Pierre Moscovici: « L’idée européenne est menacée »

24 février 2019 12:14 Mis à jour: 24 février 2019 12:23

« L’Europe est forte, mais l’idée européenne est menacée », c’est le constat qu’a établi le commissaire européen aux Affaires économiques , dimanche, dans une émission d’Europe 1, CNews et Les Echos, à trois mois des élections européennes. Selon l’ex-ministre de l’Economie et des Finances (2012-2014) du gouvernement socialiste de François Hollande, la crise n’est plus économique, elle est politique.

« L’Europe est sortie de la crise économique, et c’est quand même majeur. Toutes les économies européennes croissent ensemble depuis plusieurs années. Il va y avoir un petit ralentissement, mais il n’y a jamais eu autant de personnes en emploi en Europe », a-t-il argumenté.

« On a des finances publiques saines »,a-t-il ajouté, avant de rappeler la situation quand il était devenu commissaire européen, il y a près de cinq ans: « A l’époque il y avait une dizaine de pays qui étaient dans la procédure de déficit excessif, avec des déficits au-dessus de 3%. Aujourd’hui, zéro ! » Plus tard, il a reconnu que la France serait à 3,2% en 2019 mais c’est, à ses yeux, transitoire et lié à la transformation en baisse de charges du CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi).

Pour M. Moscovici, « l’Europe souffre des séquelles, des cicatrices de la crise, que sont d’abord les inégalités ». L’enjeu, pour lui, n’est donc pas seulement de sauver l’Europe, mais de la « refaire »: « Il faut redonner du sens et de la hauteur à l’idée européenne », a-t-il prescrit, soulignant que l’Union européenne (UE) « est menacée par des divergences politiques sur le sens du projet européen ».

Alors que s’est ouvert samedi à Paris le Salon de l’Agriculture, il a cité ce secteur comme un exemple de ce que l’union du continent a permis d’accomplir sur le long terme. « Nos agriculteurs savent ce qu’ils doivent à l’Europe. S’il n’y avait pas eu l’Europe, il n’y aurait plus d’agriculture du tout, en Europe », a-t-il martelé.

« Quand on a commencé le marché commun en 1957, l’Europe n’était pas autosuffisante sur le plan alimentaire. Aujourd’hui c’est une puissance verte, c’est la première exportatrice de produits agricoles au monde. » Interrogé sur les tensions entre l’exécutif français et le gouvernement italien, Pierre Moscovici a reconnu qu’il y avait « une opposition entre ceux qui veulent poursuivre l’aventure européenne et ceux qui la combattent, et c’est un combat frontal ».

« Ignorer ce clivage serait une erreur mais il ne résume pas tout », a-t-il nuancé, en insistant sur la nécessité d’un débat d’idées entre les partisans de l’UE à l’approche des élections européennes du 26 mai, sur la question de mettre en place un « vrai budget de la zone euro », par exemple.

D.C avec AFP

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.