Un père chinois s’immole par le feu suite au refus d’une école pour accepter son fils

5 juin 2016 14:27 Mis à jour: 6 juin 2016 15:10

En tant que travailleur migrant venu de la campagne pour s’installer à Pékin, M. Liu a remué ciel et terre pour satisfaire à toutes les exigences fiscales, afin de permettre à son fils d’être inscrit dans un établissement scolaire local.

Au terme de plusieurs années de va et vient bureaucratiques et après avoir tout donné, il n’a pas réussi à échapper aux restrictions liées à l’enregistrement de son ménage issu du milieu rural.

En Chine, tous les citoyens sont enregistrés dans un système appelé « hukou » en mandarin. Ceux dont le hukou les domicilie dans les régions rurales pauvres ont la permission de vivre et de travailler dans les grandes villes, mais eux et leurs parentés sont généralement privés de presque tous les avantages sociaux, dont l’éducation publique.

M. Liu à l'hôpital (via RFA)
M. Liu à l’hôpital (via RFA)

Avant de passer à l’acte et de s’immoler en guise de protestation, Liu s’était assuré d’avoir rassemblé assez d’argent pour couvrir les frais de scolarité nécessaires à l’inscription de son fils dans l’école du district de Changping à Pékin.

Selon les informations recueillies par Radio Free Asia, au mois de mai, M Liu a craqué lorsque les autorités locales ont rejeté la candidature de son fils au motif que le dossier a été soumis trop tardivement.

Liu et son épouse se sont retournés vers les autorités de Changping, sans succès. Le mari est alors passé à l’acte devant sa femme en pleurs. L’incident a déclenché de grandes manifestations de soutien auprès des personnes dans la même situation, installées à Pékin, mais sans statut de résident légal dans la capitale. Les protestations ont été réprimées par une police déployée à grand renfort.

Pour Li Yanhua, professeur agrégé à l’Université Normale de Pékin à la retraite, le système chinois d’enregistrement des ménages est fondamentalement injuste.

« Pour la simple et unique raison que vous avez eu le malheur de naitre ailleurs qu’à Pékin, peu importe comment vous avez travaillé dur ou ce que vous apportez à la ville, cela ne change rien », s’est attristé Li dans une interview accordée à la télévision New Tang Dynasty basée à New York. « Vous n’avez pas le droit à l’éducation comme les autres citoyens ».

Li condamne aussi le système des allocations de financement à l’éducation, inéquitable et source d’énormes fossés entre les régions les plus riches et celles les plus pauvres. « Les bonnes écoles s’améliorent sans cesse, à l’image de la société chinoise dans son ensemble, où l’écart se creuse continuellement entre les classes ».

C’est l’hôpital Jishuitan de Pékin qui prodigue les soins médicaux à Liu. Le gouvernement de Changping a déclaré qu’il allait prendre en charge une partie des frais médicaux.

Sur les divers médias sociaux chinois, l’incident a rapidement été censuré.

Version anglaise : Chinese Father Self-Immolates After Beijing School Denies His Son Attendance Because of Their Residential Background

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.