La négation du mal : le cas du communisme

Par Dennis Prager
24 février 2021 18:35 Mis à jour: 21 janvier 2022 12:32

L’un des livres les plus appréciés du XXe siècle a été The Denial of Death (Le déni de la mort) d’Ernest Becker. Lauréat du prix Pulitzer 1974, ce livre est considéré comme un classique pour son analyse de la façon dont les êtres humains nient leur mortalité.

Cependant, il y a une chose que les gens nient plus que la mortalité : le mal. Quelqu’un devrait écrire un livre sur la négation du mal ; ce serait beaucoup plus important, car si nous ne pouvons pas empêcher la mort, nous pouvons empêcher le mal.

L’exemple le plus flagrant du mal est le communisme – l’idéologie qui, en seulement quelques décennies, a créé le totalitarisme moderne et a privé des droits de l’homme, a torturé, a affamé et a tué plus de gens que toute autre idéologie dans l’histoire.

Pourquoi les gens ignorent, ou même nient, le mal du communisme a été le sujet d’un de mes articles et d’une vidéo de Prager University Why Isn’t Communism as Hated as Nazism? (Pourquoi le communisme n’est-il pas aussi détesté que le nazisme ?) Je n’aborderai donc pas cette question ici.

Je me contenterai d’exposer les faits.

Mais, avant cela, je dois aborder une autre question : pourquoi est-il important que tout le monde sache ce que le communisme a fait ?

Voici trois raisons :

Premièrement, nous avons l’obligation morale envers les victimes du communisme de ne pas les oublier. Tout comme les Occidentaux qui ont l’obligation morale de se souvenir des victimes de l’esclavage et du colonialisme, nous avons la même obligation envers les innombrables victimes du communisme, en particulier les 100 millions de personnes qui ont été massacrées.

Deuxièmement, la meilleure façon d’empêcher un mal de se reproduire est de l’affronter dans toute son horreur. Le fait que beaucoup de gens aujourd’hui, surtout les jeunes, croient que le communisme est une option viable – voire moralement supérieure – pour les sociétés modernes prouve qu’ils ne connaissent pas les antécédents du communisme. Par conséquent, ils ne craignent pas vraiment le communisme, ce qui signifie que ce mal pourrait se reproduire.

Et pourquoi pourrait-il se reproduire ?

Cela nous amène à la troisième raison. Les dirigeants des régimes communistes et le grand nombre de gens qui ont aidé ces dirigeants à torturer, à asservir et à assassiner – plus les nombreuses autres personnes qui ont dénoncé leurs voisins pour avoir dit quelque chose de répréhensible pour les communistes – étaient presque tous des gens normaux. Bien sûr, certains étaient des psychopathes, mais la plupart ne l’étaient pas. Ce qui prouve que toute société, y compris les sociétés libres, peut basculer dans le communisme ou un mal similaire.

En voici quelques faits :

Selon Le Livre noir du communisme, écrit par six universitaires français, le nombre de personnes assassinées – pas des gens tués au combat, mais des civils ordinaires qui essayaient de vivre leur vie – par les régimes communistes se répartit comme suit :

Amérique latine : 150 000
Vietnam : 1 million
Europe de l’Est : 1 million
Éthiopie : 1,5 million
Corée du Nord : 2 millions
Cambodge : 2 millions
Union soviétique : 20 millions (de nombreux experts pensent que ce chiffre est beaucoup plus élevé)
Chine : 65 millions

Ces estimations sont assez modestes. Par exemple, rien qu’en Ukraine, le régime soviétique et ses collaborateurs communistes ukrainiens ont fait mourir de faim de 5 à 6 millions de personnes en deux ans. Il est presque inconcevable que seuls 14 à 15 millions d’autres citoyens soviétiques aient été massacrés.

Bien sûr, ces chiffres ne décrivent pas les souffrances endurées par des centaines de millions de personnes qui n’ont pas été assassinées : le fait de priver systématiquement les gens de leur droit de parler librement, de pratiquer leur culte, de créer une entreprise ou même de voyager sans la permission du parti ; l’absence d’un vrai système judiciaire ou de médias non communistes ; la quasi-pauvreté de presque tous les pays communistes ; l’emprisonnement et la torture d’un grand nombre de personnes ; et, bien sûr, le traumatisme des centaines de millions de parents et d’amis des personnes tuées ou emprisonnées.

Ces chiffres ne parlent pas non plus des nombreux Ukrainiens affamés qui ont mangé la chair des gens, y compris des enfants ; ou des chrétiens roumains dont les gardiens de prison communistes ont obligé à manger des excréments pour les contraindre à renoncer à leur foi ; ou des millions de personnes congelées dans le vaste système de camps sibériens soviétiques connu sous le nom du Goulag ; ou la pratique courante des communistes vietnamiens qui enterraient les paysans vivants pour terroriser les gens et les pousser à soutenir les communistes ; ou l’utilisation régulière de la torture par les communistes de Mao Zedong : par exemple, faire passer les hommes dans les rues avec des fils rouillés enfilés dans les testicules et brûler le vagin des femmes des opposants avec des mèches enflammées – les techniques utilisées pour punir les opposants, terroriser les paysans et les pousser à soutenir le Parti communiste chinois à ses débuts.

Voici les sources de ces faits :

Ukraine : Anne Applebaum, Red Famine: Stalin’s War on Ukraine.

Roumanie : Eugen Magirescu, The Devil’s Mill: Memories of Pitesti Prison. (Cité dans Paul Kengor, The Devil and Karl Marx: Communism’s Long March of Death, Deception, and Infiltration.)

Vietnam : Max Hastings, Vietnam: An Epic Tragedy, 1945–1975.

Chine : Jung Chang et Jon Halliday, Mao: The Unknown Story.

Je reviens au sujet de la négation du mal.

Les gens associent habituellement le mal aux ténèbres. Mais ce n’est pas exact : il est facile de regarder dans l’obscurité, mais il est très difficile de regarder directement une lumière éclatante. Il faut donc associer le mal plutôt à une lumière extrême et éblouissante, étant donné que les gens regardent rarement en face le vrai mal. Et ceux qui n’affrontent pas le vrai mal inventent souvent des maux qui sont beaucoup plus faciles à affronter (tels que le « racisme systémique », la « masculinité toxique » et « l’hétéronormativité » en Occident du XXIe siècle).

Il est écrit dans le livre des Psaumes : « Vous qui aimez l’Éternel, haïssez le mal ! »

En d’autres termes, vous ne pouvez pas aimer Dieu si vous ne haïssez pas le mal.

Et si vous ne croyez pas en Dieu, voici une autre façon de le dire : « Ceux d’entre vous qui aiment les gens, vous devez haïr le mal. »

Si vous ne haïssez pas le communisme, vous ne vous souciez pas des gens, et vous les aimez encore moins.

Dennis Prager est chroniqueur et animateur des émissions radio diffusées à grande échelle.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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