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Meurtre d’Alexia Daval : une reconstitution pour lever les ultimes « zones d’ombres »

juin 15, 2019 7:27, Last Updated: juillet 12, 2019 20:32
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Comment Jonathann Daval a-t-il tué son épouse Alexia, un soir d’octobre 2017 à Gray-la-Ville (Haute-Saône) ? Lundi, une reconstitution cruciale va tenter de lever les dernières « zones d’ombres » de ce dossier aux multiples rebondissements.

L’un de ses principaux enjeux sera de déterminer si Jonathann Daval, qui reconnaît désormais le meurtre, reconnaîtra aussi avoir tenté de brûler le corps d’Alexia dans le bois où il l’avait déposé.

La reconstitution débutera vers 05H00 dans l’ancien pavillon du couple à Gray-la-Ville, bourgade d’un millier d’habitants, entre Vesoul et Dijon. Un horaire matinal destiné à reproduire les circonstances du meurtre, commis de nuit dans la maison.

Fait exceptionnel, les parties civiles – les parents d’Alexia, sa sœur et son époux -, seront présents : « elles attendent beaucoup de cette reconstitution » et veulent « connaître toute la vérité », selon l’un de leurs conseils, Me Gilles-Jean Portejoie.

Un transport au bois d’Esmoulins, à quelques kilomètres, devrait ensuite avoir lieu : c’est là que, dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017, Jonathann a traîné puis dissimulé le corps d’Alexia après l’avoir étranglée, comme il l’a reconnu.

La reconstitution devrait durer « entre cinq et sept heures » et s’achever à la mi-journée, selon l’un des avocats de la défense, Me Randall Schwerdorffer, qui s’attend à une journée « émotionnellement chargée ».

Les gestes de Jonathann seront scrutés par les enquêteurs et le juge d’instruction qui évalueront leur concordance avec les constatations médico-légales. Il devra ensuite reproduire les conditions dans lesquelles il a transporté puis déposé le corps dans le bois.

Mis en examen pour « meurtre sur conjoint » et détenu à Dijon, le trentenaire est revenu en mars à Gray-la-Ville pour des constations dans le pavillon, placé sous scellés depuis une vingtaine de mois, juste après un cambriolage sans lien avec l’affaire.

Très médiatisée, « l’affaire Daval » démarre le 28 octobre 2017, lorsque Jonathann signale aux gendarmes la disparition de son épouse, qui tarde selon lui à revenir de son jogging.

Deux jours plus tard, le 30 octobre, cette employée de banque de 29 ans est retrouvée morte, dissimulée sous des branchages et partiellement brûlée. Pendant que le meurtrier est recherché, le visage de son époux, ravagé par la douleur, s’affiche dans les médias.

Trois mois plus tard, c’est la stupeur : le veuf éploré est interpellé, soupçonné du meurtre de son épouse.

Acculé en garde à vue par plusieurs éléments accablants (relevés GPS sur son véhicule professionnel, fragment de drap du couple retrouvé près du corps…), celui qu’une expertise dit capable de « manipulation » avoue avoir étranglé son épouse lors d’une dispute.

Mais quelques mois plus tard, nouveau coup de théâtre : il se rétracte, accuse son beau-frère du meurtre et invoque un « complot familial » pour étouffer le crime – thèse que pourtant rien n’étaye.

Un énième – ultime ? – revirement intervient en novembre 2018 : lors d’une confrontation avec Isabelle Fouillot, la mère d’Alexia, Jonathann craque et confesse, une seconde fois, le meurtre de son épouse.

Jonathann « a clairement reconnu la façon dont il a donné la mort à Alexia, dans un moment très particulier de colère et de conflit conjugal » mais refuse d’évoquer la crémation partielle du corps, selon une source proche du dossier.

Pour les parties civiles, ce dernier point sera au cœur lundi de la reconstitution, comme la nature et la violence des coups portés à Alexia.

Jonathann Daval a livré des « aveux à minima qui ne correspondent absolument pas aux constatations » de l’autopsie, pointe Me Portejoie.

Les proches d’Alexia veulent que « les zones d’ombre » soient levées : « nous voulons savoir comment ont été portés (les) coups, comment (Jonathann) explique les traces sur le corps » et « le visage » de la victime qui a été « massacrée », poursuit Me Portejoie, qui s’interroge : « qui a mis le feu (au corps) ? Y a-t-il des complices » ?

Jonathann Daval est-il capable d’un énième revirement lundi ? « Je ne sais pas », confie Me Schwerdorffer. « On ne (lui) dicte pas ce qu’il doit déclarer. C’est lui qui, spontanément, dans l’instant, dit ce qu’il a à dire. »

Avec AFP

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