Un nouveau pas vers le totalitarisme en Australie ?

Par Gabriël Moens
20 décembre 2021 09:45 Mis à jour: 20 décembre 2021 09:46

La réouverture de la frontière du Queensland, fermée depuis plusieurs mois, au moment où les habitants ont enfin pu retourner dans leur État de résidence, a donné lieu à des explosions de joie, des larmes, des acclamations, de grands sourires. Des hommes politiques, tout sourire également, se sont félicités, rappelant fièrement que la frontière avait réouvert le 13 décembre, soit quatre jours avant la date prévue.

Mais cette euphorie n’était pas légitime, car il n’est pas approprié de se réjouir lorsqu’un gouvernement accorde une liberté de mouvement limitée, qui, il y a deux ans à peine, était un droit de naissance pour tous les Australiens.

Selon les nouvelles règles, seules les personnes entièrement vaccinées sont autorisées à entrer dans le Queensland. Pour cela, il faut compléter puis recevoir un laissez-passer dont on peut faire la demande en ligne. Par ailleurs, si les voyageurs proviennent de zones déclarées sensibles, comme Melbourne ou Sydney, ils doivent présenter un test Covid négatif dans les 72 heures suivant leur entrée dans le Queensland.

Il n’y a donc aucune raison de se réjouir, car le gouvernement en place vient tout simplement de confisquer l’un des droits humains les plus élémentaires, la liberté de circuler.

La liberté de circuler est protégée par l’article 12 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, mais elle est abrogée au gré des gouvernements locaux australiens.

L’invalidation de la liberté de circuler est vraiment choquante. Aucun autre gouvernement au monde n’a adopté de législation selon laquelle, simplement parce qu’ils se trouvent du mauvais côté de la frontière, les habitants ne peuvent plus retourner dans leur État de résidence, ni dans leur maison.

Cependant, les scènes de joie lors de la réouverture du Queensland indiquaient que les gens étaient sincèrement reconnaissants, soulagés, que la classe politique ait accepté d’ouvrir la frontière un peu plus tôt.

Un couple retrouve des membres de sa famille après leur arrivée sur le premier vol en provenance de Sydney au terminal domestique de Brisbane depuis que les restrictions frontalières ont été assouplies pendant la nuit à Brisbane, en Australie, le 13 décembre 2021. (Dan Peled/Getty Images)

On pourrait raisonnablement estimer que la classe politique moralisatrice devrait éprouver une certaine honte d’avoir eu à traiter les populations dans l’indifférence et le mépris durant plusieurs mois.

La réalité est qu’à partir du 17 décembre, dans le Queensland, une minorité d’individus seront traités comme des citoyens de seconde zone. Pas assez criminels pour être emprisonnés ni assez innocents pour participer aux activités quotidiennes de la vie normale, ils feront l’objet d’une discrimination brutale en raison de leur statut vaccinal.

La classe politique au pouvoir est responsable de la création d’une société australienne à deux vitesses, piétinant ainsi l’égalité qui faisait partie de la culture et de la tradition australiennes depuis la fédération. Désormais, certaines personnes sont « plus égales » que d’autres, ce qui implique une répartition des charges et des avantages sur la seule base du statut vaccinale.

L’imprévisibilité prévisible, si typique dans ce schéma d’ordonnances sanitaires imposées, défie ceux qui veulent ramener l’Australie au pays stable et égalitaire qu’elle était autrefois.

L’intervention intrusive des bureaucraties de la santé et des entreprises complaisantes dans la vie des citoyens respectueux de la loi révèle que les gouvernements ont adopté sans vergogne le paternalisme comme principe de législation. L’application de ce principe se traduit par l’imposition de décisions sanitaires invasives. Des décisions que chacun devrait prendre soi-même.

En réalité, ces bureaucraties et ces politiciens adhèrent à l’« État-providence », soit un État qui cherche à intervenir dans toutes les affaires de la société et qui pour atteindre ses objectifs utilise la coercition pour contrôler la conduite des citoyens.

Des manifestants défilent dans les rues lors d’un rassemblement contre le confinement à Melbourne, le 18 septembre 2021. (Photo par WILLIAM WEST/AFP via Getty Images)

Il faut donc se poser la question suivante : « Que pourraient faire les gens si tant est qu’ils fassent quelque chose ? » Depuis des mois, certains essayent de comprendre pourquoi nul ne se rebelle contre l’oppression totalitaire rampante.

Un article d’Ashley Sadler, une journaliste de LifeSiteNews basée en Floride, commente le point de vue du professeur Mattias Desmet de l’université de Gand en Belgique, qui propose une réponse à cette question. Mattias Desmet, psychologue clinicien, affirme que « l’analyse historique montre que la prétendue ‘formation en masse’ peut être le premier pas vers le totalitarisme et l’atrocité au nom du bien-être collectif. »

Pour Mattias Desmet, la réponse à la pandémie du Covid-19 est « un exemple du concept psychologique de ‘formation en masse’, une sorte d’hypnose à grande échelle qui amène de grands groupes de personnes à se rassembler pour combattre un ennemi commun sans se soucier de la perte des droits individuels, des privilèges et même du bien-être ». Cela conduit à « une sorte d’intoxication mentale de l’interdépendance, qui est la véritable raison pour laquelle les gens continuent à adhérer au récit, même s’il est totalement absurde ou manifestement faux ».

En d’autres termes, les gens pourraient commencer à soutenir ces ordonnances sanitaires discriminatoires afin de disculper leurs propres échecs et frustrations. Dans une telle configuration, le virus du Covid-19 devient un moyen commode d’expliquer leur propre manque de succès.

On peut ne pas être d’accord avec le professeur Desmet, mais son point de vue résonnera longtemps car ce qu’il dit est instinctivement plausible.

Ashley Sadler souligne que « les fermetures discriminatoires, les politiques du type ‘montrez-moi vos papiers’, les quarantaines imposées à des personnes en bonne santé et l’incompréhensible brutalité policière à l’encontre des manifestants qui veulent simplement retrouver leur vie ont démontré que ceux qui s’inquiétaient le plus de la montée progressive d’une dictature totalitaire de la santé avaient bien plus raison que ceux qui paniquaient face à ce qui était censé être la pire pandémie depuis la grippe espagnole. »

Et de s’interroger pourquoi « notre luxueuse société moderne semble marcher vers la diabolisation et l’ostracisme (ou pire) de ceux qui s’opposent au régime dominant ? »

Une loi, récemment adoptée par le Parlement de l’État de Victoria, illustre en tous points comment l’Australie adapte les gens au totalitarisme et les transforme afin qu’ils soutiennent sans aucun recul critique le gouvernement.


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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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