« Pendez les Blancs » : la peine requise contre le rappeur Nick Conrad suscite la polémique

11 janvier 2019 15:22 Mis à jour: 11 janvier 2019 15:22

Poursuivi par le parquet de Paris pour « provocation directe à commettre des atteintes à la vie », le rappeur Nick Conrad était jugé ce mercredi.

La diffusion de la chanson Pendez les Blancs en septembre dernier avait suscité une vague d’indignation bien compréhensible au vu de la teneur de l’œuvre incriminée.

Truffé de paroles pleines de haine, le morceau de ce rappeur noir de 35 ans s’accompagnait d’un clip dont les scènes d’une violence inouïe sont tout aussi abjectes.

Le clip commence d’ailleurs par une scène de pendaison d’un homme blanc à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis.

Non content de déverser des flots de haine à travers des paroles ouvertement racistes, M. Conrad accumule les séquences infâmes pendant près de 4 minutes.

« Prouve que t’as de la génétique! Que t’as un ADN magique ! Est-ce qu’il court vite le Blanc ?»

« Je rentre dans des crèches et je tue des bébés blancs, attrapez-les vite et pendez leur parents, écartelez-les pour passer le temps, divertir les enfants noirs de tout âge petits et grands. Fouettez-les fort faites-le franchement, que ça pue la mort que ça pisse le sang !»

« Pendez les tous ! Pendez les Blancs !», éructe le rappeur entre deux scènes de torture.

« Je ne pensais pas qu’on prendrait mon clip au premier degré !»

Devant le tribunal correctionnel, le prévenu tente de se justifier tant bien que mal. Selon lui, il s’agirait simplement d’une dénonciation du racisme à travers l’évocation « à l’envers » de l’esclavage et des lynchages subis par les Noirs.

Une histoire dont Nick Conrad affirme toujours souffrir aujourd’hui, « par répercussion ».

« J’ai voulu renverser la vapeur pour faire comprendre ce qu’a vécu l’homme noir. Quand ça arrive aux Noirs, comme dans le film American History X, ça ne choque personne, mais quand je le fais à un Blanc, ça choque !», se défend-il maladroitement.

« Je ne pensais pas qu’on prendrait mon clip au premier degré !», ajoute-t-il avant d’expliquer qu’il « compte sur le fait que ce soit trop gros pour être vrai » afin d’échapper à une sanction judiciaire.

Aux yeux de son avocat, le morceau du rappeur ne représente d’ailleurs rien de plus qu’« œuvre d’art certes choquante, certes désagréable, mais qui reste une œuvre d’art, pour diffuser un message qui a peut-être été mal compris ».

Pour sa part, le procureur de la République y voit « une charge violente à l’encontre d’une population, identifiable et stigmatisée, en l’occurrence les Blancs », estimant que le prévenu « a outrepassé les limites autorisées de la liberté d’expression dans ce genre singulier qu’est le rap ».

Le magistrat a requis une peine de 5000 euros d’amende avec sursis à l’encontre de Nick Conrad, jugeant que le prévenu – qui a perdu son emploi de réceptionniste dans un hôtel 5 étoiles avenue de l’Opéra à la suite de la diffusion du clip – avait « déjà dans une certaine mesure payé les conséquences » de son acte.

Les conseils du rappeur ont quant à eux plaidé la nullité de la procédure, demandant que leur client soit relaxé comme l’avait été Orelsan lorsqu’il avait été mis en cause pour provocation à la violence envers les femmes.

L’affaire a été mise en délibéré au 19 mars.

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