La perpétuité réelle représente la sanction la plus sévère inscrite dans le code pénal français. Introduite en 1994, cette condamnation interdit toute possibilité de demander un aménagement de peine. Si la justice antiterroriste y a régulièrement recours, elle n’avait été prononcée jusqu’à présent que dans quatre affaires impliquant des meurtres d’enfants. Dahbia Benkired devient ainsi le cinquième condamné pour ce type de crime à écoper de cette sentence exceptionnelle.
Après trente années d’incarcération : un réexamen possible
Le système prévoit néanmoins une mince ouverture : après trente années d’incarcération, les condamnés peuvent solliciter un réexamen de leur situation. Toutefois, les conditions imposées sont extrêmement strictes et ne constituent qu’une première étape vers un hypothétique processus de révision. Pierre Bodein, l’un des quatre autres condamnés, sera le premier à pouvoir engager cette démarche en 2034, à l’âge de 86 ans.
Le soulagement d’une mère endeuillée
Delphine Daviet, la mère de la victime, avait exprimé la semaine précédente sur RTL son souhait que la meurtrière renonce à faire appel. Elle avait confié ne pas vouloir « revivre » l’épreuve d’un nouveau procès. Cette absence d’appel lui épargne donc la torture supplémentaire d’une nouvelle confrontation avec les détails insoutenables du calvaire enduré par sa fille.
Un crime qui a glacé la France entière
Le drame s’est déroulé le 14 octobre 2022 dans le XIXe arrondissement parisien. Lola Daviet, fille des gardiens d’une résidence, avait été attirée sous la contrainte dans l’appartement où résidait Dahbia Benkired, alors âgée de 24 ans. Durant 97 minutes interminables, l’accusée a soumis l’enfant à des sévices d’une cruauté indicible : viol, torture, avant de l’asphyxier avec du ruban adhésif.
L’audience qui s’est tenue en octobre dernier sur six jours a révélé l’ampleur de l’horreur vécue par la fillette. Pourtant, malgré ces journées d’audience, Dahbia Benkired n’a jamais réellement expliqué le cheminement psychologique qui l’avait conduite à commettre l’irréparable.
Une fuite macabre après le meurtre
Après avoir ôté la vie à Lola, la meurtrière avait entamé une errance chaotique dans Paris, transportant une malle contenant le corps sans vie de la fillette. Cette fuite désorganisée témoignait de l’état de confusion dans lequel se trouvait l’accusée, marquée par une précarité sociale évidente et vivant de manière instable chez sa sœur.
Cette affaire demeure l’un des faits divers les plus traumatisants de ces dernières années, ayant profondément choqué l’opinion publique française par sa violence extrême et l’innocence de la victime.
Avec AFP