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Montage illicite et trompeur : la justice va se prononcer jeudi sur un extrait de “Complément d’enquête” sur Gérard Depardieu

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Photo: TIZIANA FABI/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Gérard Depardieu conteste, ce jeudi devant la justice, la diffusion d’un reportage du magazine “Complément d’enquête” qu’il accuse de montage illicite et trompeur. L’acteur estime que ce documentaire a précipité sa disgrâce médiatique.

Une séquence au cœur du procès

Le cœur de la procédure concerne une séquence de moins d’une minute extraite des 54 minutes du reportage “Gérard Depardieu : la chute de l’ogre”. Tournée dans un haras en Corée du Nord lors d’un voyage en 2018 par Yann Moix, cette séquence, diffusée sur France Télévisions, montre l’acteur prononçant des propos de nature sexuelle alors qu’une fillette apparaît à l’écran.

Une manipulation selon la défense

La défense de Gérard Depardieu, soutenue par Yann Moix, argue que ces propos visaient en réalité une femme adulte absente de la scène, dans le cadre d’une œuvre de fiction. Ils accusent la production d’avoir manipulé le montage pour faire croire, à tort, que l’acteur sexualisait une enfant.

Yann Moix est un écrivain, réalisateur, essayiste et chroniqueur français. Lauréat du prix Goncourt du premier roman en 1996 pour « Jubilations vers le ciel », il est également connu pour ses romans « Naissance » (prix Renaudot 2013), ses films comme Podium ou Cinéman.

Contestation de France Télévisions

France Télévisions, via son avocate, conteste “tout trucage et tout montage illicite”, réservant ses observations pour le tribunal. Les journalistes défendent leur travail, affirmant que le montage n’a pas dénaturé la réalité et que les propos concernaient bien la fillette, s’appuyant sur d’autres extraits enregistrés.

Des conséquences médiatiques et judiciaires

La diffusion du reportage a suscité une vive émotion. Outre la séquence litigieuse, Gérard Depardieu y tient de nombreux propos misogynes et dévalorisants pour les femmes. Charlotte Arnould y accuse l’acteur de viol, d’autres femmes témoignent de diverses agressions sexuelles.

Réactions politiques et judiciaires

Rima Abdul Malak, alors ministre de la Culture, avait jugé que Gérard Depardieu faisait “honte à la France”, tandis que le président Emmanuel Macron défendait l’acteur contre les “chasses à l’homme” et évoquait la possibilité d’images truquées. Depardieu, condamné à 18 mois de prison avec sursis pour des agressions sexuelles (jugement dont il a fait appel), est également renvoyé devant la cour criminelle pour les faits dénoncés par Charlotte Arnould.

Une seconde expertise

France Télévisions a fait authentifier la séquence contestée, affirmant l’absence de doute sur la cible des propos. Une expertise versée à l’enquête pour viols a confirmé qu’une fillette à poney était effectivement visée.

Mais la justice a ordonné une seconde expertise pour analyser les opérations de montage et tenter de déterminer à qui étaient réellement adressés les propos. Selon l’avocat de Depardieu, cette note établit l’existence d’un montage illicite.

D’autres volets du procès

Le tribunal examine aussi des accusations d’abus de confiance et de travail dissimulé. Yann Moix soutient que les images montrent seulement un artiste interprétant son propre rôle dans une fiction jamais diffusée.

Avec AFP