Repentance coloniale : « L’Algérie n’était rien du tout », affirme une journaliste de CNews

Par Paul Tourège
18 juillet 2020 03:29 Mis à jour: 18 juillet 2020 14:27

Il y a une dizaine de jours, la journaliste Véronique Jacquier s’était exprimée au sujet des excuses demandées à la France par le président Tebboune pour la colonisation de l’Algérie. Une intervention passée relativement inaperçue qui a toutefois été exhumée sur les réseaux sociaux le 16 juillet, suscitant de vifs débats entre les internautes.

Ce jeudi, une intervention de Véronique Jacquier, journaliste et chroniqueuse politique, en date du dimanche 5 juillet sur la chaîne CNews a suscité la polémique sur les réseaux sociaux.

Conviée sur le plateau de l’émission Le Carrefour de l’info, Mme Jacquier avait réagi aux déclarations du président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui venait de demander à la France de s’excuser pour son passé colonial dans le pays à l’occasion de la commémoration du 58e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet 1962.

« On a déjà reçu des demi excuses. Il faut faire un autre pas […] On le souhaite », avait affirmé M. Tebboune devant un parterre de journalistes. « Cela va permettre d’apaiser le climat et le rendre plus serein pour des relations économiques, pour des relations culturelles, pour des relations de voisinage », avait-il ajouté.

« La France pourrait être aussi en droit de demander des excuses pour le massacre d’Oran et pour le massacre de tous les Harkis et de tous les Français »

Invitée à s’exprimer sur le sujet, Véronique Jacquier avait d’abord souligné que le chef de l’État français devait « se montrer ferme sur cette question ».

« Ce qui insinue le doute, c’est que pendant la campagne présidentielle, il avait qualifié la colonisation de crime contre l’humanité », avait-elle ajouté à propos d’Emmanuel Macron.

« Il faut quand même rappeler pourquoi la France a colonisé l’Algérie en 1830. C’était pour mettre fin à la piraterie barbaresque et à l’esclavage pratiqué à l’époque par les musulmans en Méditerranée », poursuivait Mme Jacquier.

« En 1830, l’Algérie n’était rien du tout. La France a construit des ponts, des routes, des hôpitaux. Emmanuel Macron devrait tenir ce discours, plutôt que d’être dans l’autoflagellation et la repentance, un chemin qu’avaient commencé à emprunter Jacques Chirac et François Hollande. Enfin, la France pourrait être aussi en droit de demander des excuses pour le massacre d’Oran et pour le massacre de tous les Harkis et de tous les Français pendant cette période de l’histoire. On attend aussi Emmanuel Macron sur ces questions pendant les deux ans qui viennent », concluait la journaliste.

Si les propos de Véronique Jacquier étaient passés relativement inaperçus le 5 juillet dernier, ils ont été exhumés sur les réseaux sociaux ce jeudi, provoquant des commentaires assez vifs. Mme Jacquier s’en est d’ailleurs expliquée le 16 juillet dans le cadre d’un bref entretien accordé aux journalistes de Boulevard Voltaire, pendant lequel elle a confirmé ses positions.

« Je ne comprends pas que ça fasse polémique pour la simple et bonne raison qu’il suffit de regarder les faits et de lire l’histoire de l’Algérie telle qu’elle était en 1830, quand les Français ont posé le pied là-bas », a notamment souligné Véronique Jacquier.

« […] Le terme Algérie est une création française. Il apparaît en 1838 sous le règne de Louis-Philippe. Si les Français ont mis les pieds en Algérie, c’était pour montrer aux Anglais qu’il y avait une présence française en Méditerranée et s’arrimer au port d’Alger, et pour arrêter le trafic d’esclaves chrétiens perpétré par des musulmans depuis des siècles », poursuit la journaliste.

« À l’époque, Alger comptait 30 000 habitants et le reste de l’Algérie était des tribus de Touareg. Il y avait à peine 3 millions d’habitants sur un territoire grand comme quatre fois la France. Après la fin de cette économie liée en partie au trafic d’esclaves, les Algériens comme les Français se sont dit : ‘Que va-t-on faire sur ce grand territoire ?’ Il n’y avait pas d’agriculture développée. […] La France a développé une activité agricole, a construit des routes, des ponts, des écoles et des hôpitaux », ajoute-t-elle.

Bien que les déclarations de la journaliste contreviennent à la doxa en vigueur sur le sujet, ils rejoignent les travaux d’éminents historiens français tels que Bernard Lugan, Jacques Marseille et Daniel Lefeuvre, ou ceux de l’écrivain et journaliste Jean Sévillia.

Le 13 juillet 2020, le président Tebboune a annoncé dans les colonnes de L’Opinion qu’une commission sur la mémoire franco-algérienne allait voir le jour. Placée sous la tutelle des chefs d’État français et algérien, cette commission sera co-présidée par l’historien Benjamin Stora côté français. Une nomination qui a suscité quelques interrogations quant à l’objectivité de ladite commission.

« Il est sincère et connaît l’Algérie et son histoire, de la période d’occupation jusqu’à aujourd’hui », a pour sa part indiqué Abdelmadjid Tebboune, manifestement satisfait du choix effectué par Emmanuel Macron.

Le nom de l’homologue algérien de Benjamin Stora devrait être annoncé prochainement par le président Tebboune.

 

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