Des scientifiques révèlent un vaste monde de créatures vivant à 5,6 km sous terre

18 décembre 2018 21:06 Mis à jour: 5 avril 2019 19:46

Profondément sous terre, plus profond que les océans, les scientifiques ont trouvé un monde où les créatures contribuent au bon fonctionnement de la vie : des créatures qui, mises ensemble, dépassent des centaines de fois la masse totale de tous les humains.

Les créatures de la Terre profonde, comme l’appellent les scientifiques, ne proviennent pas exactement des films de science-fiction – quoi qu’en les regardant au microscope, on pourrait le croire – mais elles pourraient par contre nous donner des informations sur la vie extraterrestre.

Les micro-organismes enfouis dans le sous-sol de la Terre forment une biosphère énorme et complexe qui s’étend jusqu’à 5,6 km de profondeur, selon les scientifiques qui ont passé 10 ans à prélever des échantillons de la croûte terrestre.

Le Deep Carbon Laboratory, une collaboration de 1 200 chercheurs, a dévoilé certaines de ses conclusions le 10 décembre dernier.

La biosphère profonde est une véritable « île Galapagos souterraine » qui contient environ 70 % des bactéries et autres micro-organismes de la planète. Elle représente le double du volume des océans de la planète et abrite des organismes dont le poids total en carbone se situe entre 15 et 23 milliards de tonnes.

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Les scientifiques cherchent des signes de vie dans des carottes comme celle-ci. Les carottes de l’Expedition 337 de l’International Ocean Discovery Program ont été prélevées jusqu’à une profondeur de 2,41 km supérieure à celle du fond marin. (Luc Riolon/JAMSTEC)

« Il y a dix ans, nous ne savions pas que le sol sous nos pieds pouvait être habité de façon si vaste », a déclaré Isabelle Daniel, professeure de biogéologie à l’Université de Lyon, France, dans une déclaration. « Les recherches expérimentales nous ont montré que les microbes pouvaient potentiellement survivre jusqu’à une grande profondeur ; à l’époque, nous n’avions aucune preuve, et cela s’est avéré réel 10 ans plus tard. »

La diversité génétique présente sous la surface est comparable à celle de la surface, ce qui conduit à des comparaisons avec les explorations de la forêt amazonienne, riche en biodiversité.

De la vie sur Mars

Les progrès réalisés dans le séquençage de l’ADN et le forage en eaux profondes ont permis aux chercheurs d’examiner la composition de la biosphère profonde. Ils ont foré 2,41 km dans le fond marin et pris des échantillons provenant de mines et puits de forage continentaux à plus de 4,8 km de profondeur.

Boring equipment
Une foreuse à rocher de fond marin, lors de l’expédition 357 de l’IODP vers le massif Atlantis. La perceuse est équipée de détecteurs qui surveillent la condition des fluides in situ pendant le forage. La perceuse est également capable de boucher un trou de forage. (ECORD/IODP)

« Les microbes profonds sont souvent très différents de leurs cousins de surface, avec des cycles de vie à des échelles de temps proches de la géologie, se nourrissant dans certains cas avec rien de plus que de l’énergie provenant des roches », a déclaré le communiqué du Deep Carbon Laboratory.

La recherche soulève d’autres questions, selon la déclaration, comme la façon dont les créatures se déplacent et migrent : « Comment la vie profonde se propage-t-elle latéralement à travers les fissures des roches ? Comment la vie profonde en Afrique du Sud peut-elle être aussi semblable à celle de Seattle, Washington ? Les vies de différents endroits ont-elles eu des origines similaires à la suite de quoi elles auraient été séparées avec le mouvement des plaques tectoniques, par exemple ? »

Leurs découvertes touchent même à des questions plus larges sur la vie d’autres planètes.

« Même dans des conditions sombres et difficiles sur le plan énergétique, l’écosystème intraterrestre a évolué et perduré pendant des millions d’années », a déclaré Fumio Inagaki, de l’Agence japonaise pour la science et la technologie marines et terrestres.

« Élargir notre connaissance de la vie profonde nous apportera de nouvelles connaissances sur l’habitabilité planétaire, nous amenant à comprendre pourquoi la vie a émergé sur notre planète et à savoir s’il y a encore de la vie sous la surface de Mars et d’autres corps célestes.

Malgré la découverte de certains microbes qui peuvent prospérer à 121 °C, d’autres qui peuvent vivre malgré des pressions de 40530 kPa et qui peuvent exister sans nutriments sous forme de « zombies » microbiens, les chercheurs croient qu’il y a plus de surprises en perspective.

« Les limites absolues de la vie sur Terre en termes de température, de pression et de disponibilité énergétique ne sont pas encore connues », indique le communiqué. « Les records sont continuellement battus. »

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