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Prisons : Emmanuel Macron appelé à « en finir » avec la surpopulation carcérale

juin 3, 2020 7:42, Last Updated: juin 3, 2020 19:00
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Afin d’éviter une crise sanitaire et sécuritaire pendant le confinement, des mesures de libération anticipées ont été prises. Le taux de personnes détenues dans les prisons françaises est désormais à 96%.

Une quarantaine d’associations, organisations professionnelles et près de mille personnalités publiques appellent Emmanuel Macron à mettre en œuvre « une véritable politique de déflation carcérale à même de garantir l’encellulement individuel et des conditions dignes ».

Dans une lettre ouverte publiée le mercredi 3 juin par l’Observatoire international des prisons (OIP), les signataires écrivent que « la France ne doit pas renouer avec l’inflation carcérale ». « Pour la première fois depuis près de vingt ans, il y a en France moins de prisonniers que de places de prison ». « Conséquence d’une crise sanitaire sans précédent, ce qui était hier impossible est devenu réalité : en deux mois, le nombre de personnes détenues a été réduit de plus de 13 500 », poursuivent les signataires. Avec 58 926 détenus au 24 mai – contre 72 500 le 16 mars, un record – pour environ 61 000 places opérationnelles, la densité moyenne des prisons françaises s’établit désormais à 96%.

La France pointée du doigt

Cette baisse historique, liée à la réduction de l’activité pénale pendant le confinement et à des mesures de libération anticipée pour éviter une crise sanitaire et sécuritaire en détention, a « fait naître un fol espoir » qui ne doit pas être « tué dans l’œuf », soutiennent les signataires.

Ils appellent le chef de l’État à « tout mettre en œuvre » pour éviter de renouer avec l’inflation carcérale, et une surpopulation chronique qui a valu à la France fin janvier une condamnation de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) qui sommait le gouvernement « de prendre des mesures en vue de la résorption définitive de la surpopulation carcérale ».

Une réforme entrée en vigueur  le 24 mars

En mars 2018, Emmanuel Macron avait présenté une « refondation » des peines de prison, il affirmait : « Je sais qu’une nation est jugée aussi à travers ses prisons. Nous serons regardés à l’aune de ce que nous ferons de cette part de nous-mêmes ». La réforme, entrée en vigueur le 24 mars, en plein confinement, proscrit les très courtes peines d’emprisonnement et favorise les peines alternatives à l’incarcération, mais oblige à faire exécuter les peines de plus d’un an d’emprisonnement.

Cette lettre ouverte, publiée par l’OIP, est signée par une quarantaine d’associations et organisations professionnelles de la justice, mais aussi des personnalités publiques parmi lesquels l’autrice Annie Ernaux, la journaliste Anne Sinclair, l’écrivain et réalisateur Philippe Claudel, l’acteur Bruno Solo ou le metteur en scène Olivier Py, des hommes et des femmes politiques de tous bords (de la France insoumise aux Républicains en passant par la République en marche), des avocats (Henri Leclerc, Éric Dupond-Moretti,) et leurs représentants (Conseil national des barreaux, Conférence des bâtonniers), ainsi que des centaines d’universitaires, avocats, magistrats, personnels de l’administration pénitentiaire, travailleurs sociaux, soignants.

 

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