Un haut fonctionnaire de la Chine visé dans une enquête pour corruption - des saisies d’actifs par le PCC dans un contexte de ralentissement économique

Une vue générale des délégués assistant à la séance de clôture de la législature fantoche chinoise, l'Assemblée populaire nationale, au Grand Palais du Peuple à Pékin, le 11 mars 2025.
Photo: Lintao Zhang/Getty Images
Des experts chinois affirment que la gestion de l’affaire signale un changement dans la campagne anti-corruption de Pékin, qui ne se contente plus d’imposer des sanctions aux fonctionnaires ciblés mais saisit également les biens de leurs familles, du fait de la pression fiscale croissante résultant du déclin économique.
Lan Tianli, 62 ans, qui a présidé le gouvernement du Guangxi depuis 2021, a été accusé d’avoir commis de « graves violations de la discipline et de la loi », selon un communiqué du 16 mai de la Commission centrale de contrôle de la discipline, la plus haute agence anti-corruption chinoise.
M. Lan est le deuxième fonctionnaire de niveau provincial à être ciblé en moins de deux mois. Le gouverneur du Shanxi, Jin Xiangjun, a fait l’objet d’une enquête en avril. Dans les prétendues « régions autonomes » de Chine, le poste de président du gouvernement est équivalent à celui de gouverneur provincial.
Entre le 9 et le 14 mai, quatre fonctionnaires du bureau de Guangxi ont été démis de leurs fonctions, dont un chef adjoint du Parti de la commission des affaires politiques et juridiques de la région et le vice-maire de la ville de Qinzhou.
« L’affaire Lan reflète une tendance croissante aux enquêtes de corruption étendues visant des réseaux de fonctionnaires interconnectés. Les fonctionnaires locaux fonctionnent souvent comme des cliques interdépendantes, où la chute de l’un peut impliquer tout le groupe », a indiqué M. Zhang.
Il a souligné que ce schéma était également évident lors de la précédente purge de la Force des fusées de l’armée chinoise, lorsque plus d’une douzaine de commandants de haut rang ont été arrêtés pour faire l’objet d’une enquête, qui a commencé pendant l’été 2023 pour se poursuivre au cours de l’année suivante.
En vertu de la loi chinoise, les fonctionnaires reconnus coupables de corruption voient généralement tous leurs biens personnels confisqués.
Dans un cas notable, l’ancien sous-gouverneur de la banque centrale, Fan Yifei, a été condamné en octobre 2024 à la peine de mort avec un sursis de deux ans pour avoir accepté des pots-de-vin de 1993 à 2022. Les autorités ont fait savoir qu’il avait amassé près de 400 millions de yuans (environ 49 millions d’euros) de gains illégaux, et tous les actifs traçables ont été saisis.
L’analyse de M. Zhang concorde étroitement avec ce que le dissident chinois Yuan Hongbing a précédemment déclaré à l’édition chinoise d’Epoch Times le 2 mai. Citant une source interne des hautes sphères du Parti communiste chinois (PCC), il a révélé que la phase actuelle de la campagne est davantage motivée par des objectifs économiques que politiques.
« La poussée anti-corruption vise maintenant à lever des fonds pour faire face aux déficits budgétaires », a souligné M. Yuan, un ancien professeur de droit à l’Université de Pékin qui vit actuellement en exil en Australie.
Après l’annonce par le président américain Donald Trump d’une série d’augmentations de tarifs douaniers début avril, le secteur des exportations chinoises a connu un impact immédiat et grave.

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