Passeports sanitaires : une source de « division et de discrimination » affirment les législateurs au Royaume-Uni

Par Alexander Zhang
5 avril 2021 16:58 Mis à jour: 6 avril 2021 05:38

Des dizaines de parlementaires britanniques issus de l’ensemble de l’échiquier politique ont uni leurs voix pour s’opposer à une éventuelle introduction de certificats de « statut Covid-19 » en Angleterre.

« Nous nous opposons à l’utilisation discriminatoire de certification de statut Covid visant à refuser l’accès aux services généraux, aux entreprises ou aux emplois aux individus », ont déclaré les législateurs des partis travailliste, libéral-démocrate et conservateur dans une déclaration conjointe le 2 avril.

Cette déclaration vient à la suite de propos tenus par Sir Keir Starmer, chef du Parti travailliste, qui est le principal parti d’opposition, dans une interview à un journal, à l’effet qu’exiger des passeports de vaccination contre le virus du PCC (Parti communiste chinois) pour les activités sociales serait contraire à « l’instinct britannique ».

« Alors que nous commençons à maîtriser [la propagation de] ce virus, nous devrions [plutôt] commencer à retrouver nos libertés. Les passeports vaccinaux – qui sont essentiellement des cartes d’identité Covid – nous entraînent dans l’autre direction », a déclaré Ed Davey, leader des Libéraux-démocrates.

Ed Davey, leader des Libéraux-démocrates, pose devant les médias à Londres le 27 août 2020. (Justin Tallis/AFP via Getty Images)

« J’espère maintenant que nous pourrons commencer à inverser la tendance de l’autoritarisme rampant que nous voyons de la part du *Number 10 sur un large éventail de questions », a-t-il déclaré.

*Number 10 fait référence à la résidence du Premier ministre britannique.

Sir Graham Brady, président de l’influent Comité 1922 des députés conservateurs d’arrière-ban, a qualifié la certification Covid de « source de division et de discrimination ».

« Avec des niveaux élevés de vaccination protégeant les personnes vulnérables et diminuant la probabilité de la transmission [du virus], nous devrions viser le retour à la vie normale, plutôt que l’instauration de restrictions permanentes », a-t-il déclaré.

Le député du Parti conservateur Graham Brady, président du Comité conservateur 1922 des députés d’arrière-ban, quitte Downing Street dans le centre de Londres, le 11 mars 2019. (Daniel Leal-Olivas/AFP via Getty Images)

La baronne Chakrabarti, membre travailliste de la Chambre des lords, a déclaré que « les passeports internes Covid sont un pas autoritaire de trop ».

Big Brother Watch, un groupe de défense de la vie privée et des libertés civiles qui soutient l’initiative des parlementaires, a qualifié les passeports Covid de « première tentative de ségrégation en Grande-Bretagne depuis plusieurs décennies ».

« Nous risquons réellement de devenir une société de points de contrôle où n’importe qui, des ‘bouncers’ aux patrons, pourrait exiger de voir nos papiers. Nous ne pouvons pas laisser ce gouvernement créer une nation à deux niveaux, faite de division, de discrimination et d’injustice », a déclaré le directeur du groupe, Silkie Carlo.

En réponse aux critiques, un porte-parole du gouvernement a déclaré : « Aucune décision finale n’a été prise quant à savoir si la certification du statut Covid pourrait jouer un rôle dans la réouverture de notre économie. »

« L’examen concerne une série de questions, y compris les aspects éthiques, d’égalité, de vie privée, juridiques et opérationnels, et quelles limites, le cas échéant, devraient être imposées aux organisations utilisant la certification », a-t-il déclaré par courriel à Epoch Times.

Le Premier ministre Boris Johnson a déclaré la semaine dernière que le gouvernement devait « réfléchir soigneusement«  aux « complexités morales » et aux « problèmes éthiques » entourant la question des passeports vaccinaux.

En répondant aux questions des députés le 24 mars, Boris Johnson a déclaré qu’il pourrait appartenir « à chaque tenancier de pub et propriétaire » de décider si un certificat de vaccination est nécessaire pour entrer dans un pub.

Le 1er avril, des représentants de l’industrie britannique des pubs ont écrit à M. Johnson pour exprimer leur « indignation«  face à cette idée.

« Cela pourrait décourager des millions de jeunes gens de se rendre au pub pendant des mois, à moins qu’ils ne se fassent dépister à l’avance », ont-ils déclaré.

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