Objectif « zéro déchet » en 2020 : tel est le défi que s’est lancé la Mairie de Paris dans son plan pluriannuel de renforcement de la propreté, lors du Conseil de Paris du 16 février dernier.
Collecter les biodéchets
Selon une étude de la Commission européenne, parue en novembre 2015, sur la gestion des déchets dans les 28 capitales européennes, Paris arrive dans le dernier tiers quant à la collecte séparée des déchets, devant Madrid ou Lisbonne mais bien loin derrière Berlin, Londres, Rome ou même Athènes et Bratislava.
En effet, seuls 16% des déchets parisiens sont recyclés, la majorité étant encore incinérée (80%) ou enfouie (4%) en décharge. La Ville de Paris a donc décidé de traiter les biodéchets des particuliers, ces restes végétaux ou animaux tels que les épluchures, fleurs fanées, reliefs des repas, etc. Ces biodéchets seront ensuite revalorisés en compost et biogaz, avec pour corollaire, une éventuelle collaboration avec les agriculteurs d’Île-de-France.
Dans cette optique, une quatrième poubelle de tri va être mise à disposition des Parisiens et viendra s’ajouter aux actuelles poubelles vertes (pour le tout-venant), jaunes (multi-matériaux recyclables secs) et blanches (verre), pour récupérer les biodéchets ménagers. D’abord expérimentée dans deux arrondissements pilotes (2e et 12e), cette innovation serait ensuite déployée dans toute la capitale.
Deux questions se posent pourtant : la première tient à l’entretien de ce type de poubelle qui contiendra des déchets animaux. En effet, après la crise de la vache folle, l’Union européenne a imposé une réglementation stricte concernant le nettoyage des bacs et véhicules ayant contenu des déchets animaux. Cette réglementation est pourtant révisable lorsqu’il s’agit de simples déchets ménagers, comme l’a rappelé Mao Peninou, adjoint d’Anne Hidalgo, chargé de la propreté et du traitement des déchets.
Reste ensuite la question du type de contenant pour le stockage de ces biodéchets dans les foyers. À la condition d’obtenir une dérogation quant à l’actuelle réglementation sur l’interdiction d’usage de sacs à usage unique, Paris prévoit de fournir des sacs biosourcés, biodégradables et compostables, utilisables des commerces à la cuisine, puis de la cuisine à la poubelle.
La propreté, l’affaire de tous les Parisiens
La collecte sélective n’étant pas encore effective dans tous les immeubles parisiens, la Ville de Paris a prévu d’accroître le nombre de bacs, mais aussi d’installer 190 colonnes à verre d’ici à 2020. Les parcs et jardins se verront adjoindre des composteurs et quelque 125 000 cendriers de poche devraient être distribués au premier semestre 2016. Améliorer la visibilité de la gestion du tri sélectif dans l’espace public : c’est dans cette optique qu’une quarantaine de Trilib’, bornes de collectes et de tri seront placées à la place de zones de stationnement dans certains arrondissements avant d’être généralisés sur tout le territoire.
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