Retraites : une nouvelle provocation d’Emmanuel Macron selon ses opposants, avant son allocution

Par Epoch Times avec AFP
17 avril 2023 09:30 Mis à jour: 17 avril 2023 09:56

Quelle suite pour le quinquennat ? Emmanuel Macron s’adresse aux Français lundi à 20h00 pour donner ses perspectives après la promulgation de la réforme des retraites, dans une atmosphère de crise politique persistante et avec des syndicats tournés vers le 1er mai.

Le président de la République n’a pas promulgué la réforme des retraites en direct à la télévision, comme il l’avait fait pour les premières réformes emblématiques de son premier mandat en 2017. Pour autant, Emmanuel Macron n’a pas traîné.

La publication au Journal officiel quelques heures à peine après sa validation partielle par le Conseil constitutionnel a été vécue comme une nouvelle provocation par les opposants. « Jusqu’au bout le mépris », a jugé le patron de la CFDT, Laurent Berger.

Une manière aussi de signifier que l’allocution de lundi, retransmise sur les principales chaînes télévisées, devrait être tournée vers la suite du quinquennat. Or, pour recoller les morceaux après trois mois d’intense crise sociale, et avec un exécutif abimé par l’emploi du 49.3 et toujours privé de majorité à l’Assemblée, la tâche s’annonce immense.

« Redonner un cohérence d’ensemble à son action »

« Le président souhaite pouvoir à cette occasion avoir un message pour les Français, alors que s’achève ce moment autour de la réforme des retraites qui sans doute laisse de la colère dans les têtes et dans les cœurs », explique-t-on dans son entourage. Des appels des opposants à la réforme ont justement fleuri sur les réseaux sociaux pour des concerts de casseroles et des rassemblements devant mairies ou préfectures à 20h00.

Emmanuel Macron, qui recevra dans l’après-midi ministres et responsables de la majorité, veut devant les Français « tracer des perspectives pour les semaines et les mois à venir » et « entend esquisser les chantiers », poursuit son entourage. Il s’agit de « réaffirmer le cap qui est le sien, ordre républicain, plein emploi et réindustrialisation, progrès au quotidien, mais aussi redonner un cohérence d’ensemble à son action ».

Il devrait aussi rapidement ressortir de l’Élysée pour « échanger avec les Français ». Un ministre expliquait la semaine dernière souhaiter « que Macron passe plus de temps sur le terrain ». Un déplacement pourrait intervenir mercredi ou jeudi, sur le thème de l’éducation.

Côté syndicats, plutôt une démonstration de force le 1er mai

L’invitation lancée pour mardi aux partenaires sociaux est maintenue, malgré la fin de non-recevoir d’une intersyndicale peu disposée à coller à l’agenda présidentiel. L’heure est plutôt à tenter une démonstration de force lors du traditionnel rendez-vous du 1er mai.

« Un raz-de-marée populaire et historique », a souhaité la nouvelle leader de la CGT, Sophie Binet, quand Laurent Berger « souhaite que le 1er mai, on ‘casse la baraque’ en nombre de manifestants dans la rue ».

Un 1er mai unitaire serait une première depuis 2002, quelques jours après le fameux 21 avril qui avait vu un candidat de l’extrême droite, alors Jean-Marie Le Pen, accéder pour la première fois au second tour de l’élection présidentielle. En attendant, les quatre syndicats représentatifs de la SNCF appellent à une « journée d’expression de la colère cheminote » jeudi.

« Apaiser le pays »

Relancer la machine sera d’autant plus difficile que l’exécutif et la majorité ressortent ébranlés de la séquence. « Nous sommes déterminés à accélérer » tout en voulant « apaiser le pays », a déclaré samedi la Première ministre Élisabeth Borne.

« Une Première ministre totalement carbonisée, un gouvernement décrédibilisé », a jugé la leader du Rassemblement national Marine Le Pen, pour qui le chef de l’État a trois solutions : référendum, dissolution… ou démission.

Une coalition avec la droite, évoquée depuis la perte de la majorité absolue à l’Assemblée en juin 2022, semble toujours aussi improbable. Pareille hypothèse suppose « un programme et un leader, et LR n’a ni programme, ni leader », cingle le patron du parti présidentiel Renaissance Stéphane Séjourné.

D’autres responsables de la majorité, comme le président du MoDem François Bayrou, ont mis en garde contre tout virage « à gauche ou à droite ». « Est-ce que l’absence de majorité absolue nous empêche de faire les réformes? Manifestement non », évacue un conseiller de l’exécutif. Mais pour le LR Xavier Bertrand, le président doit « sortir du déni » sur son absence de majorité et mettre « un terme à toute cette tension » dans le pays, sous peine de sombrer dans « un chaos ».

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