Seine-Saint-Denis : la SNCF s’explique après l’interpellation musclée d’une femme enceinte dans la gare d’Aulnay-sous-Bois

Par Paul Tourège
18 juin 2020 00:35 Mis à jour: 18 juin 2020 00:35

À la suite de l’émoi suscité sur les réseaux sociaux par la diffusion d’images amateur de l’interpellation d’une femme enceinte dans la gare d’Aulnay-sous-Bois, la SNCF a publié un communiqué regrettant des « interprétations trompeuses » et une séquence tronquée sans « aucune contextualisation, ni explication ».

Les faits ont eu lieu le mardi 16 juin dans l’enceinte de la gare d’Aulnay-sous-Bois.

Une jeune femme de 23 ans qui circulait avec son compagnon, âgé de 30 ans, a fait l’objet d’une interpellation mouvementée de la part d’une équipe d’agents de la sûreté ferroviaire alors qu’elle se trouvait dans le hall de la gare.

Filmée par certains témoins, l’intervention des agents de la SNCF a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux.

Sur les images diffusées, on aperçoit la jeune femme en train d’invectiver de manière véhémente les agents qui s’avancent vers elle. « Tu ne me touches pas ! » lance-t-elle a plusieurs reprises.

Un agent la saisit ensuite à l’épaule avant de l’entraîner un peu plus loin dans le hall, accompagné par un collègue.

La jeune femme se met aussitôt à hurler, tandis qu’elle est plaquée au sol par les deux agents. Son conjoint tente alors d’intervenir avant d’être maîtrisé par deux autres agents de la sûreté ferroviaire.

La voyageuse se débat vigoureusement pendant plusieurs minutes, alors qu’elle est toujours maintenue au sol par les agents qui tentent, tant bien que mal, de lui passer des menottes. « Pas mon ventre ! pas mon ventre ! » hurle-t-elle plusieurs fois.

« Mais elle est enceinte ! » crie son compagnon à l’intention des agents. Plusieurs personnes assistant à la scène tenteront de s’interposer pendant l’interpellation, obligeant les agents de la SNCF à faire usage de gaz lacrymogène.

Plusieurs plaintes déposées

Après son arrestation, la jeune femme a été conduite à l’hôpital pour passer des examens médicaux. Le parquet de Bobigny précise qu’un test de grossesse a été pratiqué et qu’elle est bien enceinte de 7 mois.

Elle doit également être examinée par l’unité médico-judiciaire de l’hôpital Jean-Verdier, à Bondy. Si des blessures sont constatées, elle pourrait se voir délivrer des jours d’ITT.

Son conjoint a été placé en garde à vue après les faits et y était toujours ce mercredi soir. D’après France Bleu, la jeune femme a porté plainte au commissariat de Sevran dans la matinée du 17 juin pour « violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l’autorité publique ».

Trois agents de la SNCF ont également déposé plainte contre elle dès le 16 juin au soir pour « outrages et rébellion ».

La SNCF s’exprime à travers un communiqué

À la suite de l’émoi suscité par les images diffusées sur la Toile, la SNCF a indiqué qu’une enquête interne avait été ouverte et a publié un communiqué déplorant « les interprétations trompeuses » faites par plusieurs internautes ayant relayé la vidéo de l’interpellation.

« Une vidéo amateur diffusée sur les réseaux sociaux montrant l’interpellation d’une personne hier soir [le 16 juin, ndlr] en gare d’Aulnay-sous-Bois fait ces dernières heures l’objet de vives discussions entre internautes, ainsi que d’interprétations trompeuses. En montrant uniquement la fin de l’intervention des agents de la surveillance générale, un moment forcément impressionnant, aucune contextualisation, ni explication n’est apportée. La personne mise en cause venait d’être verbalisée à trois reprises, notamment car elle ne portait pas de masque, qu’elle avait craché et qu’elle voulait prendre le train sans billet. Les agents l’ont ensuite invitée à quitter la gare. Devant son refus, et un comportement agressif, cette injonction de quitter la gare est devenue contraignante », a expliqué l’entreprise.

« Les images diffusées font suite à plusieurs morsures et griffures subies par les agents de la sûreté ferroviaire qui ont porté plainte et ont été entendus par les autorités judiciaires (Deux agents sont en ITT de 5 jours et un de 7 jours). La personne s’est signalée enceinte durant l’interpellation, les agents de la SUGE ont immédiatement demandé au SAMU de la prendre en charge, par mesure de précaution. La personne qui l’accompagnait a été remise aux forces de l’ordre pour outrages et violences », poursuit la SNCF.

D’après Le Parisien, si la gare d’Aulnay-sous-Bois avait retrouvé son calme ce mercredi, les évènements qui s’y sont déroulés la veille étaient encore sur toutes les lèvres.

« Ces agents, je les connais, ce ne sont pas des violents, ils sont calmes. Il a dû se passer quelque chose avant pour que cela dégénère ! » souligne le kiosquier de la gare dans les colonnes du quotidien.

 

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