Les prélèvements d’organes confirmés par un ancien prisonnier

8 mai 2008 14:59 Mis à jour: 29 octobre 2017 15:04

Début 2006, La Grande Époque a  dévoilé pour la première fois que le Parti communiste chinois pratiquait de façon criminelle des prélèvements d’organes sur des pratiquants du Falun Gong vivants. Depuis lors, de nouveaux témoignages continuent  d’émerger.

Récemment, un témoin de  Wuxi, dans la province de Jiangsu a révélé ce qu’il avait découvert durant  son emprisonnement  au Centre de détention N°2 de   la ville de Wuxi. Selon ce témoin, de nombreux cas de prélèvements d’organes auraient été pratiqués.

Il aété emprisonné de 2005 à 2007 pour avoir tenu des propos  contre le contrôle illégal  de la liberté d’expression individuelle et  des  médias en Chine. Durant son incarcération, il a appris que non seulement les prisonniers qui attendaient dans le couloir de la mort étaient tués pour leurs organes, mais que c’était également le cas pour les pratiquants du Falun Gong. Pour la sécurité de la famille du témoin  restée en Chine, nous ne dévoilerons pas son identité.

En quelles circonstances avez- vous  pu découvrir qu’on prélevait  des organes sur les pratiquants du Falun Gong?

Entre le mois de mars 2005 et début 2007, j’ai été illégalement emprisonné dans le Centre de détention N°2 de la ville de Wuxi. Les gardiens de la prison me déplaçaient fréquemment,  de cellule en cellule. A chaque fois que j’étais déplacé dans une autre cellule, ces  gardiens méprisables disaient aux détenus de la nouvelle cellule que j’étais fou et qu’ils ne devaient pas me parler. On a même donné des instructions aux détenus pour qu’ils me rende la vie dure. Durant ma détention, j’ai été enfermé dans 17 cellules différentes. Les détenus qui étaient là depuis  longtemps m’ont raconté qu’entre 2002 et 2003, on prélevait les organes d’environ deux à trois pratiquants de Falun Gong dans chaque cellule.

Comment ce sujet a t-il été abordé?

Dans le centre de détention, chaque détenu doit passer, au moins, deux visites  médicales par an.  Durant la visite médicale, les anciens détenus m’ont tranquillement dit : « C’est le moment de prélever les organes de ces gens. Regarde ces jeunes hommes robustes. Ce sont leurs organes qui vont être prélevés. »

Qui étaient ces « jeunes hommes robustes »?

Des détenus qui sont dans le couloir de la mort et des pratiquants du Falun Gong. Les docteurs examinaient attentivement ces personnes-là, mais ne prêtaient guère attention aux autres détenus. Ce n’est plus un secret bien gardé, que sont prélevés des organes sur des prisonniers condamnés à mort. Les exécutions sont planifiées avant le 1er octobre de chaque année et avant le Nouvel An chinois, si bien que les visites médicales sont faites en janvier et en septembre quand les docteurs vérifient la santé des prisonniers pour déterminer quels organes conviennent pour des transplantations. Ces  détenus âgés avaient remarqué que les pratiquants du Falun Gong faisaient l’objet d’examens pratiqués avec un soin inhabituel. Cela signifie qu’ils étaient leur cible.

Comment ces anciens détenus ont-ils su que des organes de pratiquants du Falun  Gong étaient prélevés?

Les pratiquants de Falun Gong ont leur propre croyance spirituelle. Ces détenus pensaient qu’ils étaient tout simplement entêtés. Tout ce qu’il fallait pour que les pratiquants soient libérés était qu’ils  s’engagent par  écrit à ne plus jamais pratiquer le Falun Gong, mais ils ne le faisaient pas. En conséquence, ils étaient battu et torturé. Quelques fois, les gardiens privaient les pratiquants de nourriture. D’autres fois, ils les nourrissaient avec les restes pour cochons ou  de la nourriture pleine de moisissures. Je sais par expérience qu’il y a deux gardiens dans chaque centre de détention de Wuxi dont le travail consiste à rouer de coups les détenus. Ils battent et torturent les pratiquants jusqu’à ce qu’ils soient quasiment morts.

Quelques fois, les prisonniers souffrent de blessures internes qui les empêchent de manger. Quelques fois, leurs lèvres et leurs bouches sont blessées à cause des coups de pieds qu’ils ont reçus, les rendant incapables de s’alimenter. Après leur avoir administré des solutions salines pendant deux jours, les gardiens arrêtent tout et les ignorent. Arrivés à ce stade là, ces pratiquants sont à moitié morts. Le jour suivant, ils sont tirés hors de leur cellule et leurs organes prélevés. Nous ne les  revoyons jamais.

Comment ces détenus ont-ils eu la certitude que les pratiquants sont tués pour leurs organes, au lieu de penser qu’ils avaient été libérés?

Vous m’avez demandé comment les anciens détenus étaient sûrs que ces pratiquants étaient tués pour leur organes plutôt que d’avoir été libérés? Premièrement, ces gens n’ont pas promis d’arrêter de pratiquer le Falun Gong, donc il n’y a aucun espoir qu’ils aient été libérés. Deuxièmement, les pratiquants sont emmenés dans une pièce isolée. De nombreux docteurs en blouses blanches entrent dans cette pièce et font les prélèvements et après, on ne les revoient plus. Un jour, un nouveau prisonnier est arrivé dans notre cellule.

Il nous a raconté qu’à l’extérieur, il y avait la famille d’un pratiquant qui se disputait avec les gardiens. Ils ont demandé pourquoi leur parent était mort si soudainement et pourquoi son corps avait été incinéré avant qu’il ne leur soit présenté. Les détenus étaient perplexes. Après tout, ce pratiquant était vivant quand il avait été retiré de la cellule, deux jours plus tôt. Comment avait-t-il pu mourir si soudainement? Il a du être assassiné. Pourquoi avoir refusé le droit à sa famille de voir le corps avant l’incinération? C’est parce que ses organes lui avaient été prélevés. Réfléchissez-y. Ils prélèvent les organes de prisonniers  exécutés, pourquoi n’iraient-ils pas un cran au-dessus?

Cela s’est-il produit dans chaque cellule? A quelle fréquence?

J’ai été emprisonné pendant deux ans et détenu dans 17 cellules différentes. Dans chaque cellule, et souvent plus d’une fois, un détenu racontait que  des  pratiquants avaient été tués pour leurs organes. Même si je n’ai pas été témoin oculaire de ces crimes, j’ai vu la violence avec laquelle  on battait les pratiquants du Falun Gong. Les gardiens pouvaient les ligoter à une planche avec les membres étirés, en les maintenant attachés pendant de longues heures. On ne leur permettait pas d’aller aux toilettes. J’ai aussi été témoin de gardiens  maintenant ouverte la bouche de pratiquants avec des tiges de bambous effilées pour les gaver. Je n’ai pas la moindre idée s’ils ont maintenant  changé leur  façon de faire.

En d’autres termes, les prisonniers dans les centres de détention étaient au courant qu’il y avait des prélèvements d’organes sur des pratiquants du Falun Gong vivants dès 2002, avant que ces crimes ne soient dévoilés au monde?

C’est exact. Les prisonniers des centres de détention étaient au courant de cela en 2002. Quand, après avoir quitté la Chine, j’ai lu des articles sur les prélèvements d’organes, j’ai totalement cru à l’exactitude des renseignements .

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.