique. »

Barbara avait confiance dans les capacités de son fils, pensant qu’avec de la pratique, il finirait par y arriver, et ne s’inquiétait donc pas. Cependant, son professeur insistait pour obtenir une évaluation médicale.

« Je lui ai fait savoir que si quelqu’un parlait à mon fils sans mon consentement, je le poursuivrais en justice. Je ne voulais pas que Damon soit évalué, jamais ! Je ne mettrais pas Damon sous des médicaments qui ruinent le cerveau, jamais ! »

Damon, se souvient elle, était honnête, bien élevé et c’était un des enfants les plus calmes qu’elle ait jamais connus. Il voulait plus tard devenir policier et jouer au basket pour la NBA, ce que Barbara soutenait de tout son cœur.

Damon enfant. (Avec l’aimable autorisation de Barbara Rivera)

Barbara estime que l’affirmation selon laquelle son fils était handicapé est « un affront pour les parents d’enfants qui sont réellement handicapés », car il pouvait parler, voir et entendre.

Barbara a commencé à examiner de près le matériel pédagogique de l’école publique de Damon. Elle a été choquée de découvrir que ses outils de « lecture phonétique » n’étaient pas du tout basés sur de la phonétique.

« On attendait de mon fils qu’il lise des histoires et écrive des réponses à des questions avant qu’il ne maîtrise l’alphabet et les sons individuels que chaque lettre ou combinaison de lettres. »

Elle a remarqué qu’au cours de son premier mois d’école, les devoirs de Damon en CP représentaient une corvée de trois heures par soir. Au lieu de jouer avec ses frères et sœurs, Damon « s’asseyait à la table, le visage vide », fixant le travail qu’il ne pouvait pas faire. Barbara a commencé à rendre les devoirs de Damon à son professeur, inachevés. Elle a écrit : « Damon ne peut pas lire ça, alors je l’ai fait travailler sur les sons de l’alphabet, ou nous avons fait une série de cartes flash. »

« J’était ébranlée du fait que la seule solution qui m’était proposée pour Damon, c’était une évaluation et des médicaments », se souvient‑elle. « Le tutorat, les cartes flash ou la fabrication de lettres en Playdoh n’étaient pas même mentionnés. L’enseignant, le directeur et le système scolaire croyaient fermement que mon fils bilingue et bien élevé était irrécupérable et incapable de poursuivre sa scolarité. »

Un impact énorme sur Damon

« Il a appris une chose en première année : il a ‘appris’ qu’il était ‘stupide’ », déplore Barbara. « Son amour pour le coloriage avait disparu, car s’il se trompait, même légèrement, il abandonnait. Il n’aimait plus porter sa cape et courir dans la maison. »

« Une fois, je lui ai demandé de m’apporter le sac à langer de son petit frère et il a répondu : ‘J’espère que je ne vais pas tout gâcher. L’école l’avait changé.’ »

Barbara pense avoir hérité de la volonté de survivre d’un de ses oncles, John Howland, « l’homme qui est tombé du Mayflower et qui, par la grâce de Dieu, a attrapé une corde et est remonté à bord ». Le frère de John Howland, son père, était un artiste, un autre trait de caractère dont elle a hérité.

Toujours bonne élève à l’école, Barbara n’a jamais eu de difficultés dans ses études. En quatrième année (équivalent CM1), elle a appris l’existence d’Helen Keller, auteure et militante sourde et aveugle, ce qui l’a marquée à jamais.

 » Après toutes les difficultés rencontrées, je n’arrivais pas à croire qu’Helen Keller ait pu obtenir un diplôme universitaire avec mention. J’étais fermement convaincue que si Helen Keller pouvait surmonter ses défis très réels et très horribles, mon fils pouvait aussi apprendre. »

Barbara a toujours su qu’elle voulait une grande famille et qu’elle se dévouerait pour élever ses enfants, en plus de vouloir peindre. Lorsque Damon a commencé à avoir des difficultés à l’école, ses priorités sont devenues claires : « L’art est passé au second plan, il fallait sauver mon fils. »

Au début, elle hésitait à faire l’école à la maison. Avec deux enfants en bas âge, et devant accoucher de son quatrième bébé, elle ne voyait pas comment elle pourrait donner à Damon l’attention qu’il méritait. Elle a donc décidé de le garder à l’école publique jusqu’à la fin du CP.

« Avec le recul, c’est une des pires décisions que j’ai jamais prises », dit elle. « Il n’était pas heureux. Il n’apprenait pas. On lui disait tous les jours qu’il ne pouvait pas apprendre. J’ai l’impression d’avoir laissé mon fils dans un bâtiment en feu. Peu de temps après la naissance de mon cadet, je regardais mon minuscule appartement et j’étais au bord des larmes… J’ai réalisé que je pouvais élever ma responsabilité, que ma créativité allait au‑delà du pinceau et que je pouvais ‘créer’ une école structurée et organisée chez moi. »

Jeune artiste diplômée du lycée de HELP Miami avec des élèves devant une peinture murale de Noël peinte par eux sur les fenêtres de l’école. (Avec l’aimable autorisation de Barbara Rivera)

« Et c’est exactement ce que j’ai fait. »

À la fin de la première année, Barbara a décidé que Damon ne retournerait pas à l’école à l’automne. Elle voulait lui faire l’école à la maison, ainsi qu’à sa fille de 4 ans, et a même étendu ses services au‑delà du foyer pour les mettre à la disposition d’amis, n’acceptant que les enfants pour la maternelle et le CE1.

Le parcours de l’école à la maison

L’enseignement à domicile, dit‑elle, donne aux parents un contrôle total sur les informations que reçoit leur enfant, et permet à l’enfant de poursuivre ses intérêts personnels. En structurant les leçons autour des heures de lever et de coucher, des tâches ménagères, du bain et de la lecture, Barbara a créé un emploi du temps parfait.

Son idée des « cours » était dynamique

« Mon succès en tant qu’enseignante à domicile est dû au livre ‘Learning How to Learn’ [Apprendre à apprendre], basé sur les découvertes pédagogiques de Ron Hubbard. L’ouvrage souligne l’importance de connaître les définitions des mots et d’être capable d’utiliser ou d’appliquer réellement les matériaux étudiés. J’ai intégré cette méthode dans mes leçons quotidiennes », explique‑t‑elle. « Par exemple, pour l’apprentissage des fractions, une fois que les élèves sont capables de définir le mot ‘fraction’, je leur demande de faire un gâteau en mesurant eux‑mêmes les ingrédients, ou de couper de petites pizzas en papier en deux, en quatre, etc. »

Chasse aux œufs de Pâques pour 400 enfants adoptifs coparrainée par HELP Miami et la Fondation Udonis Haslem. (Avec l’aimable autorisation de Barbara Rivera)

Alors que les autres enfants de Barbara se sont épanouis dans l’enseignement à domicile, Damon a été plus long à convaincre, brisé par le système scolaire, il lui a fallu deux ans pour retrouver confiance en lui et en ses capacités.

Barbara a commencé à investir dans des LEGO. Damon, dit‑elle, passait des heures à essayer de les assembler. Il aimait cela, car il pouvait aussi voir les progrès qu’il faisait en construisant un château ou en assemblant une voiture.

« Son sens de l’organisation s’est accru à mesure qu’il cherchait des moyens de séparer les pièces en groupes », explique Barbara. « Sa capacité d’attention a augmenté, tout comme sa communication. Il gagnait à construire des choses. À partir de là, il a commencé à réussir sur le plan scolaire. »

Bientôt, Barbara enseignait à 15 enfants en plus du sien, et des dizaines d’autres parents souhaitaient également qu’elle prenne leurs enfants en charge.

Barbara Rivera et son fils Damon devenu adulte (Avec l’aimable autorisation de Barbara Rivera)

Une école privée

Forte de son succès dans l’enseignement à domicile, Barbara a ouvert son école privée à but non‑lucratif en 1996, la Hollywood Education & Literacy Project (H.E.L.P. Miami), pour donner aux élèves les moyens de devenir « des élèves compétents et indépendants, dotés d’une éducation solide (sans qu’ils aient besoin d’être catalogués ou mis sous médicaments), afin qu’ils puissent poursuivre leurs études et réussir dans la vie. »

Barbara a conçu son école sur le modèle d’un programme de tutorat qui a vu le jour à Hollywood, en Californie.

Le parent d’une fillette de 10 ans, à qui les experts avaient dit qu’elle avait besoin de médicaments pour des retards d’apprentissage, a donné à Barbara 125.000 dollars pour qu’elle s’installe dans un local dans un centre commercial local.

« Après seulement six semaines d’enseignement à domicile, sa fille a passé trois niveaux scolaires – ce qui a été confirmé par des tests officiels – et pouvait lire pour la première fois de sa vie. »

Les petits groupes accordent une grande attention aux enfants. (Avec l’aimable autorisation de Barbara Rivera)

L’école de Barbara a ouvert ses portes il y a 26 ans. L’éducatrice a reçu de nombreux témoignages positifs de la part des parents et des anciens élèves.

Monica, une ancienne élève, a déclaré : « Mes professeurs semblaient penser que parce que je suis née malentendante, je ne pouvais pas vraiment être aidée…Cette école m’a énormément aidée, et j’utilise toujours les méthodes d’étude que j’ai apprises. Je suis maintenant en deuxième année à l’université pour devenir orthophoniste. Je me réjouis d’avoir une longue carrière à aider les autres. »

Cours de dissection en classe de sciences. (Avec l’aimable autorisation de Barbara Rivera)

Une maman, Sandra Acedevo témoigne comment son fils, Fabian, qui n’aimait pas aller à l’école parce qu’on l’accusait toujours de rêvasser, a été catalogué TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité). Sa mère a donc accepté qu’il fasse des examens et qu’il prenne des médicaments. Cependant, juste au bon moment, elle a fait des recherches en ligne et a trouvé H.E.L.P Miami, l’école de Barbara, et l’a contactée.

Mme Acedevo raconte : « Barbara a regardé mon fils et lui a dit : ‘Alors, Fabian, on m’a dit que tu avais échoué en sixième ?’ ‘Oui’, a‑t‑il répondu, le menton bas. ‘Eh bien, moi, je ne pense pas que tu as échoué, a‑t‑elle répondu, ‘je pense que ce sont eux qui ont échoué.’ J’ai essayé de retenir mes larmes alors que je voyais mon fils apprendre la plus grande leçon de sa vie : ‘Je ne suis pas un raté.’ »

« Mes enfants savent qu’ils peuvent tout faire », explique Barbara à Epoch Times. « Cela semble être peu de chose, et peut‑être qu’en effet ce n’est pas grand‑chose, mais quel changement d’attitude ! Mon objectif en élevant mes enfants était de créer des adultes intelligents, responsables et indépendants. Je voulais des enfants qui contribuent à la famille et qui considèrent leur famille comme une bénédiction… Ce pays est construit autour de la cellule familiale. »

Aujourd’hui, Damon, le fils de Barbara, est le vice‑président d’une agence de publicité créative, Syslo Ventures. Morgan, enseignant, aide sa mère à gérer H.E.L.P Miami. Thor est technicien dans une maison d’édition, Adam est dans le domaine de la sécurité, et Michael travaille dans le conseil.

Damon est le vice-président de l’agence de publicité Syslo Ventures. (Avec l’aimable autorisation de Barbara Rivera)

Vue d’ensemble

Il y a plusieurs années, Barbara a lancé un vaste projet de recherche visant à découvrir les échecs d’un enseignement efficace de la lecture, de l’écriture et des mathématiques. Elle a découvert des statistiques alarmantes.

« En 1910, 99% des enfants américains savaient lire et écrire. Pour être juste, cette statistique n’incluait probablement pas les minorités ou les femmes, mais ça reste une bonne statistique en termes d’efficacité du système scolaire public pour enseigner la lecture, l’écriture et les mathématiques. »

Au milieu des années 1930, le manuel de Hay Wingo « Reading with Phonics », qui a connu un grand succès, a été pratiquement rayé de la carte, les « spécialistes » le trouvant trop simpliste. À sa place, des méthodes de mots entiers étaient enseignées… La lecture n’était plus enseignée correctement, les mathématiques et le langage ont également été « altérés ».

Barbara a acheté plus de 300 cahiers d’exercices et manuels datant de la fin des années 1800 jusqu’au début des années 1900, en lecture, écriture manuscrite, langue, anglais, sciences, phonétique, géographie, études sociales, santé et manières pour les élèves de la maternelle à la huitième année.

« Ces livres sont totalement différents des manuels scolaires modernes. »

Elle a appris que l’une des plus grandes différences entre le passé et le présent est que les élèves du passé étaient éduqués pour devenir des adultes intelligents, raffinés et à l’esprit vif.

« On attendait des élèves qu’ils maîtrisent une compétence avant de passer à la suivante, et les enseignants étaient encouragés à faire en sorte que les élèves gagnent en incorporant des jeux dans chaque leçon… Aujourd’hui, les élèves ne sont instruits que pour passer un test… L’apprentissage réel, la réflexion réelle, ne sont plus l’objectif. »

Barbara prodiguant un cour dans son école. (Avec l’aimable autorisation de Barbara Rivera)

Barbara est actuellement à la recherche d’un nouvel emplacement pour son école et veut produire ses propres programmes complets basés sur ses textes sources les plus efficaces du début des années 1900.

Elle est fermement convaincue qu’en revenant au matériel pédagogique du passé, l’Amérique pourrait retrouver un taux d’alphabétisation de 99%. Ce « projet de plusieurs millions de dollars » doit être réalisé, insiste‑t‑elle.

« Je veux créer des plans de cours et des matériels complets pour la maternelle jusqu’à la huitième année, sans agendas politiques ni influences psychologiques », explique‑t‑elle. « Ces leçons seront conviviales et pourront s’adapter à des contextes religieux ou non, la phonétique sera la phonétique, les mathématiques seront les mathématiques, et toutes les autres matières seront formatées de manière à ce que l’élève puisse lire, comprendre et appliquer. »

Damon est le vice-président de l’agence de publicité et de production créative, Syslo Ventures. (Avec l’aimable autorisation de Barbara Rivera)

L’élève moyen de huitième année (équivalent 4e) du début des années 1900 surpassait le bachelier d’aujourd’hui en termes de capacité à lire, écrire et calculer, conclut Barbara. Elle est déterminée à rétablir cette situation.

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