Un grand nombre de poissons sauvages sont morts asphyxiés après l’ouverture des vannes du barrage de Pont Baldy dans les Hautes‑Alpes le 1er avril dernier. La fédération locale de pêche a porté plainte et dénonce une « véritable catastrophe écologique ».
On dirait un mauvais poisson d’avril, mais malheureusement ce n’est pas une plaisanterie pour ces milliers de truites Fario méditerranéennes qui sont mortes asphyxiées dans le lit de la Durance en ce début avril. Selon la Fédération de pêche des Hautes‑Alpes, la cause directe de la catastrophe pour cette espèce de poissons entièrement sauvage est la vidange de la centrale hydraulique de Pont Baldy, à l’est de Briançon, rapporte France 3.
“Onze années de vase accumulées ont été soudainement évacuées en 6 jours seulement, provoquant une marée noire sur la Durance et la mortalité d’innombrable alevins, truitelles et truites adultes autochtones (géniteurs)”, a écrit la Fédération de pêche des Hautes‑Alpes sur Facebook.
Une date qui aurait dû être reportée en mai
Afin d’assurer le bon fonctionnement de la centrale, il est obligatoire de réaliser une vidange tous les dix ans environ, indique Actu Hautes‑Alpes. Depuis plusieurs mois, les pêcheurs dénoncent l’opération de vidange qui était prévue pour le 1er avril dans cette rivière mythique pour les amateurs de pêche à la truite.
« La Fédération (…) a toujours exprimé son désaccord total pour une vidange dès le 1er avril, période où cette année, le débit de la Durance est très faible », assure l’organisme qui a longuement demandé que l’opération n’ait lieu qu’au mois de mai pour que le débit de la rivière soit augmenté par la fonte des neiges.
« Cela aurait permis de diluer les quantités de Matière en suspension (MES) », explique David Doucende, chargé de mission pour la fédération et ingénieur hydrobiologiste.
Un scénario catastrophe connu d’avance
« Il faudra maintenant 4 à 5 années pour reconstituer ce cheptel piscicole d’une qualité inestimable, véritable patrimoine naturel de notre région, ainsi que l’ensemble des populations d’invertébrés », se désole la fédération.
La Fédération de pêche des Hautes‑Alpes a porté plainte et le procureur de la République des Hautes‑Alpes a ouvert une enquête judiciaire pour pollution.
« Ce scénario catastrophe était connu d’avance », s’indignent les pêcheurs.
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