Derrière la plainte contre Donald Trump sur l’ « affaire ukrainienne », l’appui d’une organisation soutenue par George Soros

Par Tom Ozimek
29 septembre 2019 09:07 Mis à jour: 21 octobre 2020 17:58

La plainte d’un responsable anonyme de la CIA qui accuse le président Donald Trump d’ « utiliser son pouvoir pour exercer une ingérence sur un pays étranger » dans le contexte de l’élection présidentielle de 2020 est liée à une organisation partiellement financée par le milliardaire pro-démocrate George Soros.

La plainte du lanceur d’alerte fait référence à plusieurs reprises à un article publié par l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), intitulé « Meet the Florida Duo Helping Giuliani Investigate for Trump in Ukraine » (« Rencontre avec le duo de Floride qui aide Giuliani à enquêter pour Trump en Ukraine. »)

La fondation Open Society de George Soros figure parmi les principaux donateurs dans la plupart des comptes annuels affichés sur le site Web de l’OCCRP.

En 2017, l’OCCRP rédigeait par exemple un article critiquant les opposants à George Soros en Macédoine. Dans un article intitulé « Comment les nationalistes macédoniens ont attiré la droite américaine dans une croisade anti-Soros », l’organisation écrit que « la droite américaine s’est vivement intéressée à ce qu’un auteur a appelé une ‘bataille royale’ dans ce petit pays des Balkans. D’un côté, l’ancien parti au pouvoir conservateur de Macédoine, dépeint par ses nouveaux alliés américains comme un ardent défenseur du libre marché et de la morale traditionnelle. De l’autre, disent-ils, des gauchistes malfaisants soutenus par le milliardaire George Soros. »

« Cette campagne s’inscrit dans le cadre d’un mouvement anti-Soros plus large promu par des gouvernements autoritaires en Europe et par des populistes aux États-Unis. Les gouvernements hongrois et polonais se sont attaqués aux groupes et institutions financés par Soros. Dans le pays voisin de la Macédoine, la Serbie, les médias nationalistes ont attaqué Soros comme responsable d’une tentative de déstabilisation du pays. »

L’article fait référence à une réunion de « militants populistes » lors d’une conférence à Budapest, où ils ont « adopté le nom du groupe macédonien ‘Stop Operation Soros' ».

Le rapport cite le journaliste macédonien Ljupcho Zlatev, qui déclare à l’OCCRP que « Soros a été choisi comme cible parce qu’il incarne une menace libérale et mondialiste pour le nationalisme traditionnel ».

« George Soros n’est pas le seul, mais c’est un symbole », déclare le M. Zlatev dans l’article. « Tu ne peux pas aller protester contre le British Council ou l’agence suisse de développement, tu sais. »

L’OCCRP se décrit comme une « organisation médiatique à but non lucratif fournissant une plateforme de reportage d’investigation » qui relie « 45 centres d’investigation à but non lucratif dans 34 pays, des dizaines de journalistes et plusieurs grandes organisations régionales de presse en Europe, Afrique, Asie, Moyen-Orient et Amérique latine ».

« Nous nous efforçons de dévoiler la corruption et de renforcer l’obligation de rendre des comptes en dénonçant les abus de pouvoir au détriment de la population », déclare l’OCCRP. « Nous sommes au service de tous ceux dont la vie est affectée par le crime organisé et la corruption. »

Outre le financement lié à Soros, l’OCCRP reçoit également l’appui du gouvernement américain, qui apporte des contributions importantes à l’organisation par l’intermédiaire de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), et a fourni plus de 2 millions de dollars en 2017, selon un rapport financier (pdf).

Au cours de la même année, des établissements privés ont versé un peu plus de 2,3 millions de dollars au total à l’organisation.

« Pas un témoin direct »

Le lanceur d’alerte, qui admet dans la plainte ne pas « avoir été un témoin direct de la plupart des événements décrits », s’est appuyé sur des informations de seconde main provenant de nombreuses sources pour affirmer que M. Trump a fait pression sur le président ukrainien Volodymyr Zelensky afin qu’il enquête sur Joe Biden et son fils, Hunter.

La transcription de l’appel rendue publique par la Maison-Blanche ne démontre toutefois aucune pression, ni que l’enquête demandée par Trump sur les Biden ait été lancée en contrepartie de la libération d’une aide militaire à l’Ukraine, comme cela a été allégué dans certains articles de médias.

M. Trump a nié avoir fait pression sur Zelensky et a qualifié les accusations de travail d’un agent partisan. Le président ukrainien a également rejeté les soupçons de pression, affirmant que « personne ne m’a poussé » ni avoir fait pression sur les procureurs ukrainiens pour enquêter sur les Biden.

La plainte affirme que plusieurs membres clés du département d’État ont écouté l’appel de Trump avec Zelensky le 25 juillet, ou ont interagi avec des responsables ukrainiens pour « contenir les dommages » à la sécurité nationale américaine, et que « des hauts fonctionnaires de la Maison-Blanche sont intervenus pour ‘bloquer’ les enregistrements téléphoniques des appels ».

Bien qu’il n’ait pas été informé directement de l’appel, le lanceur d’alerte déclare dans sa plainte qu’il a trouvé « les récits de ces événements crédibles parce que, dans presque tous les cas, de multiples fonctionnaires ont raconté des faits qui concordaient les uns avec les autres ».

Il note par ailleurs dans une partie de la plainte : « De nombreux responsables américains m’ont dit que M. Giuliani aurait pris contact en privé avec divers autres conseillers de Zelensky, dont le chef d’état-major Andriy Bohdan et le président par intérim des services de sécurité ukrainiens Ivan Bakanov. »

C’est dans le contexte des efforts présumés de Giuliani pour enquêter sur Biden que le rapport de l’OCCRP est mentionné dans la plainte du dénonciateur.

La note de bas de page n° 4 de la plainte se lit comme suit : « D’après un article publié le 22 juillet par l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), deux associés de M. Giuliani se seraient rendus à Kiev en mai 2019 et auraient rencontré M. Bakanov et un autre proche conseiller de Zelensky, M. Serhiy Shefir. »

La note de bas de page n° 9 se lit comme suit : « En mai, le procureur général Barr a annoncé qu’il ouvrait une enquête sur les ‘origines’ de l’enquête russe. Selon l’article susmentionné de l’OCCRP (22 juillet), deux associés de M. Giuliani auraient travaillé avec des responsables ukrainiens pour découvrir des informations qui feraient partie de cette enquête. »

La note de bas de page n° 10 se lit comme suit : « Voir, par exemple, les articles cités ci-dessus dans Bloomberg (16 mai) et OCCRP (22 juillet). » Cette note de bas de page se rapporte à l’affirmation de l’article selon laquelle « M. Giuliani avait rencontré M. Lutsenko au moins deux fois : une fois à New York fin janvier et une fois à Varsovie à la mi-février. En outre, il a été publiquement rapporté que M. Giuliani s’était entretenu fin 2018 avec l’ancien procureur général Shokin, lors d’un appel Skype organisé par deux associés de M. Giuliani. »

La note de bas de page n° 11 se lit comme suit : « Je ne sais pas si ces associés de M. Giuliani étaient les mêmes que ceux cités dans l’article de l’OCCRP du 22 juillet, mentionné ci-dessus. »

Un lien entre l’OCCRP et George Soros ?

Les invités de l’émission Hannity de Fox News ont également souligné que le lanceur d’alerte s’est appuyé sur des informations fournies par une organisation liée à Soros.

Dans un épisode de Hannity du 26 septembre, les avocats Joe diGenova et Victoria Toensing ont critiqué le dénonciateur en considérant que la personne « ne doit pas être fêtée, mais aller en prison ».

Me Toensing déclare ensuite : « Le dénonciateur saupoudre son document de notes de bas de page en faisant référence à une publication portant les initiales ‘OCCRP’ […] Devinez, Sean, qui finance OOCRP ? George Soros. »

« C’était des ONG financées par George Soros qui couchaient aussi avec le département d’État », continue Me Toensing. « Ils étaient au lit l’un avec l’autre pendant ce temps, au nom de la lutte contre la corruption et cela signifie vraiment que Soros va après ses concurrents. »

Me DiGenova ajoute alors : « L’argent sale de Soros est partout dans cette histoire depuis le premier jour. »

L’ancien procureur du district de Columbia affirme également que la plainte est un stratagème conçu par les démocrates pour détourner l’attention de la corruption présumée des Biden.

En 2016, M. Biden aurait exercé des pressions sur le président ukrainien de l’époque, Petro Porochenko, pour qu’il limoge le procureur général ukrainien Viktor Shokin, qui avait mené une enquête criminelle sur Bursima Holdings, une société ukrainienne dont son fils, Hunter Biden, était consultant.

Bloomberg indique que le renvoi du procureur a été motivé par son manque de diligence dans d’autres enquêtes anti-corruption et qu’aucune preuve d’un lien quelconque avec le fils de M. Biden n’a été trouvée. Le nouveau procureur général ukrainien a déclaré à Bloomberg que l’enquête sur l’évasion fiscale de Bursima était en sommeil depuis plus d’un an avant la date supposée où M. Biden aurait poussé au limogeage du procureur général Shokin.

Toutefois, dans un affidavit sous serment récemment publié, obtenu par The Hill, M. Shokin a affirmé qu’on lui a dit que la raison pour laquelle on l’a forcé à partir est que Biden n’était pas satisfait des enquêtes sur Bursima.

Me Shokin a déclaré dans l’affidavit que la raison officielle de son limogeable n’a pas convaincu le public car la véritable raison était l’enquête sur Burisma.

« La vérité, c’est que j’ai été contraint de démissionner parce que je menais une vaste enquête pour corruption sur Burisma Holdings, une société de gaz naturel active en Ukraine, et que le fils de Joe Biden, Hunter Biden, était membre du conseil d’administration », écrit M. Shokin.

« Je suppose que Burisma, qui était liée à l’extraction du gaz, avait le soutien du vice-président américain Biden parce que son fils faisait partie du conseil d’administration. »

M. Shokin a déclaré que M. Poroshenko, le président ukrainien de l’époque, était venu le voir à plusieurs reprises et lui avait demandé de clore l’enquête sur Burisma, mais que le procureur avait refusé.

« Dans mes conversations avec M. Poroshenko à l’époque, il insistait beaucoup pour que j’arrête mon enquête sur Burisma. Quand je lui ai dit que je ne le ferais pas, il m’a dit que les États-Unis (via Biden) refusaient de payer le milliard de dollars promis à l’Ukraine. Il m’a dit que je n’avais pas le choix. »

La plainte déposée contre Trump a encouragé le Parti démocrate à lancer une procédure de destitution qui a permis de rendre publique la plainte.

Le républicain Adam Schiff, président du House Intelligence Committee et le Sénateur Richard Burr, son homologue au Sénat américain, l’ont donc diffusée le 26 septembre. La voici :

(House Intelligence Committee)
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