Refus de visas à 80 Palestiniens pour l’ONU, dont Mahmoud Abbas : l’UE presse Washington de « reconsidérer » sa décision

La haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, s'adresse à la presse après une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE au Forum de Copenhague, au Danemark, le 30 août 2025.
Photo: EMIL HELMS/Ritzau Scanpix/AFP via Getty Images
L’Union européenne a exhorté samedi les États-Unis à « reconsidérer » leur décision de refuser des visas aux responsables palestiniens souhaitant participer en septembre à l’Assemblée générale des Nations unies à New York.
« Nous demandons tous instamment que cette décision soit reconsidérée, compte tenu du droit international », a déclaré la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, à Copenhague, à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept.
Washington avait annoncé vendredi soir qu’il allait « révoquer et refuser » l’octroi de visas aux « membres de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et de l’Autorité palestinienne » (AP), quelques semaines avant l’Assemblée générale où la France plaidera pour la reconnaissance d’un État palestinien.
Samedi, le département d’État a précisé que quelque 80 Palestiniens, dont le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, étaient concernés.
Vendredi soir, l’Autorité palestinienne avait exprimé « son profond regret et son étonnement » face à une décision « en contradiction avec le droit international », appelant Washington à « revenir » dessus.
La décision américaine condamnée à l’unanimité par les ministres européens
La mesure a été dénoncée à Copenhague par plusieurs responsables européens. « Le siège des Nations unies est un lieu de neutralité (…) un sanctuaire, au service de la paix », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, rappelant qu’« une assemblée générale des Nations unies ne saurait souffrir d’aucune restriction d’accès ». Son homologue luxembourgeois Xavier Bettel a estimé que « l’on doit pouvoir discuter ensemble », suggérant d’organiser à Genève une session spéciale pour garantir la présence des Palestiniens.
La condamnation de la décision américaine a constitué l’un des rares points d’unanimité parmi les ministres européens réunis samedi à Copenhague. Depuis plusieurs mois, les Vingt-Sept peinent à s’accorder sur d’éventuelles sanctions contre Israël, alors que l’ONU a déclaré en août un état de famine à Gaza.
Avec AFP
Articles actuels de l’auteur









