Philippe Lhuillier, un peintre au grand cœur qui sublime l’hyperréalisme

Par Sarita Modmesaïb
20 février 2024 19:42 Mis à jour: 20 février 2024 19:47

Le concours international de peinture figurative de NTD a pu mettre en lumière des artistes peintres du monde entier. Epoch Times est allé à la rencontre de Philippe Lhuillier, dont le portrait « Child fighter » a été primé.

Philippe Lhuillier a débuté la peinture dès l’âge de 14 ans, après le décès de son père, un boulanger de Bourgougnague, dans le Lot-et-Garonne, qui était aussi un artiste.

« C’était un artiste multi passion, on va dire, il avait un côté musicien, il faisait un peu de théâtre… mais il était surtout travailleur. Il faisait le reste comme un hobbie », décrit Philippe.

« C’était un don qui était enfoui, je dessinais beaucoup, j’étais un enfant doué pour le dessin. La peinture, ça s’est vraiment décidé lorsqu’il est décédé. J’ai acheté des peintures, j’ai voulu peindre sur toile. J’ai voulu faire ce qu’il faisait. »

Mais, comme beaucoup à cette époque, sa mère va s’opposer à sa passion pour la peinture, estimant que « ce n’était pas un métier » et que cela l’entraînerait « vers la misère ».

« J’ai opté pour quelque chose de sûr et raisonnable et j’ai fait des études de photographie. Ensuite j’ai monté un petit commerce. J’ai fait de la photographie aussi à l’armée. C’était intéressant, mais chaque année, je produisais quand même trois, quatre toiles pendant la période creuse. C’était ma principale passion quand même. »

« Inquiétudes », autoportrait de Philippe Lhuillier. DR

« Il faut que ma peinture serve à quelque chose »

Après six années passées dans son atelier de photographie, l’artiste décide de se consacrer entièrement à la peinture et s’installe à Saint-Jean-de-Luz.

« J’avais une vie monastique et je voulais me sortir un peu de ça, se souvient-il. Il faut que ma peinture serve à quelque chose. Donc, j’ai fait une exposition dont j’ai donné la moitié à une association à Paris. »

Il offrira l’autre moitié à une association brésilienne « qui faisait une action sociale auprès des enfants défavorisés du quartier ». Il part ainsi quinze jours au Brésil et rencontre, entre autres, le prêtre catholique qui office dans cet organisme d’aide. Là, il découvre un autre monde, un monde qui a besoin de lui…

« C’était très prenant ! Parce que j’étais dans des situations effectivement où j’avais l’impression d’être utile, j’avais l’impression d’apporter ma graine. Et j’étais très, très sollicité : un Français étranger, puis travaillant aux côtés du Père Jean au milieu d’un quartier très pauvre. J’ai apporté mon soutien. Puis j’ai travaillé avec les enfants de la rue après, en parallèle avec les associations gouvernementales locales. Puis l’aventure a continué. Après, je me suis séparé un petit peu de ces actions. Je suis allé habiter un village de pêcheurs et puis je me suis reposé de tout ça ».

« J’étais parti pour quinze jours, j’y suis resté 30 ans », conclut-il.

C’est d’ailleurs dans ce village de pêcheurs que Philippe rencontre ce petit voisin de huit ans, fils de pêcheur, qu’il immortalisera dans une peinture exceptionnelle, « Child Fighter », primée par le Concours NTD.

« Child Fighter » de Philippe Lhuillier. DR

« J’y puise une énergie »

Au fil des années et des expériences de la vie, l’artiste-peintre explique être passé de l’expressionnisme au réalisme, puis à l’hyperréalisme.

« L’expressionnisme, c’est exprimer une idée au travers de symboles, un peu au travers d’ambiances surréalistes… Ce sont des choses un peu noires quelquefois, puisque dans l’adolescence on est toujours un petit peu à la recherche de soi. Donc on peint. Je peignais des choses un peu plus sombres. Puis j’en suis venu à travailler davantage à la lumière. »

Philippe Lhuillier explique comment sa rencontre avec des artistes pratiquant le « trompe-l’œil », tels que Cadiou, lui a permis de se tourner vers le réalisme. « C’est lors de la visite d’une exposition de trompe-l’œil qui respecte la vision intégrale. J’ai commencé à comprendre ce qu’était la lumière, puis le réel. Donc petit à petit, je me suis vraiment orienté vers la Lumière, puis ces jeux de lumière et la réalité. Il y a tout dans la réalité. D’ailleurs, pourquoi s’éloigner dans l’abstrait ou dans le son, etc. Là, j’y puise au contraire une énergie, au lieu de ressasser des choses sombres. »

L’artiste, tel un être qui s’éveille à la perfection de son art, a évolué vers l’hyperréalisme, cette technique consistant à passer par la photo afin de figer l’image et ainsi pouvoir peindre et reproduire en tenant compte des plus infimes détails. « L’hyperréalisme, c’est une augmentation de la réalité, qui donne des sensations, beaucoup plus de relief, de vie », confie le peintre.

Philippe Lhuillier sait se départir du temps. Aussi prend-il le temps de réaliser ses œuvres, « entre 10 jours et un mois », précise-t-il. Autrefois, alors qu’il travaillait pour le secteur de l’alimentaire, il pouvait peindre des natures mortes en à peine trois à quatre jours.

L’artiste peut se targuer de ne pas « avoir de sujet de prédilection ». « Je peux passer du paysage au portrait, du portrait à des scènes », souligne Philippe Lhuillier, évoquant ainsi une prochaine œuvre basée sur la photo d’une veillée mortuaire.

« C’est une photo que j’ai faite il y a très longtemps. J’avais envie de le faire… C’est un peu dramatique, mais il y a quelque chose de curieux au travers de la lumière, justement dans cette image. Et je suis en train de la faire. »

« Il faut véhiculer des choses qui soient harmonieuses, qui soient agréables »

Pour Philippe Lhuillier, une œuvre doit être « riche en choses positives, en choses belles. C’est tout le contraire de mon adolescence où j’ai vécu des choses plutôt tristes. Et là, il faut véhiculer des choses qui soient harmonieuses, qui soient agréables. »

Devenu chrétien évangéliste pendant ses années passées au Brésil, M. Lhuillier fait partie de ceux qui croient que l’art est d’autant plus sublimé avec la foi.

« Cela m’aide à aller jusqu’au bout de mes toiles, bien sûr, jusqu’au bout de mon travail », déclare-t-il. Pour l’artiste, « la lumière, la beauté, la luminosité » sont autant d' »éléments qui enrichissent une toile. C’est essentiel ! »

Cette beauté se retrouve dans tous les thèmes, y compris les plus durs, le peintre se référant à certaines œuvres présentées lors du Concours de peinture de NTD, et décrivant des scènes de torture liées à la persécution en Chine des pratiquants de Falun Gong, cette discipline de méditation basée sur les principes de Vérité, de Bienveillance et de Patience, et gravement réprimée par le Parti communiste chinois depuis 1999.

« Ils représentent leur oppression par la torture. Eh oui… mais cela reste beau quand même, cela reste très beau quand même. »

Outre sa participation au Concours international de NTD, Philippe Lhuillier s’est aussi vu attribuer une distinction lors du concours du Musée européen d’Art Moderne (MEAM) de Barcelone, intitulé ModPortrait.

Depuis son atelier de Marmande (Lot-et-Garonne), il continue à peindre, à l’image de cet imposant et majestueux glacier.

Le peintre devrait de nouveau exposer en 2025 au musée local de Marmande.

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