Le Premier ministre japonais se rend en Ukraine pour rencontrer Zelensky

Par Aldgra Fredly
22 mars 2023 15:23 Mis à jour: 22 mars 2023 15:23

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida s’est rendu mardi à Kiev, capital de l’Ukraine en guerre, pour rencontrer le président Volodymyr Zelensky, au lendemain de l’arrivée du dirigeant chinois Xi Jinping en Russie.

Le voyage du Premier ministre japonais a été tenu secret jusqu’à la dernière minute pour des raisons de sécurité. M. Kishida a pris le train à partir de la ville polonaise de Przemyśl, près de la frontière avec l’Ukraine, après avoir conclu une réunion en Inde, a rapporté le radiodiffuseur japonais NHK.

Le ministère japonais des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué que la visite de Fumio Kishida en Ukraine a été effectuée à l’invitation du dirigeant ukrainien et qu’il se rendrait en Pologne mercredi avant de rentrer au Japon.

Le Premier ministre japonais a accepté cette invitation pour faire part de la « solidarité et du soutien indéfectible du Japon à l’égard de l’Ukraine » tout en « rejetant résolument l’agression de la Russie contre l’Ukraine et la modification unilatérale du statu quo par la force ».

Le ministère a également expliqué que la visite du dirigeant japonais lui permettait aussi de réaffirmer son engagement à défendre le droit international fondé sur des règles.

La visite en Ukraine a fait de M. Kishida le premier dirigeant japonais de l’après-guerre à se rendre dans une zone de guerre – et ce, en tenant compte du caractère pacifiste de la constitution du Japon.

Dans une déclaration sur Twitter, l’ambassadeur des États-Unis au Japon a félicité M. Kishida pour cette « visite historique » et pour avoir défendu la liberté dans le cadre de la guerre menée par la Russie en Ukraine.

« À environ 900 kilomètres de là, un partenariat différent et bien néfaste s’arrange à Moscou, où Xi Jinping s’est rendu pour protéger Vladimir Poutine de la Cour pénale internationale et l’amnistier face à l’opinion publique internationale qui s’oppose à cette guerre. »

Xi Jinping rencontre Poutine en Russie

Le sommet entre MM. Kishida et Zelenskyy a lieu alors que Xi Jinping rencontrait Poutine à Moscou.

La visite de Xi Jinping en Russie, prévue jusqu’au jeudi 23 mars, est sa première visite en Russie depuis que Poutine a lancé une invasion à grande échelle de l’Ukraine en février 2022.

Vladimir Poutine rencontre Xi Jinping au Kremlin, à Moscou, le 20 mars 2023. (Sergei Karpukhin/Sputnik/AFP via Getty Images)

La Chine et la Russie n’ont pas conclu d’alliance militaire officielle, mais elles ont annoncé un « partenariat hors limites » vingt jours avant que la Russie ne lance son invasion de l’Ukraine. Les liens entre la Chine et la Russie se sont bien renforcés pendant la période qui a suivi l’entrée des forces russes en Ukraine.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a décrit la visite de Xi Jinping comme un effort pour mettre une fin pacifique aux combats en cours en Ukraine. Cependant, les responsables occidentaux pensent que cette visite servira un objectif à plus long terme, à savoir consolider un partenariat et un alignement des stratégies entre la Chine et la Russie.

« Je pense qu’à court terme, la Chine essaie de s’insérer dans le conflit ukrainien et de se présenter comme un pacificateur », a déclaré à NTD News le membre du Congrès américain Mike Waltz (Parti républicain).

« Cependant, en réalité, je pense qu’à plus long terme, cela consolide l’alignement de l’autoritarisme que nous voyons en Chine, en Russie, en Iran, en Corée du Nord et qui a le [Parti communiste chinois] en tant que chef de file et dirigeant de cet axe du mal. »

Soutien du Japon à l’Ukraine

Le Japon a fermement condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie et a imposé une série de sanctions pour faire pression sur Moscou afin qu’elle fasse marche arrière. Il a interdit aux banques russes d’accéder au réseau interbancaire mondial SWIFT, a bloqué les avoirs de Poutine et de plusieurs autres dirigeants russes et a interdit les exportations vers des entités russes.

En raison de ses principes pacifistes, le soutien du Japon à l’Ukraine s’est limité au matériel militaire non létal tel que des casques, des gilets pare-balles, etc., ainsi qu’à des fournitures humanitaires, notamment des générateurs.

Le Japon a versé plus de 7 milliards de dollars à l’Ukraine, a accueilli plus de 2000 Ukrainiens déplacés et les a aidés à se loger et à trouver un emploi et une formation, ce qui est rare pour un pays connu pour sa politique d’immigration très stricte.

En octobre de l’année dernière, M. Zelensky a signé un décret reconnaissant la souveraineté et l’intégrité territoriale du Japon, comprenant les îles Kouriles contestées qui sont sous contrôle russe depuis 1945.

Le Japon souligne que les îles Kouriles « n’ont jamais été détenues par des pays étrangers » et qu’elles ont été occupées illégalement par l’ex-Union soviétique et par son successeur la Russie depuis 1945. Les deux pays n’ont jamais officiellement signé de traité de paix en raison de ce différend.

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