Six Indiens condamnés après le viol, la torture et le meurtre d’une fillette de 8 ans

Par Léonard Plantain
17 juin 2019 15:29 Mis à jour: 12 juillet 2019 14:27

En 2012, le viol collectif et le meurtre d’une femme de 23 ans à Delhi ont choqué l’Inde et le reste du monde, provoquant d’énormes manifestations de rue et des modifications de la loi indienne. Depuis, malheureusement, la violence à l’égard des femmes en Inde n’a pas diminué, le pays se classant régulièrement au bas de l’échelle des sondages sur la sécurité publique des femmes.

Dans la province du Cachemire, les choses sont encore plus compliquées en raison d’un différend de longue date entre l’Inde et le Pakistan au sujet de la région, ainsi que de la division religieuse. De plus, la région a eu des problèmes avec des poursuites pour agressions sexuelles. Pour couronner le tout, selon Reuters, la police « aurait cédé aux pressions de personnes influentes pour enterrer les affaires ».

Puis, en 2018, il y a eu une flambée de violence encore plus inquiétante. Une fillette de 8 ans a été enlevée le 10 janvier, puis violée, torturée et finalement assassinée, a rapporté le New York Times.

La victime cette fois-ci n’était pas une étudiante – c’était une petite fille (Illustration – Shutterstock | Doidam 10)

Lorsque le viol et le meurtre de la jeune fille ont été rendus publics, l’histoire a déclenché des manifestations massives dans les rues au Cachemire et incité le Premier ministre Narendra Modi à modifier les lois du pays. Ce changement, qui a été adopté par la Chambre basse du Parlement indien le 30 juillet 2018, prévoit la peine de mort pour les auteurs de crimes sexuels commis contre des victimes âgées de 12 ans ou moins.

Le père de la fille, Muhammad Akhtar, a dit à la chaîne télévisée Al Jazeera : « Je n’ai pas dormi de toute l’année, en pensant à ce qui est arrivé à ma fille. Si elle avait été en vie aujourd’hui, elle aurait eu 9 ans. » Alors que le procès approchait, lui et sa famille ont reçu des menaces de mort. Pendant ce temps, d’autres ont dit que les hommes se faisaient piéger.

Le 10 juin, trois hommes ont été reconnus coupables de la mort tragique de la jeune fille et condamnés à la prison à vie. Trois autres, tous des policiers, ont été condamnés à cinq ans de prison pour avoir falsifié des preuves.

La mère de la jeune fille, dont l’identité est protégée par la police, a déclaré au New York Times que le verdict était « une victoire pour toutes ces voix saines qui ont fait campagne pour la justice ».

Pour son père, cependant, le fait qu’aucune personne n’ait été condamnée à la peine de mort en vertu de la nouvelle loi adoptée l’année dernière était une insulte à sa mémoire.

« Ils auraient dû être traités de la même façon qu’ils ont tué ma fille (…) C’est une injustice. »

Selon Al Jazeera, l’affaire a également provoqué des tensions historiques et inter-religieuses entre les hindouistes de l’Inde et les musulmans du Pakistan. La région du Cachemire – où la jeune fille a été assassinée – est une source de conflit entre l’Inde et le Pakistan depuis près d’un siècle.

Bien que le verdict ne soit pas aussi sévère qu’il pourrait l’être étant donné la nature terrible de l’acte, c’est au moins un début pour rendre justice aux milliers de filles et de femmes qui ont été agressées ces dernières années en Inde. Espérons que cela montrera que personne n’est au-dessus de la loi et qu’aucune vie n’est sans valeur.

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