Des singes qui ont reçu des implants génétiques meurent au cours d’expériences menées par des scientifiques chinois

Par La Gran Epoca
27 septembre 2019 18:03 Mis à jour: 27 septembre 2019 20:10

Des scientifiques chinois ont implanté des gènes du cerveau humain chez des singes, franchissant ainsi une nouvelle étape dans ce qui a été décrit comme le royaume du « cauchemar éthique » de l’édition génétique.

Dans une étude publiée par le Beijing’s National Science Review, la revue d’État de l’Académie chinoise des sciences, on apprend que les scientifiques ont inséré le gène humain MCPH1 dans 11 embryons de singes par un virus qui a transporté le gène au cerveau des singes.

Parmi les 11 macaques rhésus utilisés dans l’expérience MCPH1, un gène lié au développement du cerveau, six sont morts.

« L’utilisation de singes transgéniques pour étudier les gènes humains liés à l’évolution du cerveau est une voie très risquée », a déclaré James Sikela, un généticien travaillant avec des primates à l’université du Colorado, au magazine américain MIT Technology Review.

Cette photo prise le 27 novembre 2018 et publiée le 24 janvier 2019 par l’Institut des neurosciences de l’Académie chinoise des sciences par l’intermédiaire du SNC montre cinq macaques clonés dans une institution de recherche à Shanghai. Des scientifiques chinois ont annoncé le 24 janvier 2019 qu’ils avaient cloné cinq singes à partir d’un seul animal génétiquement conçu pour avoir un trouble du sommeil, disant que cela pourrait aider à la recherche sur les problèmes psychologiques humains. (STR/AFP/Getty Images)

Science abstraite ou science de l’abstraction ?

L’expérience, selon l’équipe scientifique chinoise, était une tentative de comprendre le processus évolutif qui a conduit à l’intelligence humaine. Les chercheurs croient que le gène MCPH1 pourrait fournir une partie de la réponse.

Les scientifiques ont effectué une série de tests sur les singes transgéniques, y compris des IRM et des tests de mémoire, qui ont montré que les singes avaient une meilleure mémoire à court terme et des temps de réaction plus rapides que le groupe témoin. Leur cerveau a également mis plus de temps à se développer, comme c’est le cas chez les humains.

Bien que l’équipe chinoise affirme que ses conclusions sont importantes, d’autres scientifiques demeurent très sceptiques. Martin Styner, un informaticien de l’université de Caroline du Nord et co-auteur de l’étude, a déclaré au MIT Technology Review qu’il envisageait de retirer son nom du document. Le rôle de M. Styner se limitait à enseigner aux étudiants chinois comment utiliser les données de la résonance magnétique nucléaire pour recueillir des données sur le volume du cerveau, a-t-il déclaré.

Un singe rhésus porte son bébé sur son dos dans le parc national Hlawga à Mingaladon. (Ye Aung Thu/AFP/Getty Images)

« Quand nous faisons des expériences, nous devons bien comprendre ce que nous essayons d’apprendre, afin d’aider la société, ce qui n’est pas le cas ici », a déclaré M. Styner au MIT Technology Review.

« Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une bonne direction », croit-il.

« Ils essaient de comprendre le développement du cerveau. Et je pense qu’ils n’y arrivent pas. »

Dans une entrevue par courriel avec Vox, Barbara J. King, professeure émérite d’anthropologie au William and Mary College, a déclaré que la justification de l’expérience était erronée.

Des singes rhésus se prennent dans les bras dans la neige du zoo de Zhengzhou le 27 janvier 2018, à Zhengzhou, province du Henan, en Chine. (VCG/VCG via Getty Images)

« Un plus grand nombre de singes génétiquement modifiés – six – sont morts par rapport à ceux qui ont vécu, de sorte que dès le début, nous constatons que l’intervention est souvent mortelle », a constaté Mme King.

Ce genre d’expérience est « un cauchemar éthique », a-t-elle ajouté.

« Les coûts sont terriblement élevés et les avantages pour l’humanité sont presque nuls ; il est de plus en plus reconnu que les modèles animaux ne fonctionnent tout simplement pas bien pour étudier les processus humains complexes », a précisé Mme King.

« De quel droit soumettons-nous ces primates à de telles procédures grotesques ? »

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