«On est en train de mourir»: deux apiculteurs du Loiret poussent un coup de gueule

Par Emmanuelle Bourdy
1 février 2024 12:33 Mis à jour: 1 février 2024 12:33

La situation des apiculteurs français n’a rien à envier à celle des agriculteurs. Deux d’entre eux ont rejoint le mouvement de protestation enclenché par ces derniers. Ils ont exprimé leur désarroi face à leurs invendus, faute d’acheteurs. Ils ont aussi pointé du doigt les miels de synthèse provenant de l’étranger.

Environ 10.000 agriculteurs restaient mobilisés sur « plus de 100 points de blocage » ce mercredi, selon les chiffres divulgués par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Les manifestants poursuivent leur route vers Paris et le marché de Rungis, insatisfaits des annonces faites ce mardi par le Premier ministre Gabriel Attal. Sur l’autoroute A6 où s’étaient regroupés plusieurs centaines d’agriculteurs, à Chilly-Mazarin, deux apiculteurs se sont joints à eux. Ils ont expliqué leur situation catastrophique au micro de BFMTV.

Beaucoup de miels viennent d’Ukraine, des pays de l’Est et d’Amérique du Sud

Nicolas est apiculteur dans le Loiret, tout comme Miguel, qui s’est déplacé avec ses ruches et des fûts vides de miel, entreposés sur une remorque, pour « exprimer [sa] colère ». Miguel a expliqué avoir produit du miel en 2023, mais faute d’acheteurs parmi les grossistes français, qui préfèrent importer du miel de l’étranger, il se retrouve avec son stock sur les bras. « Sur mon exploitation, on a 700 ruches, on a 35 tonnes de miel en stock qui sont invendues à ce jour », renchérit Nicolas, qui ajoute que dans nos commerces « il y a beaucoup de miels qui viennent d’Ukraine, des pays de l’Est, du miel d’Amérique du Sud, mais très peu de miel français ».

« Nous, les apiculteurs français professionnels, nous sommes moins de 3000 en France, nous sommes en train de mourir. On a du stock de miel dans nos bâtiments, on n’a pas d’acheteurs, nos comptes sont à zéro. On va attaquer une nouvelle année en 2024, on va produire du miel, on ne sait même pas ce qu’on va faire. On ne sait même pas si on va pouvoir tenir l’année parce qu’on n’a plus d’argent », se désole Miguel à son tour.

L’apiculteur indique que la profession a rencontré des politiques souhaitant leur apporter des aides. « Mais on ne veut pas des aides, on veut vendre notre miel », a martelé Miguel.

Il y a même des miels étrangers « très bas de gamme, qui sont vendus plus cher que nos miels »

Nicolas a souligné que sur du miel drapeau français vendu en supermarché, « en principe c’est du miel français », toutefois, il a bien fait remarquer qu’il y a beaucoup de miels conditionnés en France, mais qui ne viennent pas forcément de France.

Abordant la question de la « responsabilité des consommateurs », Miguel a invité ceux-ci à « lire les étiquettes » sur lesquelles est indiquée l’origine du produit. Il a signalé au passage que « le miel français n’est pas beaucoup plus cher ». « Il est 1 euro ou 2 euros plus cher que le miel de l’étranger qui vient du monde et j’espère que c’est du miel. Il y a une grande chance que ce ne soit pas que du miel », a-t-il pointé.

Miguel a signalé que dans ce miel en provenance de l’étranger, il pouvait y avoir du sucre ou d’autres produits, comme du miel de synthèse. « Les Chinois savent très bien faire du miel de synthèse ou du sirop qui ressemble à du miel », a dénoncé l’apiculteur professionnel.

Miguel assure qu’il y a même des miels étrangers « très bas de gamme, qui sont vendus plus cher que nos miels ». Il conseille donc aux consommateurs de venir acheter le miel directement chez les producteurs. « Vous ne le paierez pas plus cher, voire moins cher qu’en grande surface, et vous aurez un produit français de qualité », a-t-il conclu.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.