Quatre réseaux de traite d’êtres humains découverts au Vietnam après que 42 victimes parviennent à s’enfuir d’un casino au Cambodge

Par Aldgra Fredly
30 août 2022 22:59 Mis à jour: 30 août 2022 22:59

Quatre réseaux de traite d’humains ont été découverts au Vietnam, une fois que des dizaines de Vietnamiens se sont échappés d’un casino au Cambodge, où ils avaient été dupés pour travailler et être exploités.

Le colonel Dinh Van Noi, directeur du département de la police de la province d’An Giang au Vietnam, a déclaré le 23 août que les réseaux de trafiquants opérant « dans de nombreuses localités » avaient des complices au Cambodge afin d’attirer des Vietnamiens pour les faire travailler illégalement dans des casinos.

Le 18 août, un groupe de 42 personnes s’est échappé du casino Golden Phoenix Entertainment, dans la province cambodgienne de Kandal. Ils ont traversé à la nage la rivière Binh Di, qui sépare le Cambodge et le Vietnam. Cinq de ces personnes étaient des femmes.

Un garçon de 16 ans, qui faisait partie du groupe d’évadés, a été retrouvé mort dans une partie de la rivière située dans la province vietnamienne d’An Giang, tandis qu’un autre travailleur a été rattrapé par les gardes du casino, a rapporté le journal VN Express.

La police vietnamienne a arrêté Nguyen Thi Le et Le Vand Danh pour leur rôle dans la traite clandestine d’individus au Cambodge. Le directeur du casino, un ressortissant chinois, a également été arrêté pour des allégations de travail forcé.

Le directeur chinois a reconnu l’existence de pratiques de travail forcé, mais a affirmé que les travailleurs devaient de l’argent au casino. Selon les médias locaux, s’ils voulaient partir, les travailleurs devaient payer jusqu’à 30.000 dollars.

Un casino « infernal »

Des travailleurs fuyant le casino ont déclaré à la police qu’ils avaient été attirés par des offres d’emploi proposant des salaires élevés, mais qu’après leur arrivée au Cambodge, ils avaient été contraints de travailler illégalement dans plusieurs casinos, sans repos ni rémunération.

Une des victimes, témoignant sous le pseudonyme de Diep pour VN Express, a décrit ses 4 mois d’employée au casino comme un « enfer ». Elle était forcée de travailler 14 heures par jour.

« Nous avons été trompés et vendus au Cambodge », a‑t‑elle déclaré au média.

Ses ravisseurs la forçait à escroquer les clients, afin qu’ils dépensent de l’argent dans des jeux de rencontres rapides. Ils ont menacé de l’électrocuter si elle n’escroquait pas 300 millions de VND (12.800 euros) par mois pour le compte du casino.

Monsieur Pham Nguyen Anh Tuan, une autre victime, a déclaré avoir été vendu à trois casinos au cours des derniers mois, après avoir échoué à gagner de l’argent. Il a conçu un plan d’évasion après avoir vu d’autres Vietnamiens se faire abuser.

M. Pham a affirmé que le directeur chinois voulait vendre un travailleur qui était malade, donc incapable de faire gagner de l’argent au casino. Ils ont plaidé pour sa libération et ont même proposé de rembourser sa dette, mais leurs requêtes ont été rejetées.

« En plus de celui qui a disparu et de l’autre qui a été attrapé, nous sommes très inquiets pour les personnes qui nous ont aidés à nous échapper », a‑t‑il déclaré.

Le gouvernement vietnamien a demandé l’aide du Cambodge pour mener l’enquête.

Le ministre de l’Intérieur, Sar Kheng, a déclaré la semaine dernière que la police avait commencé à contrôler les étrangers séjournant dans les provinces de Kandal et de Preah Sihanoukville, pour démasquer des réseaux de traites d’êtres humains.

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