Meuse : manifestation antinucléaire sous haute tension, des centaines de personnes attendues

À une profondeur de 490 mètres, dans le laboratoire souterrain de recherche Meuse/Haute Marne du site d'enfouissement de déchets nucléaires connu sous le nom de Cigeo (Centre Industriel de Stockage Géologique), exploité par l'Agence nationale française de gestion des déchets radioactifs, l'Andra, à Bure, le 8 août 2024.
Photo: JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN/AFP via Getty Images
Entre 800 et 1.000 personnes sont attendues samedi à Bure (Meuse) pour une « Manif du futur », selon la préfecture qui dit s’appuyer sur les prévisions des organisateurs. Le rassemblement vise à dénoncer le projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires les plus dangereux, porté par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).
« Nombre de manifestants radicalisés viendront de loin »
La manifestation prendra la forme d’une déambulation pédestre de 7 km, au départ fixé à 14 h. Le parcours a été validé par la préfecture, qui a néanmoins instauré des « zones d’exclusion » interdites aux manifestants, notamment aux abords du laboratoire de l’Andra. Un arrêté du préfet Xavier Delarue interdit également le transport de carburant, de matériaux de construction, de matériel de sonorisation ou d’accessoires permettant de dissimuler le visage.
« Nombre de manifestants radicalisés viendront de loin, et même de certains pays voisins. À l’évidence, les organisateurs locaux n’ont pas la main », a prévenu le représentant de l’État, cité vendredi par L’Est Républicain.
Messages pour les générations futures
Les organisateurs annoncent que des « messages aux générations futures » seront placés dans des capsules temporelles au cours de la marche. Des bus doivent acheminer des participants depuis l’Alsace, Paris, Lyon, Nantes et même la Suisse.
Selon les militants, « l’inquiétude grandit » dans la région face aux risques de « déforestation, chantier hors-norme, contamination et raréfaction de la ressource en eau », ainsi qu’à la perspective de « convois de déchets atomiques » traversant les zones habitées.
Soutiens politiques et calendrier du projet
La présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, a annoncé sa présence, aux côtés de « plusieurs » autres parlementaires. « La mobilisation sera évidemment déterminante puisque le gouvernement veut commencer des travaux en 2027, mais aussi parce que Lecornu à Matignon est un pro-nucléaire connu qui lui-même s’est occupé du dossier de Bure », a-t-elle déclaré jeudi.
Le projet Cigéo, initié en 1991, prévoit l’enfouissement à partir de 2050 de déchets nucléaires destinés à rester dangereux pendant des centaines de milliers d’années. Après l’achèvement en juillet des expertises techniques, d’autres étapes doivent précéder le décret autorisant officiellement les travaux, attendus entre fin 2027 et début 2028.
Expropriations et tensions locales
En Meuse, une procédure d’expropriation est toujours en cours : l’Andra doit encore acquérir 13 hectares sur les 665 nécessaires, ainsi que 65 hectares de tréfonds pour les installations souterraines. Les militants installés dans l’ancienne gare de Luméville, haut lieu de la contestation, affirment pouvoir être expulsés à partir du 11 octobre.
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