Procès du drame de Millas: la conductrice craque et part en hospitalisation

(De gauche à droite) Louis Fagniez et Jean Codognes, avocats du chauffeur de bus, avant l'ouverture du procès de l'affaire Millas à Marseille, dans le sud de la France, le 19 septembre 2022.
Photo: by NICOLAS TUCAT/AFP via Getty Images
La conductrice d’un car scolaire, jugée depuis lundi à Marseille pour la collision mortelle avec un train en 2017 à Millas (Pyrénées-Orientales), a été hospitalisée en cardiologie après avoir craqué à l’audience jeudi, a-t-on appris vendredi auprès d’un de ses avocats.
« Elle est en cardiologie (…) Sous l’effet d’une émotion intense, le coeur a eu une défaillance », a indiqué à l’AFP Me Jean Codognès sans pouvoir préciser si sa cliente pourra assister ou non à la reprise du procès, prévu pour durer jusqu’au 7 octobre, lundi.
Jeudi, Nadine Oliveira, 53 ans, s’était effondrée après avoir tenté une énième fois d’expliquer ce qu’elle avait vu ou pas vu avant la collision avec le train qui a coûté la vie à six collégiens et en a blessé 17 autres dont certains très grièvement.
Elle était revenue sur la scène d’après l’accident mais sans pouvoir répondre exactement sur ce qui s’était passé au passage à niveau: « Quand je lève la tête, je vois les sièges », évoquant la violence du choc dans lequel le car a été coupé en deux et les occupants et des sièges projetés dehors.
Un procès trop intense
Elle s’effondre alors en sanglots, ne réussissant pas à reprendre ses esprits. Evacuée par les pompiers, la présidente du tribunal correctionnel, Céline Ballerini, avait suspendu l’audience jusqu’à lundi après « une semaine éprouvante » où la prévenue, détruite par l’accident a fait face à la douleur et aux attentes des familles qui veulent comprendre. Plus de 120 parties civiles se sont constituées dans ce dossier.
La prévenue assure que les barrières du passage à niveau étaient ouvertes, ce que les expertises contredisent et parle aussi d’un « trou noir » au moment de l’accident.
« Lui poser toujours les mêmes questions qui lui font revivre un instant traumatique qui est l’accident, je trouve aussi que c’est une violence », avait relevé Me Codognès jeudi à la sortie du tribunal.

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