David Lisnard critique vivement le choix du RN de vouloir abaisser l’âge de la retraite
Alors que le débat sur la réforme des retraites reste un sujet brûlant, David Lisnard, vice-président des Républicains et maire de Cannes, critique vivement la position du Rassemblement national (RN) sur l’âge de départ, pointant l’irresponsabilité budgétaire et le caractère irréaliste de la promesse frontiste.

Le maire LR de Cannes, David Lisnard.
Photo: BERTRAND GUAY/POOL/AFP via Getty Images
Dans la France de 2025, la question des retraites cristallise à la fois des préoccupations sociales et budgétaires. La réforme en cours vise à rallonger la durée de cotisation jusqu’à 43 années et à maintenir le report de l’âge légal à 64 ans en 2030, alors que les régimes spéciaux sont progressivement fermés.
Le système de pension, pilier du modèle social français, fait l’objet de débats persistants sur son financement et sur la capacité de l’État à garantir le niveau de vie des retraités sans creuser le déficit. Face à ce contexte, à l’instar de la gauche, le RN affiche sa volonté d’abaisser l’âge de départ à la retraite.
David Lisnard cible la proposition du RN
Interviewé par BFMTV, David Lisnard s’en prend directement à la promesse du Rassemblement national d’abaisser l’âge légal de la retraite. Il déclare : « Un parti comme le RN qui vous dit qu’on va abaisser l’âge de la retraite se fout du monde ! »
Il s’agit d’une proposition qu’il juge « hypocrite ». Pour lui, toute remise en cause de la réforme des retraites aurait un impact négatif sur l’équilibre des comptes publics et aggraverait le déficit, d’après Capital. « Aujourd’hui, la retraite coûte plus de 30 milliards d’euros par an d’argent public, ce qu’on ne dit pas dans le débat. Elle doit donc être ajustée», affirmait-il dans Cnews.
La cohérence et la stabilité des finances publiques en question
Davis Lisnard insiste sur le besoin de cohérence budgétaire, estimant que les partis qui prônent des mesures coûteuses sans plan de financement clair sacrifieraient l’avenir de la nation à leur présent, d’après Le Figaro.
Il martèle : « On ne peut pas se fourvoyer », appelant à « voter les bons textes » et à « refuser les mauvais », y compris lorsque la pression populaire est forte ou que certaines formations promettent des améliorations difficiles à tenir.
David Lisnard défend la nécessité de réformer et d’assumer une approche pragmatique des équilibres sociaux et économiques : la priorité actuelle est de travailler pour «l’intérêt du pays».
La réforme reste incontournable
Alors que l’ensemble de la classe politique s’interroge sur la suspension de la réforme, David Lisnard laisse entendre que tout recul sur l’âge de départ poserait un « problème de cohérence » et aggraverait la situation financière. Dans ses interventions, il met en avant les chiffres : « Depuis trois ans, un euro d’augmentation de la croissance a généré 3,6 euros de dette supplémentaire. On est au bout du bout » déclarait-il à Cnews.
Pour le leader du parti Nouvelle Énergie, « il faut faire avec la réalité des perspectives démographiques, de nos comptes publics et la réalité de la situation économique».
Depuis l’après-guerre, le rapport de force s’est inversé, souligne-t-il dans Le Figaro : ce n’est plus le système qui s’autofinance, mais l’État qui doit régulièrement le soutenir pour éviter le déficit. Alors qu’en 1960 on comptait plus de quatre actifs pour un retraité, il n’y en a plus que 1,7 aujourd’hui, et ce ratio devrait tomber à 1,4 d’ici moins de vingt ans, en raison de la chute de la natalité et de l’allongement de la vie.
« Le pire serait d’être les cautions d’un budget socialiste et dépensier », estime le maire de Cannes, appelant la droite à ne pas commettre l’erreur de s’aligner sur le RN, sur des propositions inapplicables. Il juge « impensable de devenir le croupion » du parti à la flamme, appelant sur BFMTV à une primaire de « tous ceux qui se réclament de droite » pour 2027 sans le RN.
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